Watch Dogs Legion : Un concept original et ambitieux, notre preview

On a pu tester Watch Dogs Legion pendant trois heures en amont de sa présentation au Ubisoft Forward. Une expérience intéressante avec une vraie prise de risque dans sa proposition de gameplay.

Prévu initialement pour mars 2020, Watch Dogs Legion avait été repoussé à une date inconnue pendant plusieurs mois avant d’être à nouveau daté pour le 29 octobre prochain lors du Ubisoft Forward de ce soir. Il faut dire que ce nouvel opus est une véritable prise de risque pour la licence, qui plutôt que de se reposer sur des acquis efficaces qui ont fait leur preuve dans Watch Dogs 2, veut proposer une nouvelle formule. Ubisoft Toronto tente de développer une intrigue sans véritable personnage principal, puisqu’il sera possible d’incarner n’importe quel PNJ du jeu, une fois recruté dans la résistance face à un régime totalitaire qui a doucement pris le contrôle de Londres. On avait déjà pu poser nos mains sur Legion à l’E3 2019 et on se demande encore une fois si c’est le pari gagnant pour Ubi ? On a pu jouer pendant trois heures à Watch Dogs Legion pour tenter de répondre à cette question.

On a commencé par la mission d’introduction de Watch Dogs Legion, qui sert à mettre en place l’intrigue. On se retrouve dans Westminster dans la peau d’un espion du MI5 travaillant avec DedSec afin d’empêcher une attaque terroriste à la bombe. Sauf que l’on se retrouve face à une plus grosse conspiration et le parlement anglais n’était pas la seule cible de ces attentats et la mystérieuse organisation fait porter le chapeau à DedSec. Après une petite ellipse, on se retrouve véritablement dans le jeu alors que la société militaire privée Albion s’est ancrée dans Londres et a transformé la ville en État policier, à la limite du totalitarisme. Dans sa présentation avant le jeu, Ubisoft n’a pas hésité à parler de dystopie post-brexit pour décrire Watch Dogs Legion, semblant assumer le message politique que le jeu veut transmettre.

On aura le temps de faire quelques missions principales dans lesquelles on traque “Zero-Day”, l’organisation derrière les attentats, de se balader dans Londres, de jouer à quelques mini-jeux et accomplir des missions de recrutement pour DedSec pendant ces trois heures, et ce qui en ressort est un jeu ambitieux. Chaque PNJ va avoir sa propre backstory qui va définir ses compétences et même les objets qu’il aura à disposition, de l’apiculteur à l’espion en passant par l’activiste, l’avocat ou l’artiste de rue, Ubisoft semble avoir créé un grand nombre de profils spécifiques différents et on a pu en voir qu’une infime partie. Mais ça va au delà de l’arsenal à disposition puisque certains métiers permettront de se rendre dans certaines zones restreintes sans éveiller des soupçons. Un ouvrier de chantier peut aller sans soucis dans un site en construction, alors qu’un policier peut rentrer dans un commissariat sans soucis, et un employé d’Albion peut même se rendre sur les sites de l’ennemi.



On sent qu’un gros travail de cohérence a été fait et ça rend le gameplay beaucoup plus riche. Le jeu donne envie d’expérimenter, entre les différents personnages, leurs traits spécifiques et le hacking qui va faire que chaque mission peut être abordée de manières très différentes. L’infiltration n’est cependant pas aussi facile qu’on pourrait le croire et il va falloir ruser sur certaines missions si on veut rester subtil. Au delà d’une IA plutôt réactive, c’est surtout que certaines zones sont très surveillées. Normale dans une société totalitaire avec des caméras et des drones partout. On a aussi apprécié les petites phases de puzzle proposées pendant lesquelles on contrôle le drone araignée.


Se balader dans la capitale anglaise est un vrai plaisir, d’une part parce que la conduite est très agréable. Les courses poursuites vont logiquement être bien dynamiques également et la voiture d’espion avec ses missiles va vite transformer la chose en chaos total et en bon défouloir. Cette envie d’exploration passe aussi par une ville vivante, où chaque habitant a ses habitudes et on peut en retrouver certains dans des bars à des heures spécifiques par exemple. Il y a aussi pas mal de mini-jeux, des fléchettes, des jongles au ballon ou même des livraisons pour se faire un peu d’argent. De plus, le joueur aura pour objectif de créer des révoltes dans chaque quartier de Londres, pour déstabiliser Albion et reprendre le pouvoir.




Difficile de ne pas être fasciné par le concept inédit et novateur que propose Watch Dogs Legion. Trois heures, c’est un peu court pour tester chaque métier présent dans cette démo mais on a pu compter sur notre gentil démoiste qui nous accompagnait pour nous donner les infos suffisantes pour se rendre compte qu’un grand soin a été apporté à ce système. Le savoir faire d’Ubisoft en matière d’open world n’est plus à prouver et Londres est sans surprise un plaisir à explorer. La vraie question qui se pose maintenant, c’est de savoir si le jeu peut tenir sur plusieurs dizaines d’heure avec ce modèle. Sur le papier, le concept est génial et le message derrière comme quoi tout le monde peut être un héros s’il décide de se battre pour ce qu’il pense juste est bon. C’est fascinant, ça donne envie de creuser pour voir jusqu’où Ubisoft Montréal a poussé la chose mais en même temps, le jeu peut-il créer un affect assez fort entre ces personnages et le joueur pour que l’on se soucie d’eux ? La permadeath qui avait été présentée par Ubi était désactivée pour cette démo, enlevant le stress de perdre définitivement un personnage mais il n’y a de toute façon pas de secret. Il faudra jouer plusieurs dizaines d’heure avant de constater si Legion peut raconter une histoire captivante sans personnage principal de référence.

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