EXCLU – Abi (The Voice) évoque sa sœur handicapée : « Je fais aussi de la musique pour elle »

INTERVIEW. Ce samedi 25 avril, Abi s’est qualifié pour les demi-finales de The Voice, après une prestation qui a ému son coach Pascal Obispo. Au cours d’un entretien accordé à Gala, le jeune homme, de nature timide et réservée, a évoqué son parcours et fait quelques confidences personnelles.

Il fait partie des talents encore en lice pour les demi-finales de The Voice. Dès les auditions à l’aveugle, ce jeune chanteur au timbre particulier a séduit les quatre coachs avec sa reprise de Lovely de Billie Eilish. Tous se sont retournés et ont chanté ses louanges, mais Abi a finalement choisi d’intégrer l’équipe de Pascal Obispo, pour « se challenger ». Lors de l’épreuve des battles, durant laquelle son coach l’a sorti de sa zone de confort avec une chanson en français, il a réussi à battre le talentueux Raimana.

Ce samedi 25 avril, ce multi-instrumentaliste âgé de 21 ans a une nouvelle fois su convaincre Pascal Obispo. Ému aux larmes, ce dernier a choisi de l’emmener avec lui en demi-finale, aux côtés de deux autres de ses talents : Baby J et de Veruschka. Pour Gala, Abi a accepté de revenir sur son parcours dans l’émission de TF1.

Gala : Lors de l’épreuve des KO diffusée ce samedi 25 avril, vous avez choisi d’interpréter Another Day In Paradise de Phil Collins. Pourquoi ce choix ?
Abi : Parfois, y a des évidences dans la vie et je pense que cette chanson était une évidence musicale. C’est un titre qui me parlait beaucoup. Ça représentait bien ce que je suis et ça collait bien à un mot qu’on entend pas mal de la part des coachs de The Voice, c’est « magie ». Du coup, avec ce titre, j’espérais atteindre ça, et surtout toucher mon coach.

Gala : Justement, Pascal Obispo s’est montré très ému durant votre prestation et a rapidement buzzer pour vous emmener avec lui en demi-finale. Qu’est-ce que vous avez ressenti à ce moment-là ?
Abi : Pour être honnête, à l’intérieur de moi, ça bouillonnait. Mon coach attendait que je m’impose de manière scénique, afin de sortir de cette timidité. Tout ce qu’il m’avait dit et tous les conseils qu’il m’avait donnés, je les ai utilisés lors de ma prestation. Sur le moment, je ne me rendais pas vraiment compte qu’il avait buzzé. J’étais encore dans le truc. Ça a mis du temps à monter au cerveau mais ce qui est sûr, c’est que dans ma tête, ça pétait dans tous les sens (rires).

« Pascal Obispo est quelqu’un de très cash »

Gala : On sent d’ailleurs qu’il est un coach très présent pour vous. Pendant les répétitions, il tente de vous faire gagner confiance en vous. A-t-il réussi ?
Abi : Je pense qu’il y a encore du travail à faire, c’est un long processus. Je ne peux pas forcément chasser ce que je suis du jour au lendemain. Ce que Pascal Obispo m’a permis de comprendre, c’est que sur scène, je peux sortir de ça parce que justement, sur scène, il faut garder une certaine présence et prestance. Il me disait : « Quand tu fais une prestation, tu poses quelque chose face au public et dès que tu sors de ta prestation, tu redeviens timide et tu te caches ». Ça le perturbait. C’est quelque chose que j’essaie de travailler.

Gala : Lors de votre audition à l’aveugle, les quatre coachs se sont retournés. Pourquoi avez-vous choisi d’intégrer l’équipe de Pascal Obispo ?
Abi : Il y a une question de challenge parce que le but, en arrivant de The Voice, c’est de se surpasser. J’ai choisi ce coach là parce que je savais qu’il allait me faire trimer et je n’ai pas été déçu. Pascal, c’est quelqu’un de très cash. Quand ce n’est pas bien, il dit tout de suite ce qu’il faut faire pour s’améliorer. Il m’a fait galérer dans la mesure où il m’a fait sortir de mon répertoire en me faisant chanter en français, ce que je n’ai pas l’habitude de faire. C’est la raison pour laquelle je l’ai choisi. Plus ça passe, plus je me dis que je ne regrette pas du tout d’avoir fait ce choix.

