La crise sanitaire et le climat anxiogène qui règnent depuis le confinement sont particulièrement difficiles pour les femmes enceintes. Les conditions d’accouchement, le risque d’infection (même sans gravité) du foetus et l’incertitude ambiante contribuent à rendre l’arrivée du bébé plus angoissante qu’en temps « normal ».
Et puis, il y a l’après. Les premiers jours, les premières semaines avec un nouvel enfant qui, avant, semblaient souvent compliqués et parfois insurmontables, seraient encore plus difficiles dans le contexte actuel.
C’est en tout cas ce que révèle une étude américaine réalisée par la Blue Cross Blue Shield Association, et repérée par The Philadelphia Inquirer, qui établit un lien entre le coronavirus et l’augmentation constatée des cas de dépression post-partum. « Ce n’est pas un monde dans lequel on veut faire naître un nouveau-né », lance au média Kiera Masterpasqua, infirmière. Et à ce niveau-là encore, les inégalités sont exacerbées.
« La pandémie a mis ce stress supplémentaire sur les gens, en particulier sur les femmes noires, parce que nous savons qu’il y a des disparités raciales autour du Covid », déplore à son tour Jabina Coleman, assistante sociale et psychothérapeute de la reproduction à Philadelphie.
Confinement et accès aux soins difficile
Autre facteur pointé par le journal et les expert·e·s sollicité·e·s : une prise en charge médicale moindre. La pandémie a rendu l’accès aux soins plus difficile pour certain·e·s patient·e·s qui ne peuvent pas voir leur médecin en personne ou qui craignent de s’aventurer dans un cabinet médical, rapporte The Philadelphia Inquirer. Un quart des femmes interrogées ont ainsi déclaré ne pas se présenter aux rendez-vous prénataux après la mise en place de mesures de distanciation sociale.
Et forcément, un confinement strict qui, aux Etats-Unis, est encore en vigueur dans plusieurs Etats. « Vous vous sentez déjà coincée et isolée en tant que nouvelle maman sans la pandémie et maintenant vous n’êtes pas censée quitter votre maison à moins d’y être absolument obligée – vous vous sentez plus coincée que vous ne le seriez normalement », décrit Kiera Masterpasqua.
Alyssa Paul Maltby, 33 ans, a subi une dépression post-partum après son premier enfant, il y a quelques années. Enceinte en pleine pandémie, elle craint de vivre la même chose suite à la naissance de son fils, prévue en août. En pire, précise-t-elle toutefois.
« Une des choses difficiles aujourd’hui, c’est que beaucoup de ces stratégies que j’ai utilisées après la naissance (de son premier enfant, ndlr), comme sortir de la maison, aller à un groupe d’allaitement, être simplement sociable, ne vont pas pouvoir se faire avec ce bébé ». Et cette absence de lien social a des conséquences réelles. Aux Etats-Unis comme en France, où la condition touche plus d’une femme sur dix.
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