Après « Grey’s Anatomy », « Good Doctor », et « New Amsterdam », TF1 lance ce soir une nouvelle série médicale : « The Resident ». Manish Dayal, l’interprète de Devon Pravesh, nous présente cette vision très réaliste de l’univers hospitalier américain.
AlloCiné : Les séries médicales ont toujours été nombreuses à la télévision. Selon vous, qu’est-ce qui différencie The Resident de Grey’s Anatomy, New Amsterdam, ou Good Doctor ?
Manish Dayal : Je crois que ce qui caractérise vraiment The Resident c’est sa vision très réaliste, frontale, et sans filtre du système de santé américain. La série montre réellement les conséquences de ce système sur l’organisation et le fonctionnement des hôpitaux aujourd’hui. Ce que cela signifie en terme de hiérarchie, du personnel mais aussi des patients. Et la pression gigantesque avec laquelle les médecins et les infirmiers doivent composer jour après jour. On se rend vraiment compte grâce à The Resident des restrictions qui font rage au sein des hôpitaux américains, que ce soit tout en haut de la pyramide ou beaucoup plus bas, au niveau des internes, qui sont notamment représentés par mon personnage, Devon Pravesh. Toutes ces règles empêchent finalement le personnel hospitalier de faire correctement son travail aujourd’hui et c’est un vrai problème. Et cette vision-là de l’hôpital me paraît assez nouvelle dans l’univers des séries médicales.
Quand on sait à quel point le système de santé est un sujet brûlant aux États-Unis depuis quelques années, est-ce que vous avez l’impression que c’est la série dont la télévision américaine avait besoin ?
Nous faisons en tout cas de notre mieux pour mettre en lumière les problèmes que rencontrent réellement les soignants depuis quelques années. À travers, entre autres, la mise en scène de vrais cas médicaux qui ont pu faire parler. Et je pense qu’aujourd’hui, plus que jamais, le fait de mettre en avant ce qui se passe réellement dans notre pays, sans enjoliver les choses, est une bonne manière d’éduquer les gens sur les problèmes qui touchent notre société. Cette prise de conscience passe aussi par la télévision et la fiction, et je pense que la télévision aura de plus en plus ce rôle à jouer dans les années à venir. Et puis The Resident s’attache aussi à montrer que les médecins et les infirmiers sont avant tout des êtres humains, et ça c’est toujours bien de le rappeler. Beaucoup de gens ont tendance à penser que les médecins sont des dieux et qu’ils font toujours les bons choix mais je ne pense pas que ce soit forcément toujours le cas. Ils sont humains et ils ont des failles, comme tout le monde.
Votre personnage, Devon, débarque au sein de l’hôpital Chastain Memorial en tant qu’interne dans le premier épisode et arrive avec beaucoup d’idées préconçues sur le monde hospitalier et sur son travail. Et dès le premier jour, cette vision s’effondre et il est obligé de se confronter à la réalité. Qu’est-ce qui vous a plu dans ce personnage et dans sa trajectoire au fil des épisodes ?
Dès le départ ce qui m’a fasciné avec Devon c’est justement toutes les possibilités d’évolutions qui découlaient de ce personnage. Car on se rend compte dès le premier épisode qu’il a encore beaucoup de chemin à parcourir, qu’il n’est pas tout à fait prêt pour cet univers impitoyable. Il arrive avec une vision très idéaliste, parce que tous ses acquis reposent sur son bagage universitaire. Et il est très fier de tout ce qu’il a appris et de tout ce qu’il pense savoir sur son métier de médecin. Mais il se rend rapidement compte que ça ne va pas être suffisant, que son intelligence et sa bienveillance ne feront pas le poids. Il va devoir trouver un moyen de survivre à cet environnement hostile dans lequel il vient de pénétrer.
