Si le récent remaniement a fait de nombreuses victimes au sein du gouvernement et notamment au sein de la plus proche garde macroniste, ces changements ont fait une heureuse : Brigitte Macron.
Le remaniement n’aura pas été perdu pour tout le monde. Si la plupart des ministres se sont prêtés à un véritable jeu de chaises musicales, il y en a une qui est contente du résultat : la Première dame Brigitte Macron, qui a vu une bonne partie des « Mormons » (le surnom donné aux proches de la première heure d’Emmanuel Macron qui étaient présents depuis la campagne de 2017), qu’elle ne portait plus dans son cœur, quitter le navire « gouvernement ».
Ainsi, depuis ce lundi 6 juillet, presque tous les conseillers du président qui géraient l’exécutif depuis trois ans et qui étaient à l’origine du mouvement En Marche, ont dit adieu à leur poste auprès du chef de l’Etat, au grand soulagement donc, de son épouse. Les « Mormons », ce sont bien sûr Benjamin Griveaux (parti tenter sa chance aux municipales avec les soucis que l’on connaît aujourd’hui), Sibeth Ndiaye (qui a quitté le poste de porte-parole lors du récent remaniement), Christophe Castaner (qui vient de quitter la place Beauvau sans poste de remplacement), Ismaël Emelien (très proche conseiller démissionnaire en février), Jean-Marie Girier (au début d’En Marche, il a rejoint Richard Ferrand à l’Assemblée), Stéphane Séjourné (qui avait quitté le gouvernement pour se lancer dans les élections européennes) et Sylvain Fort (qui s’occupait de la cellule communication et qui est parti en janvier). Parmi eux, Julien Denormandie est l’unique rescapé de cette garde rapprochée et historique, resté au ministère de l’Agriculture.
Victoire savoureuse pour Brigitte
Un grand nettoyage – qui s’est fait progressivement -, pour un renouvellement en vu de 2022, et qui n’est donc pas pour déplaire à Brigitte Macron. Les « Mormons » voyaient en effet d’un mauvais œil la relation fusionnelle que la Première dame entretient avec son époux et l’influence qu’elle peut avoir sur lui. Une animosité croissante qui avait poussé un proche du couple à dire dans le livre Madame la présidente (Éditions Plon), écrit par Ava Djamshidi et Nathalie Schuck, à propos de l’envie primaire des « Mormons » pour Brigitte Macron : « La nuit, ils rêvent de la faire disparaître. » Mais on y apprenait aussi qu’ils la surnommaient entre eux « la vieille », pour une lutte latente, dans l’ombre, « violente » et « sans merci », qui se sera étalée sur plus de trois ans, et dont Brigitte Macron aura fialement eu le dernier mot et ressort aujourd’hui vainqueur. Une petite vengeance froide, qu’elle doit savourer tranquillement depuis dimanche.
Crédits photos : Bestimage
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