Marie Cau est devenue samedi matin la première maire transgenre de France. À 55 ans, elle a été élue par le conseil municipal d’un petit village du Nord de 550 âmes, Tilloy-lez-Marchiennes.
Lors du premier tour des élections municipales du 15 mars, les candidats de la liste de Marie Cau avaient obtenu entre 63,5 et 73,1 % des suffrages, avec un taux de participation de 67,9 %. Samedi matin, le conseil municipal de Tilloy-lez-Marchiennes a élu comme maire Marie Cau avec 14 voix et un vote nul.
Marie Cau, première maire transgenre de France
Marie Cau, 55 ans, « est à ma connaissance la première personne transgenre élue maire en France », a indiqué à l’AFP Stéphanie Nicot, co-fondatrice de l’Association nationale transgenre (ANT), précisant toutefois que « des personnes ont pu passer sous les radars, ne pas rendre cela public ».
La maire a déclaré à l’AFP être complètement femme depuis 5 ans, après une transition progressive pendant une quinzaine d’années. Elle n’a « pas encore changé d’état civil », mais entend le faire prochainement, « pour éviter les tracasseries administratives ».
Le nouveau conseil municipal de #Tilloy-lez-Marchiennes, petit village rural du #Douaisis (600 hab.), a élu ce matin le premier maire transgenre des #Hauts-de-France – et probablement même du pays – en la personne de Mme Marie Cau (à g.) @VDNDouai @lavoixdunord pic.twitter.com/rEf6rhlDrM
Elle n’aura pas besoin de changer son prénom, car Marie est son troisième prénom de naissance, qu’elle utilise depuis maintenant deux ans, comme le code civil lui autorise.
« Les gens ne m’ont pas élue parce que j’étais transgenre ou contre, ils ont élu un programme »
Habitante de Tilloy-lez-Marchiennes depuis vingt ans et mère de trois enfants, Marie Cau ne se décrit pas comme une militante de la cause transgenre. Elle souhaite se concentrer avant tout sur son action municipale.
Elle défend « un modèle basé sur le développement durable, l’économie locale et les circuits courts, le social et le mieux-vivre ensemble. » En parallèle de ses fonctions de maire, elle continuera à gérer son entreprise de conseil en informatique.
Pour la militante Stéphanie Nicot, « cette élection montre que même si la France est très en retard sur toutes les questions relatives aux minorités, nos concitoyens sont de plus en plus progressistes », choisissant leurs élus « en considérant la valeur des individus, indépendamment de leur identité de genre ».
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