« Vous êtes un peu embarrassée, non ? » : Elisabeth Borne gênée par une question

Le 30 avril dernier, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a annoncé, par le biais d’un tweet, la mise en place d’un espace recensant les articles de presse jugés fiables, afin de lutter contre les fake news. Invitée dans la matinale de LCI ce lundi 4 mai, la ministre des Transports Elisabeth Borne a été interrogée sur cette mesure et semblait quelque peu mal à l’aise…

Il y a des signes qui ne trompent pas. Multipliant les gestes avec ses mains, bégaiements ou encore réponses floues… Elisabeth Borne ne semblait pas particulièrement à l’aise, ce lundi 4 mai, sur LCI. Invitée politique d’Elizabeth Martichoux, la ministre des Transports a sans surprise été interrogée sur l’une des récentes mesures du gouvernement, qui a mis en place un site recensant les articles de presse jugés « fiables ». « Est-ce que c’est le rôle d’un gouvernement de trier le grain de l’ivraie ou pas ? Est-ce que c’est légitime ? », a demandé Elizabeth Martichoux à son invitée. « Ce que je constate, c’est qu’il y a beaucoup d’informations, il y a beaucoup, euh… de gens qui se prennent pour des spécialistes de virologie ou d’épidémie. Je pense que c’est important que chacun puisse faire le tri dans ces informations (…) », a déclaré Elisabeth Borne en préambule.

La journaliste de LCI a alors précisé à la ministre des Transports que les journalistes n’avaient pas « attendu les consignes du gouvernement » pour faire leur travail. Et de rebondir : « Vous dites que les Français sont suffisamment responsables pour affronter le déconfinement le 11 mai, est-ce qu’ils ne sont pas aussi responsables pour juger eux-mêmes de ce qui est fiable ou pas ? ». Un brin embarrassée, Elisabeth Borne a alors tenté de répondre : « Je pense que c’est très bien que les médias continuent de faire leur travail en traquant les fausses informations comme ils le font aujourd’hui ».

« Bon, vous êtes un peu embarrassée par cette initiative non? », l’a alors titillée Elizabeth Martichoux. Et son invitée de rétorquer : « Non (…) Les médias font leur travail en traquant ces fausses informations, le site du gouvernement peut faire la même chose et les Français choisiront les sites qu’ils veulent regarder pour avoir les bonnes informations« , a-t-elle assuré, pas vraiment convaincue.

Sur @SibethNdiaye qui a annoncé qu'il y aura un site officiel du gvt qui permettrait de trier les articles qui sont fiables ou non dans le cadre de cette crise.

?Est-ce que vous estimez que c'est une bonne initiative ?

? La réponse d'@Elisabeth_Borne ⤵@EliMartichoux pic.twitter.com/ka4xzAr2kU

Le gouvernement s’essaie au « fact-checking »

Comme annoncé quelques jours plus tôt par Sibeth Ndiaye sur Twitter, le gouvernement a créé, ce samedi 2 mai, une page Internet répertoriant des articles de presse jugés « fiables ». Baptisée Desinfox Coronavirus, cette initiative a été prise afin que les Français puissent faire le tri entre les vraies et les fausses informations qui circulent au sujet de la pandémie. « Le gouvernement travaille à garantir à l’ensemble de nos concitoyens l’accès aux informations les plus fiables possibles, en temps réel », a expliqué Sibeth Ndiaye lors d’une récente conférence de presse.

« Nous assistons à une prolifération, que je qualifierai d’inouïe, de fausses informations, (…) et qui peuvent entraîner des conséquences sanitaires lourdes« , a-t-elle regretté, prenant l’exemple de fausses informations sur « de supposés traitements qui permettraient de vaincre le coronavirus ». Et d’ajouter : « Le site du gouvernement ne fait qu’effectuer une forme de (…) recension de l’ensemble, sans choix réalisé entre les médias, de l’ensemble des fact-checking réalisés », a expliqué la porte-parole du gouvernement, précisant que cette page avait « vocation à être supprimée une fois la crise sanitaire terminée ».

Crédits photos : Capture d’écran LCI

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