Le jean mom, le taille haute, le droit… Face à une concurrence tenace, le jean moulant ne dit pas son dernier mot. Bien au contraire.
Qu’à ceux qui le pensent enterré, sachez que le jean moulant se porte bien. Qu’on l’aime, qu’on le déteste (ou qu’on n’ait pas d’avis sur la question), une chose est sûre : le skinny est toujours là, et ça fait bien vingt ans qu’il dure, aussi bien dans la rue qu’en boutiques.
Selon une étude récente de Retviews (outil d’analyse concurrentielle qui propose des données sur l’offre des marques de mode), le jean slim se vend bien en 2020. Notamment chez Mango, H&M ou encore Pull & Bear, où les coupes sérrées dominent les rayons. Cette étude montre aussi que le prix de vente d’un slim est, en moyenne, plus accessible que celui de son principal concurrent : le jean mom (pantalon large des années 1990, caractérisé par sa coupe large des hanches aux chevilles). Vendu à moins de 20 euros chez H&M, cet habit moulant est aussi moins cher en moyenne chez Mango en comparaison au modèle large.
Un combo blazer denim et un jean brut droit pour Deborah Reyner Sebag. (Londres, le 13 septembre 2019.)
Un look très rock grâce à une version black du denim. (New York, le 8 février 2020.)
Doutzen Kroes adopte le combo jean et chemise blanche sous un blazer bleu oversize. (Milan, le 21 février 2020.)
Un total look denim avec version patchwork sur la longue veste en jean. (New York, le 9 février 2020.)
« Il y a un côté séduction dans le slim »
Pourquoi ce jean résiste aux modes, aux tendances, aux années ? Il faut croire que derrière la pièce fashion, les adeptes y ont trouvé un classique du vestiaire. «J’ai toujours un slim taille haute dans ma garde-robe», explique Candice. «J’aime les mettre quand je suis d’une humeur un peu rock, et le slim va avec tout». La jeune femme de 25 ans explique les acheter chez Maje ou Sandro. Pour certaines, c’est aussi un moyen de valoriser la silhouette. «Il y a un côté séduction dans le slim. Les hommes aiment bien, ils trouvent ça plus flatteur pour la silhouette qu’un jean style 80, avec lequel on voit moins les formes», explique Marion. D’autres y voient aussi une pièce qui permet «d’allonger la jambe». «Je suis petite donc le jean loose a tendance à me tasser. Je porte toujours le slim taille haute. C’est vraiment la pièce que tu mets quand tu ne sais pas quoi mettre», ajoute Clémence.
Mais la quête du bon slim n’est pas simple. «Un jean bien coupé s’arrête au niveau des chevilles», renchérit Sabrina. «C’est un détail qui n’a l’air de rien, mais c’est ce qui fait qu’il flatte ou non la silhouette. Et malheureusement dans les commerces, il sont souvent beaucoup trop longs», ajoute-t-elle. Enfin, porter un slim c’est aussi une valeur sûre qui garantit une silhouette qui fonctionne en cas de panne d’inspiration. «Ça va avec toutes les chaussures. Et si lors d’une soirée je veux passer inaperçue, il fait très bien le job», note Marion. «C’est aussi un pantalon qui permet de jouer avec les volumes, on peut le porter avec des grosses boots ou des pulls en maille taillés larges», précise Sabrina.
En vidéo, BELLE PERSONNE – Hedi Slimane
Le slim, fier (et fort) de son histoire
D’abord adopté par le monde punk-rock anglais dans les années 1970, le slim détonne à sa façon de mouler les cuisses et les jambes. Un ovni dans l’univers du denim rapidement adopté par les Rolling Stones, transformant cette pièce en un incontournable du vestiaire androgyne.
La pièce, très ancrée dans l’univers du rock, reste toutefois boudée par le prêt-à-porter qui continue de proposer du large, une tendance très présente dans la mode des années 1980-1990. Et quoi de mieux que le cinéma de l’époque pour se faire une idée, à l’instar de La Boum (1980), Pretty Woman (1990), ou Friends (1994) : ici, les épaules sont larges et carrées, le vêtement oversize, le pantalon bave sur les chaussures. Le tout collant n’a pas sa place, même dans le costume.
Il faudra attendre l’arrivée d’Hedi Slimane chez Dior Homme en 2000 pour que les choses évoluent. L’idée du créateur : changer radicalement le vestiaire des hommes en leur proposant une nouvelle mode. Le jean skinny est réintroduit, tout comme la veste courte et la cravate. La silhouette est grande et mince, l’allure rehaussée. Un succès qui ira même jusqu’à encourager Karl Lagerfeld à perdre du poids pour pouvoir entrer dans les jeans étroits du créateur, et qui séduira finalement le prêt-à-porter…et la rue. Le pantalon poursuit sa popularisation sur les jambes de Kate Moss. Le mannequin en a même fait sa signature, embrassant à presque chacune de ses sorties le combo slim/escarpins ou slim/boots en cuir. Et qui n’a pas fini sa course.
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