Si la plupart des Français qui ont opté pour les masques chirurgicaux les jettent après usage, il serait en réalité possible de les laver et de les réutiliser. C’est la conclusion d’une enquête menée par UFC-Que Choisir, publiée mardi 10 novembre.
« Après 10 lavages en machine à 60 °C, les masques chirurgicaux, théoriquement à usage unique, gardent d’excellentes capacités de filtration. » Une « bonne nouvelle pour le porte-monnaie et la planète », annonce l’association de défense des consommateurs sur son site.
Trois modèles chirurgicaux testés
Pour parvenir à ces conclusions, des tests ont été réalisés sur « trois modèles, achetés en grandes surfaces et en parapharmacie » et sur deux modèles en tissu « répondant aux exigences Afnor ».
Deux des trois lots de masques chirurgicaux correspondaient à la norme EN14683 type 1, assurant 95 % d’efficacité de filtration bactérienne (Auchan, Leclerc). Le troisième, acheté en parapharmacie, se présentait simplement comme un masque « de confort » et n’arborait aucun marquage officiel.
Après 10 lavages à 60°C, et autant de passages au sèche-linge et de repassages à faible température, leurs capacités de filtration se sont maintenues à un niveau suffisant pour un usage grand public : « 100 % pour l’un des chirurgicaux, 90 % pour le second et 98 % pour le masque de confort. Les attaches sont restées intègres », note UFC-QC.
Les masques chirurgicaux, même lavés et repassés à de nombreuses reprises, « se hissent au niveau des masques en tissu lavables 10 fois, tout en étant nettement moins coûteux à l’unité », déclare-t-elle.
Elle conclut que « contrairement aux consignes officielles, la réutilisation des masques chirurgicaux pour un usage non médical est donc envisageable sans compromettre leurs performances ».
Une avancée écologique et économique
Pour l’environnement, la réutilisation des masques chirurgicaux est « salutaire », remarque l’UFC-Que Choisir. En effet, ces derniers sont constitués de polyprène, du plastique non recyclable. Les réutiliser réduirait donc le nombre de déchets.
Outre l’aspect écologique, le lavage des masques chirurgicaux permettrait également de faire des économies.
« Même si le prix des masques a tendance à diminuer depuis le début de la crise, il est toujours très supérieur à celui qui était pratiqué avant cette gigantesque crise sanitaire, a rappelé Franck Attia, rédacteur en chef de la revue UFC-Que Choisir, à France Info le 11 novembre 2020.
« Malgré cette baisse des prix, cela reste un budget considérable. Les masques chirurgicaux doivent être utilisés maximum quatre heures : imaginez la somme que cela peut représenter pour un foyer avec plusieurs enfants. D’un point de vue économique, on peut faire de substantielles économies en utilisant à peu près dix fois son masque », expliquait-t-il.
Les limites de l’enquête
Notons toutefois les limites de l’enquête d’UFC-Que Choisir. En effet, comme le rappelle Bruno Grandbastien, médecin hygiéniste et président de la Société française d’Hygiène Hospitalière, sur France Info, l’association de consommateurs a seulement « travaillé sur quelques modèles de masques. Il faudrait, dit-il, que ces tests soient faits sur l’ensemble des masques et que les fabricants s’engagent à garantir une intégrité et les mêmes résultats que cette étude pour l’ensemble des masques. »
De plus, le lavage des masques chirurgicaux en milieu hospitalier reste compliqué. En effet, les lavages permettent certes d’éliminer les virus de type SARS-CoV-2, mais pas certaines bactéries.
Enfin, côté respirabilité, l’association de consommateurs note dans son rapport qu’un des masques chirurgicaux testé ne remplissait pas les exigences des masques en tissu de la garantie officielle, à neuf comme après lavages, même s’il s’en approchait suffisamment pour assurer un usage confortable lors d’activités calmes.
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