Douglas Emhoff, le mari si parfait de Kamala Harris

Qui se cache vraiment derrière Douglas Emhoff qui pourrait bien devenir le premier «Second Gentleman» de l’histoire des États-Unis ? Portrait express.

Appelez-le «The Good Husband» («le bon mari»). Ce titre de l’édition américaine de Marie Claire annonce très bien la couleur : qu’on le veuille ou non, Douglas Emhoff – le mari de Kamala Harris – a tout l’air du mari parfait. Il est avocat, aime sa femme plus que tout, est un père comblé, s’entend à merveille avec son ex-femme… Bref, aucune ombre au tableau. Lui-même revendique toutes ses étiquettes à la fois. «Je suis un avocat, un gars, un père», lâche-t-il dans les colonnes du magazine. «Je suis juste un type, je ne suis pas un politicien.»

Désintéressé de la politique, Douglas Emhoff préfère d’habitude ses parties de golf sous le soleil de Californie au milieu politico-élitiste de Washington et ses galas de charité. Pour autant, il soutient tant bien que mal la campagne de son épouse, colistière de Joe Biden. Pour preuve : il s’est mis en congés de son poste d’associé chez DLA Piper, l’un des plus grands cabinets d’avocats au monde. Un geste rare qui a conduit le Guardian à se demander : «Est-ce féministe d’être obsédée par le mari de Kamala Harris ?»

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Un Américain normal

On dit souvent que les signes ne trompent pas. Et on aurait envie d’y croire dans le cas de Kamala Harris et Douglas Emhoff. Elle est née le 20 octobre 1964 ; lui, seulement sept jours plus tôt, le 13 octobre. D’origine juive et natif de Brooklyn, Douglas Emhoff connaît une enfance on ne peut plus normale. Celle typique du petit Américain moyen qui passe ses week-ends à faire du vélo et jouer au baseball. Comme des milliers d’autres jeunes, pour se faire de l’argent, Douglas cherche un petit job. Il atterrit chez McDonald’s, à cette époque où un premier restaurant ouvre en France. Où les enfants viennent de découvrir un tout nouveau menu qui fait déjà fureur : le Happy Meal.

Passé de la côte est à ouest, Douglas intègre ensuite l’école de droit de l’Université de Californie du Sud dont il sort diplômé en 1982. Sa carrière en tant qu’avocat peut commencer. Dans les années 1990, il représente chez Belin Rawlings & Badal une société de vidéo dans un litige avec la Fox. Cette affaire le conduit à se spécialiser dans le droit du divertissement. Quelques années plus tard, avec son ami Ben Whitwell, il décide de créer son propre cabinet, acquis en 2006 par le mastodonte Venable. Pendant tout ce temps, Douglas se fait un nom, remporte des procès, d’autres pas. Et ses clients ne se ressemblent pas. Parmi eux, figurent quelques noms célébres : «Taco Bell Chihuahua», un chihuaha – comme son nom l’indique – et mascotte de la chaîne de restaurants Taco Bell de septembre 1997 à juillet 2000 ; ou encore le joueur de football américain Willie Gault.

Deux enfants et un divorce

Kamala Harris et Douglas Emhoff dans l’Iowa. (Le 10 août 2019.)

Côté perso, Douglas Emhoff est un homme heureux. En 1992, il épouse une dénommée Kerstin, cofondatrice et directrice générale de la société de production Prettybird, avec qui il a deux enfants : Cole (26 ans) et Ella (21). Le premier est aujourd’hui diplômé du Colorado College, la seconde étudie à la Parsons School of Design, cette école de Manhattan qu’ont fréquentée certaines victimes présumées de Jeffrey Epstein.

Après seize années de mariage, Douglas et Kerstin se quittent, mais en bons termes. Le divorce est prononcé ; Douglas devient père célibataire. En 2013, son chemin croise celui de… Kamala Harris. Elle aussi a deux enfants à charge. Et elle aussi a une carrière dans le droit. Le charme de Kamala opère. À son amie proche Chrisette Hudlin, consultante en relations publiques, Douglas laisse échapper cette phrase : «Elle est vraiment sexy.» Quelque peu timide, l’avocat impressionne la procureure générale de Californie d’alors en lui envoyant un e-mail le lendemain de leur premier rendez-vous pour lui dire : «Je t’aime vraiment.» Moins d’un an plus tard, il se met à genoux au milieu d’un échange peu romantique (elle délibérait entre poulet ou crevette pad thaï) pour lui demander sa main. Kamala dit «oui». Une cérémonie privée a lieu le 22 août 2014, au palais de justice de Santa Barbara.

Un couple solide et complice

Douglas Emhoff et Kamala Harris participent à la Marche des fiertés de San Francisco. (Le 30 juin 2019.)

Au contact de Kamala, Douglas prend conscience de ses privilèges, celui par exemple de n’avoir aucun mal à passer les douanes à l’aéroport. «Tu te rends compte que cela ne serait pas arrivé si tu n’étais pas un mec blanc ?», tient à lui rappeler sa femme, fille d’un père jamaïcain et d’une mère indienne. Avec elle, il épouse aussi finalement la politique. Depuis que Kamala Harris est dans la course à la Maison-Blanche, son mari se bat à ses côtés. «Elle a pris cette décision, et j’aurais soutenu tout ce qu’elle a décidé», affirme-t-il. Mais je ne suis pas son conseiller politique. Je suis son mari. Et donc mon rôle était d’être là pour elle, de l’aimer, de l’aider.»

Sur les réseaux sociaux comme dans la vie, Douglas Emhoff n’a d’yeux que pour sa femme. «J’adore que l’Amérique apprenne à connaître mon Doug, et qu’ils voient qui il est vraiment à travers cette campagne», soutient Kamala Harris dans un communiqué à Marie Claire. «Il est tellement clair dans tout ce qu’il fait : c’est quelqu’un qui aime sa famille, aime notre pays et soutient incroyablement ceux qui l’entourent.»

La colistière de Joe Biden sait aussi qu’elle peut compter sur le soutien de Kerstin Mackin (la première femme de Douglas) et ses deux beaux-enfants, Cole et Ella, qui lui ont donné le délicieux surnom de «Momola». En parlant de surnom, comment Douglas Emhoff voudrait-il se faire appeler si Kamala Harris et Joe Biden remportent le scrutin du 3 novembre ? Lui a déjà une idée sur la question. Ce sera «Second Gentleman».

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