Disponible sur Netflix depuis ce 3 avril, la partie 4 de la série espagnole a déçu certains accros. En cause : des scènes de violences insoutenables plutôt que des stratégies du Professeur, le décès d’un personnage-clé torturé durant plusieurs épisodes, et quelques arrangements avec la crédibilité.
Vendredi 3 avril, 9h01 : les fans de la série espagnole La Casa de Papel retrouvent enfin les braqueurs aux masques de Dalí, confinés, eux-aussi, toujours dans la banque d’Espagne.
La précédente partie détient le record du meilleur démarrage dans l’histoire de Netflix pour une série non-anglophone, avec 34.4 millions de spectateurs en seulement une semaine. C’est dire si sa suite était attendue. Mais elle n’a pas fait l’unanimité. Explications, pleines de spoiler.
La disparition inattendue et violente de Nairobi
« Elle ne méritait pas de mourir », « La mort de Nairobi m’a brisé le coeur en mille morceaux » : sur Twitter, les fans de la série sont tristes et en colère.
Les scénaristes ont tué un personnage-clé, et l’un des seuls féminin. La matriarche, comme elle le clamait. Choqués par la disparition de cette membre de premier plan de la bande de braqueurs, les internautes le sont, davantage, par la violence du traitement qui lui a été réservé. « Franchement, la mort de Nairobi est trop violente », pense l’un.
À la fin de la partie 3, la police avait piégé Nairobi, enfermée avec l’équipe de braqueurs dans la Banque d’Espagne, en lui proposant de saluer son enfant à travers la fenêtre. La mère, qui avait perdu sa garde quelques années plutôt avait cédé, et avait été visée par une balle dans la poitrine. Gravement blessée, la partie 4 démarre par son opération, poitrine ouverte. Faible, alitée après l’opération dans une salle de la banque, Nairobi va encore subir des atrocités.
Gandia, le chef de la sécurité du gouverneur de la Banque d’Espagne, a réussi à retirer ses menottes d’otage et tire, partout. Pour que l’équipe du Professeur ne lui tire pas dessus en retour, il prend brutalement en otage Nairobi, encore faible, presque à bout. La violence monte d’un cran quand Gandia l’a cloue à la porte de la salle dans lequel il s’est reclus, lui tire dans la main pour effrayer la bande de braqueurs, et surtout, lui encastre le visage dans la porte, pour qu’il dépasse et que ses amis constatent sa souffrance. Elle restera dans cette position durant tout un épisode. Insoutenable.
Ça ne s’arrête pas là. Gandia le tireur fou, qui avait pourtant promis de relâcher son otage puisque les combinaisons rouges ont accepté de baisser les armes, achève Nairobi d’une balle en pleine tête. « Bâtarde, je t’avais dit que je te tuerais », lâche-t-il, en visant entre les deux yeux. Des premières minutes de l’épisode 1 à son exécution, le personnage incarné par Alba Flores n’est apparue dans cette partie 4 qu’en position de faiblesse. À l’exception des flashbacks.
« Quand je regarde encore la série et que je revois ta mort Naroibi, je suis fou de rage », tweete un fan. Et il n’est pas le seul. Face à la flopée de commentaires de ce genre, et pour que les fans puissent dire au revoir au personnage froidement abattu, Netflix a créé le site internet Ciao Bella Naroibi, sorte de mémorial virtuel où chaque internaute peut durant quelques jours déposer un mot ou une vidéo.
Trop de scènes d’actions au détriment du concept original
On s’interroge alors : mais pourquoi tant de violence ? La réponse : Gandia, cet ex-otage enragé. Avec lui, la menace vient de l’intérieur. L’action continue se déroule à huis clos.
Or, le succès de la série espagnole reposait jusque-là sur les plans précis et malins du Professeur, toujours à l’extérieur du lieu du braquage. Le spectateur appréciait découvrir ses folles stratégies, habituellement développées dans de longues scènes. Le Professeur et ses coups d’avance faisaient le lien entre les ennemis extérieurs et son équipe, à l’intérieur de la banque.
Mais ici, puisque la menace est à l’intérieur du lieu braqué, le Professeur a moins de marge de manœuvre, et moins d’intérêt.
Cette partie 4 reprend des codes de films d’action et de prises d’otage, le personnage de Gandia se compare même au policier John Mc Lane dans Piège de Cristal. Un tournant au détriment de sa recette initiale, délaissée. Il faut attendre l’épisode 7 – sur 8 – pour retrouver un Professeur inventif, et voir un plan rusé, le « plan Paris », se détailler à l’écran.
Et quelques incohérences
Les fans les plus exigeants ont pointé plusieurs incohérences, surtout dans ces nouvelles scènes d’action : Gandia qui réussit à éviter toutes les balles, alors que six personnes le mitraillent et ne sont même pas à dix mètres de lui, ou Rio et Denver qui survivent à l’explosion d’une grenade dans un ascenseur, par exemple.
Le méchant désigné de la partie 4, Gandia, s’est libéré de ses menottes grâce aux conseils de Palerme, qui lui apprend qu’il lui suffit de se casser les pouces pour glisser ses mains à l’extérieur des anneaux. Certes. Mais, le chef de la sécurité de la Banque n’est-il pas censé être un ancien soldat et assassin d’élite, comme on l’apprend dans un flashback ? Pourquoi alors, avec un tel CV, ne connaissait pas lui-même cette technique ?
Et puis, si chacun était ravi de voir Nairobi sauve, après son opération, certains s’interrogent tout de même sur la crédibilité de la scène. Comment son acolyte Tokyo a-t-elle su l’opérer poitrine ouverte ? Tranquillement, en plein milieu d’une banque ?
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