Plus de 100 000 nouveaux cas de cancers de la peau sont dénombrés chaque année en France.
Tous doivent être pris au sérieux mais les mélanomes, qui représentent environ 4% des cancers cutanés, sont les plus redoutables. Ils sont responsables d’environ 1 600 décès par an dans l’Hexagone. Or un examen régulier de sa peau permet de les repérer avant qu’ils ne commettent trop de dégâts. « 90% des cancers cutanés dépistés à temps peuvent être guéris », estime le Pr Thierry Passeron, dermatologue au CHU de Nice.
Les carcinomes, souvent peu agressifs
Neuf cancers de la peau sur dix résultent de l’activation des cellules de l’épiderme qui ne produisent pas de pigments, les kératinocytes. Ces carcinomes surviennent souvent après 50 ans sur des zones découvertes du corps (visage, cou, épaules, dos des mains), dans la mesure où ils découlent principalement d’une surexposition répétée au soleil.
Il en existe deux types :
- le carcinome basocellulaire. Relativement bénin, c’est le plus courant (70% des cancers cutanés). Il ressemble généralement à une petite perle brune parcourue de vaisseaux dilatés. Cette lésion se métastase rarement, mais elle peut détruire peu à peu les tissus alentours. Il faut donc l’enlever avant qu’elle ne grossisse et ne génère une vilaine cicatrice.
- Le carcinome épidermoïde (anciennement appelé spinocellulaire). Il est moins fréquent (20% des cas) mais plus grave : il peut se propager à distance et envahir les ganglions lymphatiques. Mieux vaut donc extraire le nodule rapidement. Une radiothérapie complémentaire est parfois nécessaire pour éviter les récidives.
Le mélanome, le plus redouté
Issu de l’activation des mélanocytes, les cellules cutanées qui produisent la mélanine, cette tumeur agressive peut se déclarer chez les personnes de tous âges n’importe où sur le corps.
Son incidence est en nette augmentation depuis 30 ans : +175% chez la femme et +332% chez l’homme, selon les données de l’agence Santé Public France. Dans deux tiers des cas, un mélanome apparaît sous forme d’une nouvelle tache pigmentée, inexistante auparavant. Mais il peut aussi surgir au sein d’un grain de beauté préexistant.
Étant le cancer de la peau le plus grave, mieux vaut le diagnostiquer le plus précocement possible. Sinon il peut générer des métastases, se disséminer rapidement jusqu’au foie ou au cerveau, et devenir récalcitrant aux traitements.
L’autodiagnostic : un réflexe à adopter
« Contre les cancers cutanés, la prévention est primordiale », assure le Pr Passeron. Il faut scruter régulièrement sa peau pour vérifier l’absence de nouvelles taches suspectes, surveiller ses grains de beauté pour s’assurer qu’ils ne subissent pas de modifications douteuses (changement d’épaisseur, de forme ou de pigmentation) et adopter un comportement raisonnable vis-à-vis du soleil, en limitant les expositions inconsidérées.
Selon les spécialistes américains de la Harvard Medical School, les coups de soleil – surtout durant l’enfance et l’adolescence – augmentent les risques de mélanome de 80%. L’utilisation des cabines de bronzage est également incriminée.
* Pour trouver un praticien proche de son domicile : http://www.syndicatdermatos.org/. Les habitants
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