Féminicides : ces chiffres qui font froid dans le dos

Elles sont 136 femmes à avoir perdu la vie depuis le début de l’année, assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint. Leur mort aurait-elle pu être évitée ? Les autorités ont-elles failli à leur mission ? À quelques jours de la fin du Grenelle contre les violences conjugales, certains chiffres font encore froid dans le dos.

Elles s’appelaient Sylvia, Stéphanie, Johanna… Elles sont 136. 136 femmes à avoir été assassinées par leur compagnon ou ex-compagnon depuis le début de l’année. En 2018, 121 femmes avaient été tuées dans le cadre de violences conjugales, soit une tous les trois jours, selon le ministère de l’Intérieur. Cette année s’annonce donc déjà plus meurtrière que la précédente. Pourtant, dans de nombreux cas, les histoires de ces femmes, désormais largement relayées dans les médias, montrent qu’elles avaient alerté les autorités de leur situation.
Une récente enquête menée par nos confrères du Monde révèle ainsi qu’un tiers des victimes de féminicides en 2018 avaient déposé une main courante ou porté plainte après des violences ou des menaces venant de leur ancien ou actuel compagnon. « Erreur d’appréciation ponctuelle ou dysfonctionnement révélateur de la difficulté que rencontrent les forces de l’ordre à évaluer le danger que fait planer sur une femme un homme déjà signalé pour violence ? », s’interrogeait alors le média. S’il est difficile d’apporter aujourd’hui une réponse à cette question et d’incriminer les autorités, c’est parce que l’ensemble de la société doit se montrer concerné et attentive à la détresse de ces femmes. En effet, au-delà même des administrations, il est établi qu’en France, il y a autant de femmes victimes de violences que de femmes qui s’appellent « Catherine ». Le calcul est aussi simple que ça, chaque personne, avertie ou non, connaîtrait autant de femmes répondant à ce prénom que de victimes de violences.

80% des auteurs de féminicide avaient des antécédents de violence

D’après une étude menée par le parquet général de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, près de 80% des auteurs d’homicides conjugaux avaient des antécédents de violence. En effet, selon Isabelle Fort, substitut général, « l’homicide ou la tentative d’homicide est la suite d’un comportement violent récurrent« . Or, les recherches montrent que dans 90% des cas, les proches et familles des victimes étaient avertis de la situation. Pour autant, un tiers d’entre eux n’avaient jamais été informer les autorités compétentes des conditions de vie de la victime.
Longtemps considérées comme des affaires privées, les violences conjugales doivent désormais être l’affaire de tous.

Pour mettre un terme à ces féminicides, les autorités et les particuliers doivent agir main dans la main.
Que les violences soient anciennes ou récentes, victimes, proches, témoins et professionnel-le-s peuvent contacter le 3919, le numéro d’écoute gratuit et anonyme. Si vous appelez depuis la France, l’appel n’apparaîtra pas sur votre facture téléphonique. Écoute, conseils, orientation vers des dispositifs disponibles dans votre région… des professionnels sont disponibles 7j/7 pour vous aider.

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