Il vient d’être élu président des États-Unis face à Donald Trump. Joe Biden devient ainsi le 46e président des États-Unis et entrera en fonction le 20 janvier 2021.
A 77 ans, il devient le président des États-Unis le plus âgé. Catholique et membre du parti démocrate depuis ses débuts, en tant que sénateur du Delaware (1973-2009), Joe Biden n’a pas pour autant toujours fait partie des défenseurs des droits des femmes. Sa position longtemps frileuse vis à vis du droit à l’avortement reste en mémoire de bon nombre d’Américaines.
Dans sa course à la Maison Blanche, une partie de son programme a cependant été entièrement consacrée aux femmes. Le nouveau président souhaite ainsi rendre un virage radicalement différent de celui de son prédécesseur qui n’a cessé de raboter et d’atatquer, durant quatre années, les droits des femmes.
Le choix symbolique d’une femme vice-présidente
Lors du lancement de sa campagne présidentielle, Joe Biden a également choisi une femme comme colistière. Kamala Harris était devenue la troisième femme à occuper ce statut, après Geraldine Ferraro pour la compagne du candidat démocrate Walter Mondale en 1984 et Sarah Palin, auprès du républicain John McCain en 2008.
Ce choix avait été salué et l’est encore plus aujourd’hui, tandis qu’elle devient la première vice-présidente de l’histoire des États-Unis.
Sa position sur l’avortement a évolué
De 1976 à 2019, Joe Biden s’est affiché comme partisan du Hyde Amendment, une disposition législative interdisant d’utiliser les fonds fédéraux pour financer l’avortement, grâce au système d’assurance de santé publique Medicaid, sauf dans des cas bien précis : si la grossesse fait suite à un viol ou un inceste, ou si la vie de la femme est en danger.
En 2019, il revient sur sa position. « Les droits et la santé des femmes sont attaqués d’une manière qui constitue une tentative de revenir sur tous les progrès que nous avons faits au cours des 50 dernières années (…) Si je crois, comme je le fais, que la santé est un droit, je ne peux plus soutenir un amendement qui fait dépendre ce droit du code postal d’une personne », avait-il annoncé.
Dans son programme, il s’engage à ce que les soins publics concernent la contraception et le droit à l’avortement. Il compte s’opposer à toutes les lois allant à l’encontre de Roe v. Wade. Cette disposition est un arrêt rendu par la Cour suprême en 1973 reconnaissant le droit à l’avortement à l’échelle fédérale.
Avec une Cour suprême désormais majoritairement républicaine, cette disposition est plus que jamais menacée et l’accès à l’avortement risque d’être encore longuement débattu aux États-Unis.
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Une partie du programme présidentiel consacré aux femmes, détaillé en 100 points
Au cours de sa course à la présidentielle, Joe Biden a consacré une partie entière de son programme aux droits des femmes. « L’agenda de Joe Biden pour les femmes », disponible sur son site de campagne est particulièrement long et détaillé, contenant une centaine d’objectifs.
Ces différents points s’adressent à toutes les femmes, celles en prison, les femmes handicapées, les personnes LGBTQ+…
En tant que président, il s’engage sur 5 grands axes « pour que les femmes puissent pleinement exercer leurs droits civils » :
- Améliorer la sécurité économique des femmes par l’égalité salariale et l’investissement dans les petites entreprises dirigées par des femmes, ainsi qu’un meilleur accès à l’éducation et à la formation.
- Permettre un meilleur accès aux soins et à la santé, abordable et de qualité, y compris la contraception.
- Aider les femmes à jongler entre le travail et la vie familiale, notamment grâce à l’instauration de « congés payés et autres avantages sur le lieu de travail ».
- Mettre fin à la violence contre les femmes en se basant sur le projet de loi qu’il avait rédigé en tant que sénateur en 1994 « Violence Against Women Act ». Ce point concentre de nombreuses promesses de campagne, notamment celle d’accompagner les femmes victimes de violence à trouver un logement sûr, les protéger en les accompagnant financièrement. Il promet aussi de combattre la violence ciblant « les femmes transgenres de couleur », les femmes handicapées, les femmes âgées, et les femmes immigrées.
- Mieux protéger et autonomiser les femmes à l’échelle internationale.
Accusé de viol par une ancienne collaboratrice
Des promesses de campagne en faveur des femmes entachées, fin mars 2020, par une accusation qui avait fait grand bruit. Le nouveau président des États-Unis, Joe Biden est en effet accusé de viol par Tara Reade, une ancienne collaboratrice. Les faits se seraient produits en 1993, dans un couloir du Congrès des États-Unis. La femme désormais âgée de 57 ans était son assistante alors qu’il était sénateur du Delaware. « Il m’a mise contre le mur (…), il m’a pénétrée avec ses doigts« , a affirmé Tara Reade dans un podcast dévoilant l’affaire.
Joe Biden a démenti ces accusations en affirment le 1er mai 2020 à la télévision américaine : « Cela n’est jamais arrivé ».
Une affaire qui avait à l’époque divisé les féministes. L’actrice Alyssa Milano, figure du mouvement #MeToo avait notamment déclenché la polémique en déclarant à ce propos : « Il faut que la société croie davantage les femmes, mais cela ne veut pas dire que cela doit se faire au détriment des hommes, et de l’enquête. Il faut être juste dans les deux sens. »
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