Quel est le point commun entre le Musée d’Orsay, la lampe Pipistrello, le mobilier culte du film de Jacques Deray « La Piscine » avec Alain Delon et Romy Schneider ? Toutes ces légendes, bien différentes dans leur genre, ont été imaginées et réalisées par Gae Aulenti. La Gae, comme on l’appelait dans le milieu du design, est à (re)découvrir le temps d’une belle exposition au Vitra Schaudepot à Weil-Am-Rhein en Allemagne. « Gae Aulenti, a creative universe » remet au centre des attention la fougue créative et le désir d’intellectualiser les formes de l’une des rares femmes de l’architecture et du design italien roi de l’après-guerre.
Redécouvrir l’oeuvre polymorphe de Gae Aulenti
Dans cette superbe annexe du Vitra Museum (à visiter aussi évidemment), l’art de Gae Aulenti (1927–2012) se dévoile dans toutes ses largesses. Ses passions étaient multiples et se donnaient à voir à travers des créations aux formes courbées et tendres qui révolutionnèrent des décennies fructueuses en matière de design. Gae Aulenti fit partie de cette joyeuse troupe de designers et architectes qui, dans les années 60, bâtirent la légende du design italien. A son actif évidemment la lampe « Pipistrello » (1965) pour Martinelli Luce, la série de chaises « Locus Solus » (1964) pour Exteta, la « table Tavolo con Ruote » (1980) pour Fontana Arte. Des pièces que l’on retrouve au fil de cette exposition qui vise en outre à présenter ces objets cultes et d’autres moins connus en les accompagnant de photos, croquis, dessins et interviews de l’artiste. Cette exploration de « La Gae » ne s’articule pas seulement sous l’angle du design. Trop souvent, sa lampe chauve-souris, très célèbre encore aujourd’hui, a fait de l’ombre au reste de sa carrière, à ses ambitieuses réalisations architecturales. Des aménagements critiqués par ses contemporains, certainement apeurés par leur absolue modernité, une coutume récurrente de génération en génération. Pourtant, aujourd’hui, nombreux sont ceux qui sont éblouis face à ces aménagements signés Gae Aulenti… sans le savoir sûrement. On lui doit ainsi la transformation de l’ancienne gare parisienne d’Orsay en musée (1980–1986), un projet titanesque, ou les intérieurs du Centre Georges-Pompidou (1982-1985), deux musées les plus visités au monde. C’est toute cette oeuvre polymorphe qui embrasse aussi bien le design, l’architecture que le théâtre ou le journalisme, que la Vitra Schaudepot a pour ambition de faire découvrir et admirer, naturellement.
>> Gae Aulenti, a creative universe
A voir au Vitra Scahudepot à Weil Am Rhein en Allemagne, jusqu’au 18 avril 2021
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