Depuis le début de la crise sanitaire, Édouard Philippe donne l’image d’un homme « raide » et rigide. Une attitude qui tranche avec celle d’Emmanuel Macron.
Une différence radicale de tons entre les deux hommes forts de l’exécutif. Le 13 avril dernier, Emmanuel Macron avait livré aux Français un message plein d’espoir. Depuis, Édouard Philippe a quelque peu joué les trouble-fête en mettant en garde les Français à plusieurs reprises sur le risque notamment d’une deuxième vague de l’épidémie après le déconfinement. Un visiteur du chef d’État justifie ce changement de discours entre les deux hommes en indiquant dans les colonnes du magazine Marianne : « Ils ont parlé à quinze jours d’écart et les informations sur l’évolution de la pandémie n’étaient pas les mêmes ». Édouard Philippe a d’ailleurs reconnu ce jeudi 7 mai, lors de la présentation de son plan de déconfinement, qu’il ne se doutait pas que la situation sanitaire allait être si alarmante en Île-de-France et en Mayotte. D’ailleurs, il aurait voulu laisser l’Île-de-France en confinement.
D’ores et déjà fatigué par la crise sociale motivée par le projet de loi de la réforme des retraites et sa campagne pour l’élection municipale au Havre, Édouard Philippe donne l’image d’un « honnête homme, très rigoureux, c’est un type raide et il a des principes. L’approximation est quelque chose qu’il déteste », confie la source. « Quand il parle, c’est une dictée plus qu’un poème », s’amuse un président de commission LREM. « Édouard Philippe a une vision moins littéraire de la crise que Macron », commente de son côté un compagnon de route.
Le Premier ministre « ronge son frein »
Une différence de vision qui n’est pas sans énerver Édouard Philippe, qui s’est montré agacé par une question sur ses relations avec le président. « D’après l’un de ses fidèles, Edouard Philippe, en bon juppéiste, ronge son frein en silence, corseté dans son serment de loyauté alors que la liste des désaveux du gouvernement venus de l’Élysée s’allonge, sur des questions aussi centrales que l’ouverture, après le 11 mai, des frontières à l’intérieur de l’espace Schengen », écrivent encore nos confrères de Marianne.
Crédits photos : David Niviere / Pool / Bestimage
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