TV MAGAZINE. – La belle-mère de Constance Meyer, votre personnage, s’invite à votre domicile. Comment la cohabitation se déroule-t-elle?
Michèle BERNIER. – C’est difficile, c’est la mère de son mari donc elle va faire des efforts. Mais elle n’est pas très sympathique! Au départ, elle lui rapporte une flûte en os de lama qui sent mauvais. Personnellement, en tant que belle-mère dans la réalité, j’essaie d’être calme et peu intrusive. Je leur laisse faire ce qu’ils veulent et, quand ils ont besoin de moi, je suis là.
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Constance Meyer met beaucoup d’affect dans son travail. Est-ce une façon de dénoncer le manque d’humanité de la justice française?
Oui, les téléspectateurs apprécient la série parce qu’à travers elle nous pouvons imaginer une justice qui a du temps. Or, elle n’en a pas et les dossiers s’accumulent. Nous avons envie d’une institution qui prend le temps de parler aux gens. Quand Éric Dupond-Moretti devient garde des Sceaux, nous imaginons l’ampleur de sa tâche. Je lui souhaite bon courage! Il connaît l’appareil judiciaire par cœur. Il a peut-être davantage de clairvoyance et de lucidité. C’est un homme qui a un caractère fort.
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Quel épilogue aimeriez-vous donner à votre personnage?
Je proposerais une fin à la Love Actually, qui nous fait croire en l’amour. Nous avons besoin d’optimisme en ce moment. Tout ne s’arrête pas avec le port du masque et le dépistage. Nous vivons dans une névrose et une angoisse terribles, mais nous devons avoir de l’espoir. Je suis sûre que nous vaincrons cette sale période. Ce virus rend les gens fous et agressifs.
Le procès de l’attentat contre Charlie Hebdo, le magazine cofondé par votre père, le professeur Choron, s’est ouvert la semaine dernière. Êtes-vous particulièrement attentive à cette séquence?
Oui. J’ai vécu l’époque où les détracteurs venaient cracher contre les vitres du journal., où on ne réglait pas ses comptes à coups de kalachnikov… J’espère que ces gens seront punis pour ce qu’ils ont fait. Personnellement, je trouve formidable et intelligente la dernière couverture de Charlie Hebdo. J’aimerais que chacun puisse penser ce qu’il veut. Il faut que l’on tienne.
Est-ce que la caricature publiée dans L’Humanité,représentant Marion Rousse en petite tenue aux côtés de son compagnon, Julian Alaphilippe, vous choque?
J’estime que la liberté de dessiner, penser, écrire et faire rire doit rester suprême. À l’époque des «Guignols de l’info», des gens ont morflé dans leur vie privée et, pourtant, on ne s’en serait pas passé. J’imagine que cela représente certainement une blessure pour cette jeune femme. Je suis désolée pour elle, mais on ne peut pas rentrer tout le temps dans des considérations personnelles. Sinon, on ne se laisse plus aucune possibilité de liberté. Il faut que les dessinateurs continuent à travailler et à faire rire.
Entre «C à vous», «Quotidien» et «TPMP», dans quel talk-show préférez-vous vous rendre?
«C à vous»! Je serais ravie de me rendre dans «Quotidien», mais je ne suis pas sûre qu’ils le soient… Je les ai souvent sollicités et je n’ai pas reçu de réponses positives pour le moment. Un jour, j’aurai peut-être la carte pour y aller!
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