Ambroisie : tout ce qu'il faut savoir sur cette plante hautement allergisante

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L’ambroisie est une plante envahissante qui est responsable de symptômes allergiques entre août et octobre. On fait le point.

Comment reconnaître l’ambroisie ?

Un peu d’histoire… L’ambroisie a été repérée pour la première fois sur le territoire français au 19ème siècle. Celle que l’on appelle aussi  » herbe de la Saint Jean « ,  » herbe à poux  » ou encore  » absinthe de pays  » est originaire d’Amérique du Nord : elle aurait, selon les récits, été introduite en Europe via des semences agricoles contaminées ou à la faveur d’avions américains qui auraient transporté des graines pendant la seconde guerre mondiale…

Ambroisie : c’est quoi exactement ? L’ambroisie est une plante de la famille des Astéracées, comme le tournesol. Classée comme espèce exotique envahissante (EEE) par l’Union Européenne, elle se décline en 3 versions : l’ambroisie à feuille d’armoise (Ambrosia artemisiifolia L. : c’est la plus fréquente en France), l’ambroisie trifide (Ambrosia trifida L.) et l’ambroisie à épis lisses (Ambrosia psilostachya DC.).

Ambroisie : comment la reconnaître ? L’ambroisie à feuille d’armoise (Ambrosia artemisiifolia L.) n’est pas difficile à identifier. Ses signes distinctifs sont :

  • Des feuilles vertes des deux côtés, minces et découpées,
  • Des tiges dressées, sillonnées dans la longueur, qui paraissent  » velues  » (poils blanchâtres) et rougeâtres,
  • Des fleurs vert pâle-jaune qui se dressent en épis (comme des  » chandelles « ),
  • Une hauteur qui varie entre 20 cm et 2 m.

L’ambroisie trifide (Ambrosia trifida L.) est beaucoup plus grande que sa cousine :

  • Elle mesure entre 1 m et 3 m de haut, et peut parfois monter jusqu’à 5 m,
  • Les feuilles sont longues, vertes et bien découpées en 3 parties distinctes,
  • Les fleurs vert pâle-jaune se dressent en épis (comme des  » chandelles « ).

Attention ! Ne pas confondre l’ambroisie avec l’armoise. Cette dernière (dont le nom scientifique est Artemisia vulgaris) n’a pas de  » poils  » sur sa tige, ses feuilles sont blanchâtres en-dessous, et ses fleurs sont vert/gris-blanchâtres. Vous avez un doute ? Froissez une feuille de la plante entre vos doigts : si ça sent bon, c’est de l’armoise !

Comment savoir si on est allergique à l’ambroisie ?

Pollen d’ambroisie : un véritable fléau pour la santé. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) estime que 15 % à 20 % de la population française souffre actuellement d’une allergie aux pollens – on parle de pollinose. Or, parmi les pollens les plus susceptibles de déclencher l’apparition de symptômes allergiques, on trouve… le pollen d’ambroisie. Ainsi, selon l’Anses, 5 petits grains de pollen dans un seul mètre cube d’air suffiraient pour entraîner une réaction allergique !

Une allergie, c’est quoi exactement ?  » Une allergie, c’est une réaction de défense qui n’a pas lieu d’être : face à un substance a priori inoffensive (que l’on appelle allergène), le système immunitaire adopte un comportement disproportionné  » explique le Dr. Sophie Silcret-Grieu, médecin allergologue.

L’allergie au pollen d’ambroisie se manifeste via 5 symptômes spécifiques :

  • Une rhinite allergique. C’est le fameux  » rhume des foins  » : on a le nez qui coule, le nez bouché, on éternue sans cesse, on a le nez qui gratte…
  • Une conjonctivite allergique. Les yeux sont rouges, gonflés, larmoyants et ils démangent.
  • Une trachéite. On a une toux sèche qui ne  » passe  » pas avec l’impression d’avoir la gorge qui gratte.
  • De l’urticaire. On a des démangeaisons sur la peau, des rougeurs éventuellement accompagnées de gonflements (œdèmes).

