Agression sexuelles, violences verbales et physiques: les moins de 26 ans, elles aussi, concernées

Une étude inédite s’intéresse au public « hors radar », les jeunes de 15 à 25 ans, hélas également touchés par les violences sexuelles, les agression sexistes, et la cyber-violence.

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Parmi les jeunes générations, la violence, les agressions sexuelles et sexistes, dans la sphère familiale ou au sein des couples, est une réalité. La première étude du genre, menée par l’association En avant toute(s) a été réalisée auprès de jeunes de moins de 26 ans, sur internet, via le tchat commentonsaime.fr puisque les générations Y et Z préfèrent le dialogue en ligne aux structures traditionnelles (commissariat, numéro d’appel des pouvoirs publics, ..). Les chiffres sont édifiants, d’autant qu’ils ne prennent en compte que les violences déclarées, et non celles sous-entendues. Il faut donc estimer à la hausse les données, insiste l’association.

47% des victimes âgées de 16 à 20 ans

Pourquoi autant de cas dans cette tranche d’âges?  » Cela peut peut-être s’expliquer par une entrée dans l’âge adulte et les débuts de la sexualité, à une période ou l’on peut être encore mal informé, très vulnérable », analyse la coordinatrice de l’étude, Louise Delavier. Chez les jeunes également, le schéma se reproduit: les agresseurs sont des hommes (92,9%) et les victimes sont des femmes (96,6%). « La réalité des violences conjugales, sexistes et sexuelles, c’est bien le sexisme » ajoute-t-elle.

Les agresseurs sont surtout des proches, très rarement des inconnus

Loin des clichés de l’agression sexuelle après une mauvaise rencontre ou une soirée trop arrosée qui dégénère, les victimes sont surtout agressées par leur conjoint (33%) ou ex-conjoint (26,7%). La famille représente la troisième catégorie de personnes violentes (20%). C’est cinq fois plus que parmi les victimes de plus de 26 ans. Le danger vient de l’intérieur, souvent à huis-clos, et très peu de l’extérieur. Seules 2,5% des violences déclarées sur le tchat sont le fait de personnes inconnues.

36,5% des relations violentes durent depuis 2 ans et plus

Souvent dépendants financièrement, les jeunes victimes ne peuvent bien souvent pas quitter leur conjoint chez qui elles vivent, sans ressources. « Certaines considèrent qu’habiter avec leur conjoint, même violent, est leur seule solution », estime Louise Delavier. Du coup, sans aide, sans expérience, plus vulnérables, ces jeunes femmes poursuivent leur relation, tels 36,5% qui sont ainsi en couple depuis 2 ans ou plus.

Psychologiques, verbales, sexuelles: les principales violences

Dans plus de trois-quarts des cas, (77,7%), la victime vit des violences régulières. Parmi les moins de 26 ans, les violences sont d’abord psychologiques (67,4%), verbales (50,5%), et sexuelles (47,5%). Encore faut-il s’entendre sur le terme psychologique: « elles sont banalises, voire valorisées, déplore Louise Delavier. Les émissions de télé-réalié, les films, les séries présentent certains comportements très violents comme des manières normales de vivre une relation amoureuse ». En outre, les jeunes ont tendance à « romantiser » la violence. Les jeunes femmes ont des difficultés à se reconnaître comme victime de violences conjugales, se posant plutôt des questions sur leur couple, leur relation. Pire encore, « la jalousie est comprise comme une façon d’exprimer son amour. Les comportements de contrôle, de surveillance et d’humiliation sont banalisés », relève Ynaée Benaben, co-fondatrice de l’association.

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