Les vacances de Ducobu (TF1) Elie Semoun : "Le milieu du cinéma n’en a rien à péter de moi"

ARCHIVE. Dans l’adaptation de la BD de Godi et Zidrou, Elie Semoun incarne monsieur Latouche, un instituteur très exigeant, toujours sur le dos de l’élève Ducobu, cancre notoire. Nous avion interviewé l’acteur en 2017…

L’élève Ducobu date de 2011. Est-ce que le rôle de monsieur Latouche a eu un impact dans votre vie ?

Ah ça oui ! Les enfants que je croise dans la rue me rappellent à lui tous les jours. Quand ils me reconnaissent, ils me demandent de leur hurler « Au coin ! » avec ma voix stridente, comme dans le film. Et si, en prime, je leur fais Sid, le paresseux que je double dans L’Âge de glace, c’est comme s’ils avaient croisé un extraterrestre.

Vous dites que le rôle de Latouche vous a demandé plus de travail que la plupart des personnages que vous avez joués auparavant…

Il fallait respecter la BD, mais aussi s’en échapper. Dans le film, Latouche commente toutes ses humeurs : il dit « consternation », par exemple, quand il est dépité… Ce petit truc vient de moi. Tout comme la voix haut perchée et les hurlements qui l’accompagnent.

Vous aviez fait une fiche détaillée du personnage, comme le demandait le réalisateur Alain Resnais à ses acteurs ?

Oui sauf que là, il s’agit de Ducobu, pas de L’Année dernière à Marienbad ! Sérieusement, j’avais bien préparé le rôle. J’avais imaginé la vie de Latouche, encore puceau, vivant avec sa mère… J’ai même fait une étude psychologique : si Latouche est particulièrement dur avec Ducobu, c’est parce qu’il se reconnaît en lui enfant. Vous voyez, ça bosse dans une comédie.

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Qu’est-ce qui vous a plu chez Latouche ? 

Ce que j’aime chez tous les personnages que j’interprète ou que j’invente, c’est leur solitude. Si on lui enlève son métier, il n’a plus rien. Je trouve ça touchant.

Tourner avec des enfants, c’est amusant ou fatigant ? 

La légende veut que ce soit difficile, mais moi j’ai beaucoup rigolé. Sans doute parce que je suis encore un enfant, à peine déguisé en adulte… Sur le tournage, nous nous racontions nos histoires sentimentales, comme dans une cour d’école.

Comme à la fin d’une colo, il y a eu des larmes le dernier jour du tournage ? 

Oui, bien sûr. Mais on savait déjà qu’après le premier opus, on se retrouverait sans doute…

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La suite, Les Vacances de Ducobu, était déjà écrite. Sa réalisation dépendait du succès du premier ? 

Tout à fait. Nous attendions d’avoir dépassé le million de spectateurs (1,4 million au final, ndlr). Le producteur, Romain Rojtman, a ensuite coproduit Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?, avec le même réalisateur, Philippe de Chauveron. On peut dire qu’il a du nez !

Les deux films ont bien fonctionné au box-office. Cela a sans doute boosté votre carrière au cinéma… 

Pour être honnête, pas du tout ! Elie Semoun, le milieu du cinéma n’en a rien à péter en ce moment. Il y a une sorte de snobisme me concernant. Mais je suis très lucide là-dessus, c’est une question de mode… Heureusement, j’ai plein d’autres choses à côté, comme mon spectacle, que je joue partout en France.

Les vacances de Ducobu est rediffusé ce jeudi 23 juillet à 21h05 sur TF1 

Interview Olivier Boucreux

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