« Chanter devant mes parents, c’est une dose de pression en plus »

Gala : Comment êtes-vous arrivé dans la musique ? Il paraît que c’est votre père qui vous a poussé à jouer d’un instrument lorsque vous étiez enfant…
Abi : Quand j’étais encore un enfant, j’avais six ans, j’ai été inscrit au Conservatoire alors que ce n’est pas forcément ce que je voulais faire. Mon père avait en effet choisi que je joue du saxophone. Au départ, je ne m’épanouissais pas là-dedans. C’est quand j’ai commencé à découvrir le piano que j’ai eu cette passion pour la musique. A partir de ce moment-là, il y a quelque chose qui m’a poussé à apprendre plus, notamment d’autres instruments comme la guitare et la batterie, mais aussi chanter. Aujourd’hui, j’ai envie de dire « merci papa » et « merci maman » d’avoir eu cette idée.

Gala : Lorsque vous êtes monté sur la scène de The Voice pour l’épreuve des K.O, on a vu vos proches dans le public… C’est important qu’ils vous soutiennent ?
Abi : J’ai beaucoup de mal à chanter devant mes parents, ce n’est pas quelque chose que j’ai l’habitude de faire. A la maison par exemple, j’attends qu’ils soient un peu loin ou qu’ils ne m’entendent pas pour pouvoir chanter. Là, du coup, c’est une dose de pression en plus. Ce sont mes premiers fans. Ils sont même beaucoup trop fans de moi (rires). J’ai tout leur soutien, ils sont à fond derrière moi.

« La maladie de ma sœur a attaqué ses neurones : elle ne voit pas, elle ne parle pas… »

Gala : Vous avez aussi une grande sœur, qui est lourdement handicapée. Que lui est-il arrivé ?
Abi : Elle a eu une méningite à l’âge d’un an, qui a laissé des séquelles sur son cerveau, parce qu’elle n’a pas été détectée à temps. La maladie a attaqué ses neurones : elle ne voit pas, elle ne parle pas… Elle a aussi eu un problème à la hanche, qui fait qu’elle est paralysée du côté droit. Elle est aussi épileptique. Je pense que ça donne une très bonne idée de ce que c’est. Elle n’a pas été gâtée.

Gala : Vous dites qu’elle y est pour beaucoup dans « ce que vous êtes ». Qu’entendez-vous par là ?
Abi : Je vis avec elle depuis tout petit. En grandissant, je me suis mis à m’occuper d’elle. Elle fait partie intégrante de ma vie. Elle a besoin de sentir une présence, de voir qu’on est là. J’ai passé beaucoup de temps à être très doux avec elle et « archi neuneu » comme je dis. Je me suis toujours assuré que tout allait bien pour elle. Ce vécu fait partie de mon empreinte, c’est ce qui fait celui que je suis aujourd’hui. Je fais aussi de la musique pour elle, parce que quand je joue, ça m’arrive très souvent de penser à elle. A travers la musique, je peux exprimer des choses que je ne peux pas lui dire directement.

Gala : En raison des mesures de confinement, la date des demi-finales de The Voice n’est pas encore fixée. Comment vivez-vous cette attente ?
Abi: On ne peut pas faire grand chose face à ça. C’est une crise qui ne touche pas qu’une ville, mais le monde entier. Ces mesures, c’est pour le bien de l’humanité donc on est obligés de prendre les choses telles qu’elles viennent. Moi, je vis plutôt bien cette période, j’essaie de garder un maximum de recul par rapport à The Voice. Je suis impatient de continuer et de voir ce que ça va donner pour la suite. Ça nous laisse aussi beaucoup de temps pour faire plein d’autres choses, c’est aussi ce qu’il faut se dire.

Crédits photos : Lou Breton / TV / Bureau233

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