Plus de 40 ans après sa mort (le 9 octobre 1978), Jacques Brel reste avec Trenet et Brassens « la » référence de la chanson française. Une fougue sans égale, une passion sans limites, et un talent hors normes. La sortie en version audio restaurée et vidéo HD de deux de ses concerts les plus mythiques, ainsi qu’une interview culte, nous rappellent l’aura inégalée de cet artiste phare dans le patrimoine francophone.
Le concert dans la salle de ses débuts
Le Casino de Knokke-le-Zoute en Belgique occupe une place toute particulière dans la carrière de Jacques Brel. Le 22 juillet 1953, il y débute lors d’un concours de chant, pour lequel il finit vingt-septième et avant-dernier… tout le monde ne peut pas être visionnaire…
Par la suite, le chanteur s’y produit fidèlement chaque année comme pour conjurer ce mauvais départ. Le 23 juillet 1963, soit dix ans quasiment jour pour jour après ces débuts peu prometteurs, il livre une prestation enflammée et montre une fois de plus son engagement total, et sa passion sans retenue pour la scène. C’est la toute première fois qu’il chante Mathilde en concert. Ses grands succès sont ovationnés, tel Quand on a que l’amour.
L’image et le son ont été entièrement restaurés, à l’initiative de la Fondation Jacques-Brel. Et c’est un réel plaisir de voir et entendre le chanteur dans cette salle de spectacle à dimension humaine, où chaque applaudissement semble frôler la scène. Le grand Jacques se donne comme à chacun de ses concerts, c’est-à-dire comme si ce devait être le dernier, et sa prestation sur Les vieux laisse une fois de plus entrevoir un artiste qui ne trichait pas
Les adieux à l’Olympia en 1966
Et justement, le concert des adieux à L’Olympia est le deuxième élément conséquent de ce coffret. Les 28 & 29 octobre 1966, Philippe Marouani filme ces soirées mythiques, où Jacques Brel dit adieu à la scène et à son public, alors qu’il est au sommet de sa gloire.
La raison de cette soudaine interruption est due à cette intransigeance avec lui-même : au début de l’été 1966, lors d’un concert à Laon, il s’aperçoit qu’il a doublé machinalement un couplet pendant l’interprétation du cinquième morceau Les vieux. Craignant de perdre sa spontanéité, il choisit donc d’arrêter les tournées, mais en honorant ses derniers contrats jusqu’au 16 mai 1967 à Roubaix, date de son véritable dernier concert.
Néanmoins, ces adieux officiels à L’Olympia en octobre 1966 restent le dernier grand récital de Jacques Brel. Après un final époustouflant avec Jef, Au suivant, Le Plat Pays et Madeleine, le chanteur revient saluer à sept reprises près de 2 000 spectateurs debout qui hurlent « Ne nous quitte pas ».
L’interview filmée par Marc Lobet en 1971
La perle du coffret est sans aucun doute la célèbre interview filmée par Marc Lobet, en couleur, que Jacques Brel accorde à Henry Lemaire chez son ami Franz, à Knokke encore, en 1971. Pendant 32 minutes, on y découvre un Brel percutant, défendant ses convictions et ses idées avec humour, en toute liberté. De très nombreuses phrases de cet entretien sont devenues cultes.
La Fondation Jacques Brel continue à accueillir le public dans sa salle de cinéma à Bruxelles pour présenter ses films et les projeter sur grand écran, avec un choix de langues et de sous-titres conséquent : Japonais, Russe, Arabe, Chinois (mandarin), Hébreu, Allemand, Néerlandais, Italien, Portugais, Espagnol, Anglais, Polonais et Français !
Preuve s’il en est, de la renommée internationale de cet artiste qu’il n’est pas exagéré de qualifier comme un des plus grands, et qui demeure plus vivant que jamais.
Brel à Knokke / Les adieux à L’Olympia / Brel parle (interview) – sortie le 22 mai (Universal / Fondation Jacques Brel) – version Blu-ray+2CD ou 2 DVD+2CD
Le site de la Fondation Jacques Brel
Source: Lire L’Article Complet