Philippe Gougler nous entraîne, à plus de 6 700 kilomètres de Paris, à la découverte de Grande-Terre et Basse-Terre, les deux îles de la Guadeloupe séparées par un bras de mer, la Rivière Salée. Un périple ponctué de rencontres étonnantes, à voir ou revoir en replay.
Les Cuisinières de Guadeloupe
Foulards savamment noués sur la tête, créoles aux oreilles, robes éclatantes de couleurs, petits et grands éventails pour se donner un peu d’air (dans tous les sens du terme !), les Cuisinières de Guadeloupe, qui se déplacent en groupe, sont facilement repérables dans le paysage. Philippe Gougler est allé à la rencontre de ces femmes élégantes alors qu’elles étaient en train de préparer un repas pour une centaine de participants. Au menu : de la viande de porc, du poisson frit, du riz aux épinards et pléthore de spécialités locales. Petit rappel de cette institution, créée en 1916 par celles que l’on nommait « les bonnes à Madame » pour se filer un coup de main en cas de coup dur : la présence d’un « Président », muni d’une cloche lui permettant de rappeler à l’ordre les impertinentes et les dissipées, et de distribuer les punitions. Des gages, aujourd’hui, dont Philippe va devoir s’acquitter avec bonne humeur. La cloche est une réminiscence du passé colonial, lorsque les maîtres sonnaient leurs domestiques.
“La princesse du chocolat”
Au XVIII e siècle, la Guadeloupe était le premier producteur mondial de cacao. Une maladie a décimé les plantations, et les deux îles ne produisent aujourd’hui plus qu’une tonne de cacao, alors qu’il en faudrait trois fois plus pour les besoins locaux. Mais Naomi Martino, une jeune femme maître chocolatier, a décidé de redonner du lustre aux espèces endémiques. On la surnomme « la princesse du chocolat ». L’équipe de Faut pas rêver la suit en forêt, où elle récolte ses fèves, et dans son laboratoire de Capesterre-Belle-Eau, où elle s’est mis en tête d’utiliser une fleur orangée, la rose de porcelaine, au léger goût de tomates, pour créer un subtil dessert chocolaté destiné à un restaurant de Basse-Terre.
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Les “jobeurs” de Morne-à-l’Eau
Chaque 1 er novembre, pour la Toussaint, les habitants de cette commune située à l’ouest de l’île de Grande-Terre ont pour coutume de nettoyer, ou de faire nettoyer, les sépultures de leurs aïeux. Ceux qui s’en chargent, moyennant un billet, sont appelés les « jobeurs ». Les tombes, peintes en noir et blanc, sont ainsi nettoyées, briquées et récurées. Le soir du 1 er novembre, les familles se retrouvent au cimetière et allument des centaines de bougies pour la fête des lumières. Avant, on y mangeait et on y buvait aussi. La tradition s’est un peu perdue, mais on continue de venir pour rendre hommage aux anciens.
Les pêcheurs de lambis
Rendez-vous à Saint-Félix, petit port de Basse-Terre, avec ceux qui pêchent le lambi. Ou, plutôt, qui le ramassent en apnée, par 10 ou 20 mètres de fond, traînés au bout d’une corde par un bateau à moteur. Ils utilisent une planche comme gouvernail pour monter ou descendre dans l’eau. Ce gros coquillage, qui devient rare, est apprécié des gourmets pour sa chair, mais aussi des musiciens, comme Frank, qui se servent de sa conque pour créer des instruments. D’où une amusante séquence au bord de l’eau, avec le soleil couchant… et un orchestre un peu inattendu.
Voir Faut pas rêver en replay.
Frédérick Rapilly
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