Une étude de l’Institut Pasteur vient confirmer que les enfants, notamment ceux âgés de moins de 10 ans, sont peu contagieux à l’école. Mais à Paris, une école primaire a fermé ses portes suite à un cas de Covid.
- Enfants peu contagieux
- Ecole obligatoire 22 juin
- Rentrée de septembre
- Protocole sanitaire écoles
- Lycées 22 juin
- Profs décrocheurs
- Combien d’élèves à l’école ?
[Mis à jour le 24 juin à 9h45]. Alors que les crèches, écoles maternelles et élémentaires ainsi que les collèges ont pu accueillir tous les élèves ce 22 juin, une étude de l’Institut Pasteur vient confirmer que les enfants, notamment ceux de moins de 10 ans, sont peu contagieux à l’école. Néanmoins, selon un article du journal Le Parisien, l’école primaire Lamorcière, dans le 12e arrondissement de Paris, a fermé ses portes ce mardi 23 juin. Une enseignante aurait été testée positive au Covid-19 la semaine précédente et placée en quarantaine. Le jour de la reprise des cours, c’est un élève d’une autre classe qui aurait présenté des symptômes. « Toute la classe de cet enfant et les adultes y étant rattachés seront testés d’ici la fin de la semaine« , a précisé Emmanuel Grégoire, l’adjoint de la maire de Paris, Anne Hidalgo. Dans l’attente des résultats, l’école restera donc fermée. Rappelons que selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour France Info et Le Figaro, 56% des parents estiment que cette reprise de l’école n’est pas une bonne idée à deux semaines seulement des vacances d’été. Jean-Michel Blanquer a également évoqué la rentrée scolaire de septembre en précisant que les élèves passeront des évaluations dès le début de l’année scolaire. Vacances apprenantes, rentrée scolaire, protocole sanitaire allégé, bac 2020… Retour sur les dernières annonces du ministère de l’Education.
Les enfants, peu contagieux à l’école
Une étude de l’Institut Pasteur publiée ce 23 juin confirme le fait que les enfants sont peu contagieux à l’école. L’étude a notamment été menée dans les écoles primaires de Crépy-en-Valois, dans l’Oise, où le coronavirus a commencé à circuler massivement fin janvier. « On a mis en évidence trois cas, dans trois écoles différentes, d’enfants qui étaient infectés (avant la fermeture des établissements scolaires, ndlr), sans qu’il y ait eu de transmission à d’autres écoliers, ou à des enseignants et des personnels de ces établissements scolaires », précise sur France Inter le professeur Arnaud Fontanet, chef du service épidémiologie de l’Institut Pasteur qui a mené l’étude. « Dans les familles, on s’est rendu compte que quand un enfant était infecté, il y avait 60 % des parents qui étaient infectés, et 40 % des frères et sœurs. Comme on sait que ces enfants de moins de 10 ans sont peu contagieux, on peut imaginer que ce sont plutôt les parents qui ont infecté les enfants », précise-t-il. Des résultats rassurants dans ce contexte de réouverture des écoles, mais ils doivent être confirmés par d’autres études similaires en milieu scolaire. Les chercheurs rappellent néanmoins que les collégiens et lycéens sont beaucoup plus contagieux. C’est d’ailleurs pour cette raison que le masque reste obligatoire à partir de la seconde.
Rappelons qu’une étude de l‘Association française de pédiatrie ambulatoire, parue le 4 juin, confirmait déjà que les enfants sont moins contagieux que les adultes. En effet, sur 605 jeunes d’Ile-de-France âgés de moins de 15 ans, 1,8% (soit 11 personnes seulement) ont eu un test PCR positif et 10,7% (65 enfants) présentaient une sérologie positive (permettant de détecter la présence d’anticorps.
Reprise obligatoire : « l’objectif, c’est 100% des écoliers et collégiens »
« L’objectif, c’est 100% des écoliers et des collégiens. On sait que la situation est imparfaite », comme dans tous les pays concernés par le confinement, mais « on ne peut pas laisser les élèves sans école de mars à septembre » a déclaré Jean-Michel Blanquer sur France Inter ce lundi matin. Le ministre de l’Education qui avait déjà annoncé que la règle était le retour pour tout le monde, se réjouit de ce nouveau déconfinement scolaire.
