Cette Française d’origine polonaise a révolutionné la science.
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Première femme professeure à la Sorbonne, lauréate de deux Prix Nobel en physique et en chimie, première femme honorée au Panthéon, Marie Curie est l’une des plus grandes scientifiques du XXe siècle. Mais que sait-on vraiment de cette Polonaise d’origine qui a éclairé le monde avec la découverte de la radioactivité ? Retour sur la trajectoire singulière de cette chercheuse à la volonté de fer, dont les travaux ont bouleversé nos sociétés, de l’utilisation de la radiothérapie à la fission nucléaire.
Une certaine Maria Sklodowska
Née à Varsovie le 7 novembre 1867, dans la partie de la Pologne sous domination russe, Maria Sklodowska réussit brillamment ses études secondaires et veut se consacrer aux sciences. Mais l’Université est interdite aux femmes. A 24 ans, elle rejoint donc sa sœur à Paris et s’inscrit à la Sorbonne. Après l’obtention de deux licences en physique et en mathématiques, elle compte retourner enseigner dans son pays. Mais un contrat l’amène à rencontrer Pierre Curie, de huit ans son aîné. Ce physicien est reconnu notamment pour ses études sur le magnétisme. Ils se marient en 1895 et travaillent en partenariat, d’égal à égal : les découvertes sont partagées, comme les lauriers qui ne vont pas tarder à arriver…
Une alchimie romantique
Les deux électrons libres découvrent en 1898 deux éléments nouveaux : le polonium (en souvenir du pays natal de Marie) et le radium. Le rayonnement spontané de ces éléments est de la même nature que celui de l’uranium, mais 400 fois plus intense : la radioactivité, selon le terme introduit par Marie Curie, est découverte ! En 1903, les Curie partagent le prix Nobel de physique avec Henri Becquerel. L’année suivante, Pierre devient professeur à la Sorbonne et Marie est nommée chef de travaux du laboratoire. Mais trois ans plus tard, Pierre meurt dans un accident de la circulation. Marie lui succède à la direction du laboratoire ainsi qu’à son poste d’enseignant. Le 5 novembre 1906 a lieu son premier cours à la Sorbonne où se pressent étudiants, journalistes et curieux. Elle devient la première femme professeur des Universités en France.
Le pouvoir de la radioactivité
Lorsque la Grande Guerre éclate, Marie se consacre à la conception de la voiture radiologique : une unité mobile de radiologie que les chirurgiens militaires peuvent utiliser sur le champ de bataille. Car les rayons X permettent désormais de localiser les fractures ainsi que les balles ou les éclats d’obus, facilitant les opérations. Au sein de la Croix Rouge, les « petites Curie » accueillent plus d’un million de blessés. Marie va passer le reste de sa vie à mettre à profit les effets du radium, en particulier pour soigner les cancers. L’Institut du radium (aujourd’hui Institut Curie) est fondé en 1909 à Paris afin d’associer différentes disciplines scientifiques dans la recherche de nouvelles thérapies. Souffrant d’une trop grande exposition aux éléments radioactifs, Marie décède le 4 juillet 1934. Ses cendres ainsi que celles de son mari sont transférées au Panthéon le 20 avril 1995.
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Article paru dans le numéro Femme Actuelle Jeux Histoire n°15 septembre-octobre 2020
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