Quel est le rôle d’un après-shampoing ? Comment le choisir et l’utiliser pour profiter de ses bienfaits ? Peut-on s’en passer ? Réponses avec trois experts en soins capillaires.
Posé sur le rebord de nombreuses baignoires ou rangé dans le bac à produits de nos douches, l’après-shampoing (aussi appelé conditioner) est pour nombre d’entre nous un indispensable pour prendre soin de sa chevelure. Mais est-il vraiment indispensable à la beauté et à la santé de nos cheveux ?
Lumière sur ce produit entré dans nos routines capillaires il y a une quarantaine d’années, avec l’expertise de trois professionnels du secteur.
Quel est le rôle d’un après-shampoing ?
« Un après-shampoing doit démêler et nourrir la chevelure, lui donner de la brillance. Les meilleurs d’entre-eux ont également vocation à agir en profondeur et restructurer le cheveu pour le rendre plus résistant », nous explique Caroline Bottigliero, Chef de produit chez Hair Rituel by Sisley Paris. C’est un produit « express », son temps de pose avant d’être rincé ne dépasse généralement pas quelques minutes, contrairement aux masques ou aux soins à laisser plusieurs heures (voire toute la nuit sous une serviette).
On trouve des après-shampoings pour tous les types de cheveux : méchés, colorés, secs, abîmés, longs, bouclés, fins ou encore ternes et cassants. Pour ne pas faire d’erreur, il faut donc d’abord identifier la nature de nos cheveux.
Un soin à associer à une routine capillaire
Jean-Claude Barbotte-Goralski, Responsable Formation chez Schwarzkopf Professional, voit d’un très bon œil l’utilisation régulière d’après-shampoing. “C’est en quelque sorte l’équivalent d’une crème de jour. Un produit utile, voire même nécessaire dans certains cas – cheveux longs, très frisés… -, qui s’inscrit dans une routine. »
Et de préciser : « Un après-shampoing ne doit pas être utilisé seul, cependant il se marie très bien avec d’autres produits comme un bon shampoing et un masque traitant. »
Le spécialiste rappelle qu’il ne faut pas utiliser n’importe quel après-shampoing sur n’importe quel type de cheveux. « Alors que les coupes courtes n’ont pas besoin d’être démêlées, une chevelure sèche appréciera fortement d’être nourrie avec de l’acide hyaluronique. Alors qu’un cheveu mature préférera l’action régénérante du Q10, là où des cheveux fins auront besoin de collagène pour être galbés. »
Après-shampoing : gare aux silicones !
Pour Christophe Robin, coiffeur et artisan-coloriste, l’après-shampoing est cependant loin d’être un produit miracle. Au contraire, d’après le spécialiste ce genre de soin encouragerait les femmes à adopter « une routine de feignant. » « L’après-shampoing est un concept américain créé dans les années 70. C’est tout récent, avant on utilisait plutôt des avant-shampoings, observe-t-il. Je suis contre ces produits, je n’en utilise jamais. »
Honnis par l’expert, les silicones, composants quasi-incontournables de ce type de produit, permettent de gainer et donc de faciliter le démêlage des cheveux. Accusés d’étouffer le cuir chevelu et la fibre capillaire par effet d’accumulation, ils empêchent l’humidité de pénétrer le cheveu, mais également les bons gras qui vont en prendre soin.
Aussi, l’expert préconise pour sa part des soins plus profonds. « Je recommande toujours à mes clientes d’appliquer et de laisser poser pendant une bonne heure une huile végétale avec de petits agents lipidiques comme l’huile de lavande. C’est un avant-shampoing efficace que l’on doit ensuite rincer abondamment. Après le shampoing, je leur conseille également de faire un masque sans silicone pour chouchouter leur crinière. »
Un rituel qui, s’il est efficace, n’est pas forcément adapté aux plus pressées d’entre nous.
Conseils d’application pour un résultat optimal
L’après-shampoing, quel qu’il soit, s’applique sur les longueurs et les pointes, contrairement au shampoing qui s’émulsionne sur l’ensemble de la chevelure, crâne compris. C’est donc la fibre, soit la partie visible du cheveu, la matière dite « morte », qui bénéficie des bienfaits de notre après-shampoing. Même si aujourd’hui certains après-shampoings « exceptionnels » peuvent également s’appliquer des racines aux pointes et avoir une action apaisante pour le cuir chevelu.
Concernant la quantité de produit à appliquer, il faut qu’il y en ait suffisamment pour recouvrir la fibre. La fréquence d’utilisation, quant à elle, varie en fonction de la nature de nos cheveux, « inutile de compter le nombre de fois où l’on en met, l’important c’est de bien le rincer pour ne pas étouffer le cheveu », rappelle Caroline Bottigliero.
Afin d’éviter que le cheveu s’habitue à un seul et même produit et que les résultats soient moins probants, nos trois experts s’accordent à dire qu’il est toujours bon de jongler entre plusieurs marques et gammes, plutôt que de s’accrocher toujours à la même référence.
Enfin, il existe aujourd’hui des alternatives à l’après-shampoing classique tels que des pommades, baumes et même brumes à appliquer sur cheveux propres et humides. À chacune ensuite de trouver le produit et la routine qui convient le mieux à ses cheveux et à son mode de vie.
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