Au service secret de sa Majesté sur France 4 : pourquoi George Lazenby n'a-t-il joué James Bond qu'une seule fois ?

A l’occasion de la diffusion d' »Au service secret de sa Majesté » ce soir sur France 4, retour sur la carrière de George Lazenby, l’interprète de James Bond le temps d’un seul film.

Dans Au service secret de sa Majesté réalisé par Peter Hunt, l’infatigable agent 007 est appelé à la rescousse pour mettre un terme aux malversations de Blofeld, qui tente de mettre au point un virus qui mettrait un terme à toute vie végétale sur la planète. A l’occasion de la diffusion du film ce soir sur France 4, focus sur le parcours de George Lazenby, qui a prêté ses traits au célèbre espion une seule et unique fois, et qui est par la suite tombé dans l’anonymat.

Né à Goulburn en Australie, en 1939, George Lazenby est le fils unique d’un cheminot. Davantage intéressé par le sport que l’école, il met un terme à sa scolarité à 16 ans puis effectue plusieurs petits boulots, comme docker, mécanicien ou vendeur de voitures. Fort de son physique avantageux, il entame une carrière de mannequin et pose aussi bien dans des défilés que des publicités, avec un très grand succès (il devient même le modèle masculin le mieux payé au monde).

A 29 ans, George Lazenby apprend que Sean Connery laisse tomber James Bond après cinq films. Un casting de très grande envergure est alors lancé pour trouver son remplaçant dans le nouvel opus en préparation : Au service secret de sa Majesté. Malgré son manque d’expérience, il décide de tenter sa chance. Il s’achète la Rolex Submariner, se fait faire un costume de Saville Rock, coupé par le tailleur de Connery, et s’offre les services du coiffeur de la star écossaise.

Déterminé, Lazenby rencontre le directeur de casting Dyson Lovell dans les bureaux d’EON Productions, lequel est immédiatement impressionné par le charisme de ce nouveau candidat. Il décide de le présenter aux producteurs Harry Saltzman et Albert R. Broccoli, eux aussi séduits par l’inconnu. Si Peter Hunt se rend rapidement compte que le jeune premier a menti en disant qu’il suit des cours d’art dramatique, il est conquis par son énergie et sa présence animale.

Le réalisateur lui fait toutefois faire un test : jouer une scène de combat avec un lutteur, au cours de laquelle Lazenby lui casse le nez ! Dernière épreuve : s’assurer de son sex-appeal, les producteurs voulant que le côté séducteur de l’agent soit poussé à son paroxysme. Pour ce, l’Australien doit passer devant les bureaux des secrétaires d’EON, et c’est à nouveau un succès : Saltzman dira, bien des années plus tard, qu’« Elles sont toutes tombées de leur chaise ».*

Lors de sa sortie, Au service secret de sa Majesté réalise pas loin de 87 millions de dollars de recettes mondiales et ce pour un budget estimé à 9 millions. Un score en-dessous de ses trois derniers prédécesseurs, Goldfinger, Opération Tonnerre et On ne vit que deux fois, qui avaient respectivement engrangé 125, 141 et 112 millions de dollars. En France, il s’agit même du James Bond qui a le moins bien marché (deux millions d’entrées), sans pour autant être un flop commercial.

Malgré tout, les producteurs proposent un contrat de six films supplémentaires à George Lazenby… Qui lâche toutefois le personnage, alors repris par Sean Connery dans Les Diamants sont éternels ! La raison ? Il a écouté les conseils de son agent qui lui a dit que le succès de la franchise James Bond allait rapidement s’estomper compte tenu du mouvement hippie… Et qu’il valait mieux suivre l’exemple de Clint Eastwood en tournant dans des westerns.

Un choix aussi surprenant que radical, et qu’il regrettera toute sa vie, puisque le comédien ne renouera plus jamais avec le succès.

Depuis le début des années 1970, George Lazenby se fait rare sur les écrans. Ayant besoin d’argent, il prend part à des films souvent peu recommandables, comme le giallo italien Qui l’a vue mourir ?. En 1977, il doit jouer dans Le Jeu de la mort mais les choses ne se font pas en raison de la mort de Bruce Lee en plein tournage. Dans les années 1990, il participe à plusieurs longs métrages de la franchise érotique Emmanuelle et effectue quelques apparitions dans des séries (Le Caméléon).

* Source : « Au service secret de sa Majesté, On ne vit qu’une fois » de Pierre Lunn, Première Classics n11, avril juin 2020

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