À savoir. Les allergies provoquées par le pollen d’ambroisie sont tardives : elles commencent en général vers la mi-août, avec un maximum d’intensité en septembre, et se prolongent jusqu’en octobre. Le Ministère de la Santé ajoute que «  l’allergie au pollen d’ambroisie peut concerner n’importe quel individu, pour peu qu’il ait subi une exposition suffisamment intense et prolongée « .

Pollen d’ambroisie : quelles sont les régions concernées ?

L’ambroisie est une plante qui apprécie les terrains laissés à l’abandon. On la retrouve au bord des routes et des cours d’eau, en milieu agricole (champs, plantations…), sur les chantiers et dans les carrières, mais aussi sur les terrains privés peu entretenus et en milieu urbain (le long des grillages, par exemple).

Ambroisie : que peut-on faire ? L’ambroisie résiste aux produits désherbants : il est nécessaire d’arracher complètement le plan pour l’empêcher de se multiplier ! Le Ministère de la Santé précise que  » une fois qu’un pied d’ambroisie est observé, il faut rapidement l’éliminer car il est difficile de l’éradiquer une fois qu’il est installé « .

Ambroisie : quelles sont les zones concernées ? La région française la plus envahie par l’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia L.) est l’Auvergne-Rhône-Alpes, où il a été estimé que l’allergie au pollen d’ambroisie a concerné, en 2017, plus de 660 000 personnes (soit environ 10 % de la population régionale). La plante est très répandue dans la vallée du Rhône ainsi que dans une partie du Massif Central.

Comment soigner une allergie à l’ambroisie ?

À savoir. En cas de suspicion d’allergie au pollen d’ambroisie, il est d’abord nécessaire de prendre rendez-vous auprès d’un médecin allergologue pour bénéficier d’un examen médical (bilan allergologique) permettant de confirmer le diagnostic et de mettre en place une prise en charge adaptée.

Allergie au pollen d’ambroisie : les mesures d’éviction. Premier rempart contre l’allergie au pollen d’ambroisie : les mesures d’éviction. Pendant la période de pollinisation (d’août à octobre), la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande ainsi d’éviter de faire sécher son linge à l’extérieur, de fermer les vitres des véhicules, de se rincer les cheveux le soir, et d’aérer son habitation tôt le matin et tard le soir.

Allergie au pollen d’ambroisie : quels traitements ? La réaction de défense déclenchée par le système immunitaire face à l’allergène correspond à la libération dans le sang d’une substance particulière : l’histamine.  » Les médicaments anti-histaminiques bloquent les récepteurs de l’histamine afin d’empêcher celle-ci d’agir : ils calment en particulier les symptômes de la rhinite et de la conjonctivite allergique, et ils peuvent être pris en prévention d’une crise  » explique le Dr. Silcret-Grieu.

Les anti-histaminiques peuvent être complétés par des traitements locaux, destinés à atténuer les symptômes de la réaction allergique :  » on peut notamment prescrire des corticoïdes (qui sont des puissants anti-inflammatoires) à pulvériser dans le nez, ou encore des collyres anti-allergiques pour apaiser la région des yeux « . En cas d’asthme allergique, un traitement inhalé spécifique sera mis en place par le médecin allergologue.

Et la désensibilisation ? Le traitement par désensibilisation (que l’on appelle aussi  » immunothérapie spécifique  » ou  » immunothérapie allergique « ) est proposé aux patients souffrant d’une allergie sévère qui résiste aux mesures d’éviction et aux traitements médicamenteux.

Le principe ? Exposer régulièrement l’organisme de la personne allergique à de petites quantités de l’allergène afin de diminuer progressivement la réponse immunitaire vis-à-vis de celui-ci, et de finir par réduire complètement la sensibilité de l’organisme. En clair : on apprend au corps à mieux supporter l’allergène, petit à petit. Et en cas d’allergie au pollen, le taux d’efficacité est d’environ 70 %. Demandez conseil à votre médecin allergologue !

Merci au Dr. Sophie Silcret-Grieu, médecin allergologue.

Sources :

Ministère de la Santé

Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)

Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA)

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