Le reflux gastro-œsophagien ne concerne pas que les nourrissons. Près de 10% des adultes en souffrent aussi régulièrement et 70% de manière épisodique. Nos solutions pour lutter en douceur contre ces remontées acides.
Repas pris à la va-vite, stress chronique, mauvaise position à table, manque d’exercices physiques, mastication insuffisante, vêtements trop serrés… Notre mode de vie déstructuré est en grande partie responsable de l’évolution à la hausse des reflux gastro-œsophagien (RGO).
Le surpoids est également en cause. En appuyant sur l’estomac, l’excès de graisse abdominale accroît en effet le risque de régurgitations. Une consommation excessive d’aliments gras (fritures, charcuteries…), d’alcool, de liquides (soupes, smoothies,…) et de médicaments anti-inflammatoires favorisent aussi les renvois.
Contrairement aux idées reçues, ces derniers ne résultent pas d’une augmentation de l’acidité gastrique, mais « d’une remontée du contenu de l’estomac vers l’œsophage », explique Charles-Antoine Winter, nutritionniste auteur du Grand livre de l’alimentation anti-reflux (éd. Leduc.s).
Des symptômes à prendre au sérieux
Les aigreurs occasionnelles ne doivent pas inquiéter. Il suffit de calmer le rythme, de mâcher davantage chaque bouchée avant de l’avaler, de réduire les aliments irritants et d’attendre deux à trois heures après le repas avant de se coucher pour éviter les récidives.
Mais un RGO chronique avec des sensations de brûlures de l’estomac vers la bouche « nécessite un accompagnement diététique et médical », précise Charles-Antoine Winter, car les remontées acides peuvent fragiliser à la longue les muqueuses. Une toux sèche est susceptible d’apparaître suite à l’irritation perpétuelle de la gorge, voire un asthme, ou bien une toux grasse si l’inflammation gagne les bronches.
Sans traitement, un RGO peut même conduire au fil des années à une difficulté à déglutir (dysphagie) ou à un cancer de l’œsophage.
Devenir acteur de sa guérison
Face à un RGO récalcitrant, les médecins prescrivent des médicaments qui régulent la production d’acide dans l’estomac (des inhibiteurs de la pompe à protons). Ils sont efficaces et bien tolérés à long terme. Une étude canadienne de septembre 2019, publiée dans la revue Gastroenterology, a prouvé que leur utilisation prolongée n’induisait pas d’effets secondaires indésirables graves (atrophie de l’estomac, diabète, cancer, fractures, troubles rénaux…). Mais ils ne soignent que les symptômes et non la cause du RGO.
En l’absence de causes anatomiques (une hernie hiatale, par exemple), mieux vaut donc retrouver son poids de forme et adopter un régime anti-reflux : évitez les graisses et les fruits acides crus (tomate, agrumes…) qui ralentissent la vidange gastrique, boudez le café, les épices et les boissons gazeuses. Limitez aussi les crudités et les fromages très affinés. Enfin, « dormez sur votre côté gauche afin de renforcer le système anti-reflux naturel du corps », conseille Charles-Antoine Winter.
Côté phytothérapie, la réglisse fait ses preuves. Versez 1 c. à c. de racine dans 200 ml d’eau, laissez frémir 3 minutes puis laissez infuser 10 minutes. Filtrez avant de boire (3 tasses/jour). Mais attention, la réglisse élève la tension. N’en prenez pas plus de 3 jours de suite sans avis médical.
Source: Lire L’Article Complet