L’image qui me vient pour résumer la saison 1 de The Resident c’est vraiment que Devon se jette dans la gueule du loup. Il ne sait pas ce qui l’attend et, épisode après épisode, il va devoir faire preuve de beaucoup de ressources, savoir écouter écouter ceux qui l’entourent, et être capable d’observer pour devenir le docteur qu’il doit être. C’est vraiment ça sa trajectoire au cours de la première saison de la série. Et aussi la nécessité de choisir la spécialité médicale au sein de laquelle il a envie d’évoluer par la suite en tant que médecin. C’est ce qui m’a intéressé dans ce rôle. Et puis évidemment j’étais heureux de contribuer à plus de réprésentation à la télévision américaine car Devon est d’origine sud-asiatique. Et malgré le fait que de nombreux étudiants en médecine ou de nombreux médecins soient notamment d’origine indienne aux États-Unis aujourd’hui, ces médecins sont rarement mis en avant. L’idée de changer cela et d’incarner un jeune médecin d’origine indienne qui soit rempli de fraîcheur et d’idéaux me plaisait.
Dès le début, les tensions sont nombreuses et palpables avec Conrad Hawkins, le médecin qui le supervise. Comment définiriez-vous leurs relations ?
Ils s’affrontent beaucoup au cours de la première saison, c’est vrai. Conrad (Matt Czuchry) et Devon sont très différents et ils conçoivent et exercent leur métier de manières opposées. Devon essaye de suivre les règles, de faire selon ce qu’il a appris dans les manuels de médecine. Sortir des sentiers battus, des lignes de conduite qu’il s’est fixées, ce n’est pas trop son truc. Alors que Conrad est comme ça et c’est ce qu’il s’essaye d’enseigner à Devon. Il veut lui montrer qu’en médecine rien n’est jamais tout blanc ou tout noir. Les zones de gris sont nombreuses et nécessaires. Mais en fin de compte je pense qu’ils ont un effet positif l’un sur l’autre. Durant la première saison, vous allez voir Conrad essayer de faire comprendre à Devon les complexités de ce métier. Il veut lui faire comprendre qu’il doit changer. Et en face, Devon réalise qu’il y a des choses qu’il refuse de changer dans son comportement et sa vision de la médecine. Il doit pouvoir se regarder dans la glace. Et Conrad joue un rôle important dans cette prise de conscience. Donc oui, ils s’opposent, ils sont souvent en désaccord, mais ils vont aussi devenir amis et finir par se respecter mutuellement. C’est une belle relation que vous allez voir évoluer tout au long des trois saisons que nous avons déjà tournées.
The Resident est votre première série hospitalière. Vous n’avez pas eu trop de mal au départ avec le jargon médical ?
Si, clairement, c’était un énorme challenge au départ (rires). Quand vous ouvrez un scénario et que vous découvrez tous ces termes savants, c’est toujours un challenge ! Le plus compliqué au début c’est simplement de comprendre ce qu’ils signifient. Donc il faut arriver à associer une signification et une prononciation correcte à chaque terme médical, et ce n’est pas toujours évident. Mais au bout de quelques épisodes on s’y fait.
Vous vous êtes notamment fait connaître grâce au rôle de Raj dans la série ado 90210 Beverly Hills : Nouvelle Génération. Quels souvenirs gardez-vous de cette série et de cette période de votre carrière ?
J’ai adoré travailler sur 90210. C’était génial de faire partie d’une marque, d’une franchise aussi iconique que Beverly Hills. J’ai beaucoup appris sur cette série et j’y ai noué des amitiés très fortes. J’aimais beaucoup mon personnage, qui était présent dans les saisons 3 et 4, et cette série restera toujours spéciale à mes yeux.
Vous avez réalisé et écrit votre premier court métrage il y a deux ans, qui s’intitule Fifteen Years Later. Est-ce que vous avez pour projet de passer à nouveau derrière la caméra ?
Bien sûr. J’ai adoré m’essayer à la réalisation, ça a toujours été un objectif pour moi, et je compte bien réitérer l’expérience. Je devais réaliser un second court métrage cet été mais évidemment, pour l’instant, étant donné la situation sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus, tout ça est en pause et le tournage sera certainement repoussé. Mais j’espère pouvoir réaliser ce deuxième film cet automne ou l’année prochaine.
Et réaliser un épisode de The Resident, ça pourrait vous intéresser ?
Absolument. On en a un tout petit peu parlé avec la production et j’espère que si la série est renouvelée pour une saison 4 je pourrai passer derrière la caméra à ce moment-là.
Propos recueillis le 17 avril 2020 par téléphone.
La bande-annonce de The Resident, qui débute ce soir à 21h sur TF1 :
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