Si le gouvernement insiste sur ce retour obligatoire pour tous les élèves, des exceptions seront faites : notamment pour les enfants fragiles ou ceux dont l’un des parents est considéré comme étant vulnérable. Ces derniers pourront notamment demander un certificat d’isolement, qui les dispensera alors d’envoyer leurs enfants à l’école. L’objectif est donc de faire revenir le plus d’élèves possible à l’école, mais pas au détriment de leur santé ou de celle de leurs proches. Un certificat médical ou une déclaration sur l’honneur pourront être demandés, selon les situations, par l’établissement scolaire. Rappelons qu’en rendant le retour à l’école « obligatoire », les professeurs n’auront désormais plus besoin de faire cours à distance. Néanmoins, les élèves devront travailler de chez eux. Que se passe-t-il si les parents refusent d’envoyer leurs enfants à l’école à deux semaines des vacances scolaires ? Dans ce cas, « on applique la règle normale, d’abord on leur fait signe. Ensuite ce sont les règles normales qui s’appliquent » a rappelé Jean-Michel Blanquer sur France Inter ce 22 juin.
Evaluations, rentrée obligatoire… Comment va se passer la rentrée de septembre ?
La rentrée scolaire de septembre sera particulière suite à une longue période de confinement, et deux mois de vacances d’été. Dès le 1er septembre, la reprise restera obligatoire (comme depuis le 22 juin) et les gestes barrières devront être maintenus. Jean-Michel Blanquer a également annoncé que des évaluations allaient être organisées dès le début de l’année scolaire pour les classes de CP, CE1, 6e et seconde, afin de permettre aux enseignants de mieux s’adapter aux élèves décrocheurs. « En sixième, on va avoir une évaluation particulièrement robuste dans son contenu, notamment pour le français et les mathématiques, de façon à déclencher ensuite de l’aide personnalisée » a-t-il déclaré sur France Inter ce lundi 22 juin.
Protocole sanitaire allégé à l’école : de quelle manière ?
L’allègement de la distanciation physique est l’une des mesures principales du nouveau protocole sanitaire. Pour pouvoir accueillir plus de 15 élèves par classe, la règle des 4m2 est donc révolue. Jusqu’à présent, les écoles devaient disposer les tables d’un mètre entre chaque élève : devant, derrière et sur les côtés, ce qui permettait de créer des petits groupes. A partir de ce 22 juin, les tables doivent être espacées d’un mètre seulement. « Dans les écoles élémentaires et les collèges, l’observation d’une distanciation physique d’au moins un mètre s’applique uniquement dans les salles de classe et tous les espaces clos, entre l’enseignant et les élèves ainsi qu’entre chaque élève lorsqu’ils sont côte à côte ou qu’ils se font face. L’accueil est assuré par groupes qui ne peuvent pas se mélanger », précise le nouveau protocole.
Concrètement, si la plupart des mesures d’hygiène restent maintenues, le protocole sanitaire apporte quelques nouveautés : à l’école maternelle (comme à la crèche), aucune règle de distanciation n’est imposée entre les élèves d’une même classe ou d’un même groupe (uniquement entre ceux de groupes différents). « On sait que ce n’est pas facile de faire respecter cette distanciation physique à cet âge » précise Jean-Michel Blanquer qui rappelle que le gouvernement s’est appuyé sur les recommandations du Conseil scientifique. A l’école élémentaire, un mètre de distance doit être respecté, mais l’objectif reste de pouvoir accueillir tous les élèves : « parfois, on sera obligé d’avoir un peu moins d’un mètre » a déclaré le ministre de l’Education sur Public Sénat. Au collège, « la distance d’un mètre doit être respectée, et lorsque ce n’est pas possible, le port du masque est alors obligatoire« , ajoute-t-il. Par ailleurs, les enseignants ne sont plus obligés de porter un masque en classe lorsqu’ils sont suffisamment situés à distance des élèves. Le lavage des mains ne nécessite pas non plus de distance physique pour les élèves d’une même classe. Enfin, le protocole sanitaire encourage les établissements scolaires à donner les repas à la cantine (et non plus en salle de classe).
Reprise des cours : et pour les lycéens ?
