- Pourquoi certaines personnes présentent-elles des symptômes et d’autres non ?
- Les asymptomatiques sont-ils moins contagieux ?
- Les asymptomatiques rendent-ils la surveillance plus difficile ?
- Serait-il utile de faire tester l’ensemble de la population pour détecter les asymptomatiques ?
Comme pour d’autres maladies infectieuses, il est possible de contracter le virus, sans pour autant développer les symptômes de la Covid-19. On est alors considéré comme asymptomatique de la maladie. Pourquoi certains sont-ils porteurs sains ? Transmettent-ils autant le virus que des symptomatiques ?
Le Dr Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue à l’hôpital Bichat (Paris), nous éclaire sur ces mystérieux asymptomatiques.
Pourquoi certaines personnes présentent-elles des symptômes et d’autres non ?
« Il y a un certain nombre de caractéristiques chez les personnes qui font qu’elles sont plus à même de développer des symptômes ou des formes sévères. Ces dernières étant naturellement plus symptomatiques. C’est le cas des personnes âgés ou celles qui ont des facteurs de risques associés (obésité, insuffisance cardiaque, insuffisance respiratoire chronique, personnes immuno-déprimées…) sont plus fragiles car leur état initial est plus ‘instable’. A contrario, les enfants et les jeunes sont davantage asymptomatiques. Ils sont globalement en meilleure santé et plus ‘robustes’.
Cependant, chez des sujets plus jeunes et qui ne font pas partie des profils à risque, certains peuvent tout de même présenter des symptômes prononcés. Nous avons encore du mal à expliquer ce phénomène. Il y a probablement une explication génétique, avec des gens plus ou moins susceptibles aux infections virales, mais il faudrait faire des recherches plus approfondies sur le sujet. »
Les asymptomatiques sont-ils moins contagieux ?
« Théoriquement, ils excrètent autant de virus que des personnes symptomatiques et de fait sont aussi contagieux. Il faut savoir que chez les symptomatiques, la phase avant l’apparition des symptômes, où l’on est finalement asymptomatique, est celle où l’on risque le plus de transmettre le virus. C’est pareil chez ceux qui n’en développent pas. »
Les asymptomatiques rendent-ils la surveillance plus difficile ?
« La Covid-19 est de base très complexe, mais le fait qu’il y ait des asymptomatiques complique davantage son contrôle, et cette pandémie est en partie liée au fait que l’on peut être asymptomatique et donc transmettre la maladie sans le savoir.
La plupart des sujets ignorent être malades (le seul moyen est de faire un test de dépistage, ndlr) et prennent donc peut-être moins de précautions. Il est alors possible que dans ce contexte, ils soient encore plus transmetteurs, car rien ne les alerte. C’est d’ailleurs pour cela que la règle sur les masques a changé. Avant, on demandait seulement aux personnes qui présentaient des symptômes d’en porter. Or, il est primordial de prendre en compte la part des asymptomatiques pour adapter les mesures de prévention. »
Serait-il utile de faire tester l’ensemble de la population pour détecter les asymptomatiques ?
« Cela ne répondrait à rien, d’autant que personne n’est à l’abri d’être contaminé à nouveau. Ce qui serait utile, ce sont des dépistages de masse de la maladie active dans la population générale avec des prélèvements salivaires comme l’a fait récemment la Slovaquie, pour essayer de voir si l’on peut « rattraper » des cas et les isoler à temps afin de ralentir la propagation du virus. »
- Covid-19 : une carence en vitamine D à l’origine de formes graves de la maladie ?
- Covid-19 : je suis malade, quels gestes barrières adopter à la maison ?
Source: Lire L’Article Complet