Le kératocône est une maladie de l’œil qui atteint plutôt les adolescents. On fait le point avec le Dr. Subirana, médecin ophtalmologue.
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Kératocône : c’est quoi exactement ?
Du grec ancien » keratos » (cornée) et » conus » (cône), le kératocône est une maladie de l’œil qui touche entre 1 personne sur 2000 et 1 personne sur 500 dans le monde.
Si les hommes sont autant touchés que les femmes, cette pathologie apparaît plus fréquent à l’adolescence (entre 10 et 20 ans) puisque 82 % des cas surviennent avant l’âge de 40 ans. Par ailleurs, les populations asiatiques semblent davantage concernées, et 5 % à 6 % des personnes trisomiques présenteraient un kératocône.
Kératocône : kézako ? Le kératocône correspond à une déformation de la cornée, la » surface vitrée » qui recouvre l’iris et la pupille de l’œil. La partie centrale de la cornée (le plus souvent) s’affine progressivement et, en raison de la pression intra-oculaire, prend une forme conique ou pyramidale.
À savoir. Le kératocône est généralement bilatéral, bien que la déformation de la cornée ne soit pas forcément identique au niveau des deux yeux. Plus rarement, le kératocône est unilatéral – ce qui signifie qu’il n’atteint qu’un œil.
Quelles sont les causes du kératocône ? La maladie est, encore à ce jour, mal connue. » Ce n’est pas une pathologie virale, ni bactérienne, ni inflammatoire, réagit le Dr. Xavier Subirana, médecin ophtalmologue. On sait toutefois que les personnes qui se frottent souvent les yeux sont plus à risque de kératocône, et il y a probablement des facteurs génétiques. » Le kératocône n’est pas congénital (c’est-à-dire : on ne naît pas avec) et n’est pas contagieux.
Kératocône : quels sont les symptômes ?
On l’a dit : le kératocône est une pathologie qui se caractérise par une déformation de la cornée. Le symptôme principal de cette maladie de l’œil est donc… une vision déformée. » C’est une maladie qui a des répercussions graves sur la vie quotidienne, qui est très handicapante » réagit le Dr. Xavier Subirana.
Il existe 4 stades de kératocône : si, au stade 1, il est encore possible de percevoir l’environnement, à partir du stade 2, la vue est floue (sensation de » brouillard « ), les lignes sont déformées (astigmatisme), la vision de loin est mauvaise (myopie)… Peuvent s’y associer une sensibilité exacerbée à la lumière (photophobie) et une irritation oculaire (yeux larmoyants). » Au stade 3, la personne n’a plus qu’1 ou 2/10ème d’acuité visuelle » précise le spécialiste.
S’y ajoutent une sensation d’irritation au niveau de l’œil / des yeux atteints (on a envie de frotter, c’est inconfortable…), de la fatigue (surtout en fin de journée) et/ou des maux de tête plus ou moins sévères.
À savoir. Le kératocône est souvent évolutif, ce qui signifie que la maladie progresse… et devient de plus en plus handicapante.
Kératocône : quelle prise en charge pour cette maladie de l’œil ?
À savoir. En l’absence de prise en charge, un kératocône évolutif peut aboutir à la perte de l’œil par perforation. Il est donc nécessaire de prendre (rapidement) rendez-vous chez son médecin ophtalmologue lorsqu’on constate les premiers signes !
Au premier stade de la maladie, des lunettes de vue peuvent suffire à restaurer une vision correcte.
Toutefois, à partir du stade 2 du kératocône, des lentilles de contact rigides et sur-mesure sont nécessaires : » le médecin ophtalmologue utilise un kératomètre et un topographe cornéen pour évaluer avec une grande précision la géographie de l’œil ; il s’agit ensuite de réaliser des lentilles sur-mesure pour compenser la déformation de la cornée et ramener une bonne acuité visuelle » explique le médecin ophtalmologue.
Ces lentilles sur-mesure, qui résultent d’un travail extrêmement minutieux, s’achètent chez l’opticien : de nombreuses retouches peuvent être nécessaires pour obtenir le meilleur résultat possible.
Si les lentilles sont insuffisantes, la chirurgie devient alors nécessaire. » Dans un premier temps, le chirurgien ophtalmologue pourra poser des anneaux, c’est-à-dire deux cercles en plastique unis par un ressort dans la cornée pour la retendre et corriger la déformation à l’origine du kératocône » détaille le Dr. Subirana. Cette intervention chirurgicale peut être réalisée en ambulatoire – ce qui signifie qu’on ne passe pas la nuit à l’hôpital.
Dans les cas les plus sévères, le chirurgien ophtalmologue procédera à une greffe de cornée » en retirant toute la cornée ou seulement la partie déformée » précise le Dr. Subirana. Cette intervention chirurgicale nécessite une hospitalisation.
À savoir. En cas de kératocône, les lentilles sur-mesure, les examens d’imagerie et les interventions chirurgicales sont remboursés par la Sécurité Sociale.
Merci au Dr. Xavier Subirana, médecin ophtalmologue à Paris et membre de l’Association nationale pour l’amélioration de la Vue (AsnaV).
Source : Association Kératocône
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