Tous les lycées ont pu rouvrir le 22 juin puisque la France (excepté en Guyane et à Mayotte) passe en zone verte. Le ministre de l’Education a rappelé que « les lycées professionnels avaient déjà bien rouvert ». Pour les lycées généraux, ils peuvent de nouveau ouvrir avec « une grande marge de manœuvre pour les proviseurs ». Ainsi, « les élèves peuvent être accueillis (…) avoir des cours en petit groupe « , a-t-il ajouté. « Le principe, c’était quand même que des niveaux entiers puisse rentrer avec des entretiens personnalisés pour tous (…) qui doivent se passer systématiquement » explique Jean-Michel Blanquer sur France Inter. Rappelons que cette année, les épreuves du baccalauréat et du brevet ainsi que l’oral de français, passeront sous forme de contrôle continu. Les lycéens devront néanmoins suivre les cours jusqu’au 4 juillet s’il veulent obtenir leur diplôme.
Pourquoi le retour à l’école est-il devenu une priorité ?
Pour Jean-Michel Blanquer, une reprise des cours plus massive est une priorité pour les enfants qui ont besoin de retrouver une interaction sociale avec leurs camarades de classe. Mais également pour permettre aux parents et aux entreprises une reprise d’activité. Le président du Comité scientifique avait d’ailleurs recommandé de simplifier les règles sanitaires à l’école, afin de pouvoir accueillir davantage d’élèves. Les pédiatres sont eux aussi unanimes : « Tous les enfants doivent retourner dès aujourd’hui à l’école ou en collectivité dans des classes normalement dimensionnées et dans un esprit d’apprentissage bienveillant conforme à celui de l’Ecole de la République » avaient-ils réaffirmé dans une nouvelle tribune publiée le 13 juin.
Une urgence pour le Défenseur des droits
Pour le Défenseur des droits, il s’agit d’une urgence : « Il faut d’urgence faire en sorte que plus d’enfants reviennent à l’école et que plus d’enfants, surtout, puissent bénéficier de la cantine scolaire« avait insisté Jacques Toubon sur France Inter ce 8 juin. Pour le Défenseur des droits, le retour à l’école sur la base du volontariat n’était peut-être pas le plus efficace pour faire revenir les élèves qui en ont le plus besoin. « Une sorte de sélection a été faite« , regrette-t-il. En effet, « le quart des enfants que vous avez vu revenir à l’école aujourd’hui − et un ou deux jours par semaine souvent − il n’y a pas ceux qui devraient le plus bénéficier » du retour en cours, et de « la restauration collective », qui représente « un des leviers du droit à l’éducation ».
Les profs décrocheurs ne seront pas sanctionnés
Selon une enquête diffusée ce 9 juin sur France 2, les enseignants seraient environ 40 000 à ne pas avoir repris leur poste depuis le 11 mai dernier. « Comme dans chaque métier, vous avez une immense majorité de la corporation qui est remarquable, mais il y a bien sûr des personnes qui n’ont pas été à la hauteur » avait déclaré Jean-Michel Blanquer précisant que « quelqu’un qui ne fait pas son travail est sanctionnable ». Mais le gouvernement souhaite aussi faire preuve de « souplesse » en cette période de crise sanitaire. « Nous ne sommes pas dans une logique de sanction mais dans une logique de dialogue sur ce qui s’est passé durant le confinement » précise le cabinet du ministre. Rien ne sera donc entrepris contre les enseignants décrocheurs, mais ces derniers devront faire leur retour en cours le 22 juin. « La situation sanitaire étant désormais plus contrôlée, les professeurs qui ne justifieront pas une absence (parce que malades ou à risque) rentreront dans le processus de droit commun. Être angoissé ou ne pas vouloir revenir ne seront pas des situations acceptables«
#MerciLesProfs : un hashtag pour saluer le travail des enseignants
Si certains enseignants ont été aux abonnés absents pendant la crise sanitaire, nombreux sont ceux qui ont donné de leur temps pour venir en aide à leurs élèves. C’est la raison pour laquelle des internautes ont tenu à saluer leur investissement grâce au Hashtag #MerciLesProfs. De nombreux parents d’élèves en ont profité pour remercier les enseignants pour leur implication tout au long du confinement, certains ayant même prêté des ordinateurs, envoyé des devoirs par la poste à leurs frais ou mis en place des classes individuelles.
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Depuis la réouverture des écoles le 11 mai, puis le 2 juin pour le reste des élèves, 1,8 million d’écoliers (sur un total de 6,7 millions) ont repris les cours, et cela concerne 600 000 collégiens sur 3,3 millions, selon les derniers chiffres du ministère.
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