Des chercheurs français ont décelé un taux élevé de calprotectine, une protéine pro-inflammatoire, chez des patients touchés par des formes graves de Covid-19. Ils réfléchissent à une approche médicale qui consisterait à bloquer le récepteur de la calprotectine, mais des essais cliniques sont nécessaires.
Selon le ministère de la Santé, un patient atteint par la Covid-19 contamine au moins trois personnes en l’absence de gestes barrières. Le virus peut provoquer de la température, de la toux, des diarrhées, un essoufflement ou encore une perte du goût et de l’odorat. Les malades touchés par des formes sévères peuvent manifester de graves troubles respiratoires et être placés sous respiration artificielle.
Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue The Cell, des chercheurs ont repéré la présence de la calprotectine, une protéine pro-inflammatoire chez des patients touchés par des formes aiguës de coronavirus. Selon les résultats des travaux, déceler une augmentation du taux de calprotectine dans le sang permettrait d’identifier plus rapidement les cas graves de Covid-19.
Covid-19 : la calprotectine permet-elle d’identifier les formes graves ?
La recherche a été menée par des chercheurs et médecins français de Gustave Roussy, de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris AP-HP, de l’Inserm, de l’Université Paris-Saclay et de l’université de Paris. Ils également ont travaillé en collaboration avec des équipes étrangères de Singapour, de Chine et d’Israël.
Pour les besoins de l’étude, les scientifiques ont analysé les échantillons sanguins de 158 individus admis aux urgences pour suspicion de Covid-19. Les patients ont été testés par PCR : 78 étaient négatifs au virus et 86 positifs avec les trois degrés de sévérité de la maladie (légère, modérée, sévère).
Chez les patients atteints de formes graves, les chercheurs ont constaté un taux très important de calprotectine, 100 à 1.000 fois plus élevé que la normale. Autre constat : il avaient également un déficit des cellules myéloïdes, des globules blancs qui provoquerait un dysfonctionnement de la réponse immunitaire.
Une nouvelle approche thérapeutique pour lutter contre le coronavirus
« Nos résultats suggèrent que la calprotectine pourrait être responsable de l’aggravation de la Covid-19, puisque sa quantité corrèle avec les besoins en oxygène ainsi que les facteurs impliqués dans la thrombose. La forte augmentation de calprotectine dans le sang pourrait intervenir avant l’orage cytokinique associé à l’emballement inflammatoire des patients développant une forme sévère », a expliqué Aymeric Silvin, chercheur en immunologie et auteur principal de l’étude dans un communiqué de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris.
Selon les chercheurs, leurs conclusions « permettent d’envisager de nouvelles stratégies thérapeutiques pour contrer l’aggravation de la Covid-19″. Ils ont notamment réfléchi à une approche médicale qui consisterait à bloquer le récepteur de la calprotectine, mais des essais cliniques sont nécessaires.
Un taux élevé de calprotectine et un déficit de certains globules blancs sont donc deux marqueurs qui peuvent donc indiquer des formes graves de Covid-19. En cas de suspicion d’infection, les scientifiques ont suggéré de les faire analyser afin d’identifier en amont des patients touchés par une forme aigüe de coronavirus.
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