McDonald’s est accusé d’avoir toléré le harcèlement sexuel dans ses restaurants

L’OCDE a été saisi lundi par une coalition internationale de syndicats, qui accuse le géant du fast-food d’avoir laissé faire « une culture du harcèlement sexuel ».

« Des attouchements, des baisers forcés et d’autres formes de contacts physiques non désirés ». Ce sont les faits qu’évoque la plainte d’une coalition internationale de syndicats. Ces derniers ont saisi lundi l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), accusant le groupe McDonald’s de tolérer un « harcèlement sexuel systématique » dans ses restaurants dans le monde, comme le rapporte l’AFP.

« La violence et le harcèlement basés sur le genre font partie de la culture de McDonald’s », estime ce groupe qui s’est adressé au Point de contact national (PCN) néerlandais de l’Organisation de coopération et de développement économiques.

Deux banques d’investissements, la néerlandaise APG Asset Management et la norvégienne Norges Bank, (présentes au capital du géant mondial de la restauration à hauteur d’1,7 milliard de dollars), sont aussi visées, selon les syndicats.

McDonald’s a expliqué à l’AFP qu’il étudierait la saisine (recours ou droit d’appel d’un justiciable devant un tribunal) dès sa réception, assurant avoir déjà instauré « une discussion très importante concernant un environnement de travail sûr et respectueux (dans ses établissements) aux États-Unis et dans le monde ».

D’après la coalition, il s’agit de la première saisine pour « harcèlement sexuel généralisé dans une société multinationale » dans le cadre des principes directeurs de l’OCDE. Ils prévoient notamment que les multinationales et leurs actionnaires respectent les droits du travail tels que la protection des salariés contre les violences sexuelles.

« Ces principes ne sont pas des lois, mais ils créent des obligations pour les sociétés multinationales », a déclaré Lance Compa, un expert en droit international du travail, lors d’une visioconférence, une information relevée par l’AFP.

Des témoignages qui se multiplient

Des témoignages ont été rassemblés par les syndicats, avec des allégations allant de « commentaires vulgaires aux agressions physiques » à l’encontre de salariés en Australie, au Brésil, au Chili, en Colombie, en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

L’AFP évoque le cas de Jamelia Fairley, qui travaille depuis quatre ans dans un restaurant franchisé de Sanford, en Floride, et qui a raconté avoir été victime de commentaires à caractère sexuel et d’attouchements de la part de collègues masculins. Elle a fait plusieurs signalements, mais l’entreprise « ne les a pas pris au sérieux » et a réduit ses heures de travail, a assuré la jeune femme. La coalition cite aussi une affaire dans un restaurant en France, où un responsable aurait installé un téléphone portable dans les vestiaires afin de filmer les employées féminines en train de se changer.

Le président du Syndicat général des travailleurs (UGT) brésilien, Ricardo Patah, a également évoqué 23 plaintes de salariés déposées dans le pays pour harcèlement moral et sexuel ainsi que pour discrimination. La direction du géant américain du fast-food a été au centre d’une polémique en fin d’année dernière. Son directeur général Steve Easterbrook a été licencié pour une liaison « consentie » mais contraire au règlement avec un membre du personnel.

Comment réagir au harcèlement de rue ?

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