Quelques jours après les révélations de Valentine Monnier sur le réalisateur Roman Polanski, l’opinion publique reste divisée. Deux nouvelles voix, politiques cette fois, se font entendre dans le débat.
J’Accuse, le dernier film de Roman Polanski, s’annonçait comme l’une des grandes et bonnes surprises cinématographiques de l’année. Couronné d’un prix à la Mostra de Venise et bénéficiant d’un casting de stars et d’une tournée de promotion exceptionnelle, le film se retrouve désormais au cœur d’une polémique. Valentine Monnier, aujourd’hui âgée de 62 ans, a nommément accusé le réalisateur polonais de 86 ans de l’avoir violée en 1975 alors qu’elle avait 18 ans. Jean Dujardin, formidable colonel Picquart, a annulé son passage au 20 h de TF1, Emmanuelle Seigner et Louis Garrel ont vu les émissions qui devaient les accueillir supprimées. Alors que le film sorti ce mercredi 13 novembre sur les écrans a fait un très bon démarrage en salles, le public est clairement divisé par la question Polanski.
Une opinion française divisée sur J’accuse de Roman Polanski
Si Valentine Monnier a immédiatement pu compter sur le soutien d’Adèle Haenel et de Coline Serreau, Nadine Trintignant a pris le contre-pied. La mère de Marie Trintignant estime « très grave d’embêter Polanski « , pour qui le réalisateur polonais serait simplement « la victime de la jalousie de ses accusateurs « . L’une des avant-premières du film a dû être annulée sous la pression d’un groupe féministe venu manifester sa colère.
L’affaire prend une telle ampleur que deux femmes politiques ont également pris position. Sans pour autant préconiser le boycott,Sibeth Ndiaye et Marlène Schiappa ont indiqué qu’elles n’iraient pas voir le film. La porte-parole du gouvernement interrogée ce jeudi 14 novembre sur France Inter a expliqué : « Quand je vais voir un spectacle, j’ai besoin de partager quelque chose avec celui qui l’a créé. Je ne crois pas partager grand-chose avec un homme qui porte de telles accusations sur lui. » Pour la secrétaire d’État à l’égalité femmes-hommes les choses sont encore plus tranchées. « Il y a une séparation des pouvoirs et je ne peux pas intervenir dans les enquêtes judiciaires, ni même me prononcer sur la culpabilité de tel ou tel. Et ce n’est pas ce que je fais. Pour moi, le sujet ce n’est pas la personne de Roman Polanski. Pour moi, le sujet c’est que par principe, s’il doit y avoir une seule personne en France, qui doit dire “par principe je crois les femmes qui parlent de violences sexuelles”, cette personne, ça doit être moi« .
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