Ces établissements scolaires différents proposent un système éducatif novateur axé sur la créativité, l’autonomie et le plaisir d’apprendre. Des méthodes qui séduisent de plus en plus de familles.
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Absence de notation, flexibilité des horaires, travail en petits groupes, développement de l’autonomie, découverte des arts et de la nature.. Depuis une dizaine d’années, l’engouement pour les écoles dites alternatives (démocratique, Steiner-Waldorf, éco-citoyenne, forest-school..) ne cesse de croître. Selon la Fondation pour l’école qui promeut et finance les écoles hors contrat, leur nombre a été multiplié par quatre en sept ans. Il en existe plus de 1530* scolarisant 75 000 élèves sur tout le territoire (sur un total de 12,5 millions). Les rythmes d’apprentissage y sont plus souples et personnalisés favorisant la confiance en soi, l’autonomie, la coopération et le développement de la créativité. « La baisse de niveau, les classes surchargées, le manque de réponses à des besoins éducatifs particuliers (dyslexie, précocité, phobie scolaire..), font partie des raisons avancées par les parents pour se tourner vers ces pédagogies alternatives« , souligne Diane Roy, chargée de la communication à la Fondation pour l’école.
Des frais de scolarité entre 200 et 400 euros par mois
Ces établissements souvent hors contrat avec l’État, ne bénéficient d’aucune aide de l’Éducation nationale et doivent s’autofinancer pour payer leurs locaux, les salaires des enseignants, le matériel pédagogique… Ce qui implique des frais de scolarité élevés, entre 200 et 400€ par mois. « De nombreuses écoles mettent en place des mécanismes de solidarité en indexant leurs politiques tarifaires sur le revenu des familles et le nombre d’enfants » tempère Diane Roy. Ces établissements ne sont pas tenus de suivre les programmes officiels. Toutefois, l’enseignement ne doit rien comporter « de contraire à la République et au respect des lois » et les élèves doivent maîtriser « le socle commun de connaissances ». En outre, depuis une récente loi**, l’ouverture des écoles est désormais mieux encadrée ( 5 ans d’expérience dans l’enseignement, un bac+2 minimum pour les enseignants) et des contrôles réguliers effectués. Autant de garanties pour les parents qui souhaitent s’écarter du système scolaire classique. *Fondation pour l’école, 2019; **loi Gatel, mars 2018
« Les journées en forêt sont de vrais temps d’apprentissage »: Sébastien, 47 ans, père d’Alma, 5 ans et demi, à l’école dans la nature « La forêt des Lucioles », Annecy
Les plus beaux souvenirs de mon enfance sont liés à la nature et je souhaitais que ma fille connaisse elle aussi ces moments magiques. Alma passe deux jours par semaine en nature et le reste en ville. Dans cette école, un pont a été créé avec les programmes de l’Éducation nationale. Les journées en forêt sont des vrais temps d’apprentissage centrés sur les maths, le français, les sciences naturelles. Elle a ainsi appris à mesurer la hauteur d’un arbre avec un bout de bois. Le reste de la semaine est dévolu à la lecture et à l’écriture dans les locaux de établissement. Depuis son entrée en grande section, notre fille est plus épanouie, plus attentive à son environnement. En outre, cette école favorise la mixité sociale. Des caisses de solidarité permettent tous les parents d’y scolariser leurs enfants, quels que soient leurs moyens.
» Une pédagogie axée sur la créativité et l’imaginaire « : Cornelia, 52 ans, mère d’Amadéo,11 ans, à l’école Steiner-Waldorf « Les boutons d’or », Aix-en-Provence
J’ai eu le déclic quand mon aîné a commencé à apprendre à lire avec la méthode semi-globale. Je voyais qu’il était en difficultés, il devenait dyslexique. Je me suis renseignée sur les autres pédagogies existantes. Celle de Steiner-Waldorf nous a convaincus, nous y avons scolarisé nos quatre enfants. Amadéo, le cadet, vient d’y terminer son primaire. Nous sommes subjugués par la place accordée à l’art! Chaque apprentissage – maths, français, langues…- s’accompagne d’activités artistiques. Les élèves participent aussi à divers ateliers (tricot, cuisine, jardinage, etc.) tout au long de la semaine. Les professeurs veillent à solliciter tous les sens, en privilégiant l’observation et l’expérience pour intégrer les concepts. Ainsi, en maths, les élèves découvrent les fractions simples lors des anniversaires, quand il faut découper des parts de gâteau. Nous apprécions que cette pédagogie s’axe sur le développement de la créativité et de l’imaginaire. Ces écoles n’ont pas marginalisé nos enfants. Bien au contraire, elles les ont rendus plus ouverts au monde, plus confiants et plus épanouis.
» L’enfant est libre de pouvoir choisir ce qu’ils veut apprendre » : Virginie, 47 ans, mère de Matteo, 14 ans, scolarisé à l’école démocratique « Les Entrelacs », Marseille
Matteo présente des troubles de l’apprentissage. Dans le système classique, il n’arrivait pas à suivre le rythme. Les enseignants lui disaient qu’il était en retard. Il se sentait dévalorisé. Inscrit dans une structure Montessori, il a rejoint cette année une école démocratique. Nous voulions un système où la parole de l’enfant est entendue et respectée. Dans cet établissement, les enfants sont des citoyens, ils créent ensemble le règlement intérieur. Il n’y pas de classes mais des cercles où tous les élèves, quelque soit leur âge, peuvent soumettre leurs projets de sortie, d’apprentissage (langue, musique..). Ils organisent alors un groupe de travail ou montent le projet de A à Z, budget, planification, trajet.. Cela leur fait travailler les maths et l’écriture. A l’école démocratique, l’enfant est libre de choisir ce qu’il veut apprendre.
« Tous les élèves s’entraident et se motivent entre eux « : Nathalie, 42 ans, mère de Sauveur, 12 ans, scolarisé à l’école Freinet « Les didascalies », Toulouse
Sauveur a été diagnostiqué multi DYS, hypersensible et hyperacousique. Dans le système classique, les enseignants n’étaient pas suffisamment formés aux troubles de mon fils et ne pouvaient répondre à ses besoins spécifiques. En CM1, il ne cessait de pleurer, ne supportant plus le regard des autres et la pression scolaire. Nous avons alors décidé de l’inscrire dans une école Freinet. Il peut y suivre le programme à son rythme, en petits groupes. Tous les élèves s’entraident et se motivent entre eux, avançant ensemble. Le matin est consacré au travail en autonomie et l’après-midi aux matières en commun. C’est un temps où les enfants échangent, parlent de leurs projets, gèrent les conflits. Sauveur a désormais confiance en lui. Il est plus sociable et plus autonome.
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