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Fièvre, toux, fatigue… Ces symptômes évocateurs du coronavirus ne sont pas les seuls à pouvoir être associés à la maladie. On fait le point sur les différentes manifestations du Covid-19.
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19 en décembre 2019, les connaissances autour du coronavirus à l’origine de cette maladie s’accumulent. S’il n’existe pas encore de traitement contre ce virus encore inconnu il y a quelques mois, les symptômes qu’ils causent ont quant a eux été identifiés. Les principaux signes du Covid-19 sont :
- fièvre ;
- toux ;
- fatigue ;
- maux de tête ;
- maux de gorge ;
- courbatures.
D’autres symptômes ont été recensés au fil du temps, parmi lesquels on retrouve un écoulement nasal, des troubles digestifs ou encore des frissons.
Sommaire :
-Symptômes du coronavirus : les troubles de l’odorat et du goût
-Covid-19 : des symptômes cutanés
-La conjonctivite, un autre symptôme du coronavirus
-Symptômes du Covid-19 : une possible aggravation
-L' »orage cytokine » pour expliquer l’aggravation des symptômes ?
-Coronavirus : des symptômes neurologiques et cardiaques ?
-Coronavirus : la majorité des patients seraient asymptomatiques
Symptômes du coronavirus : les troubles de l’odorat et du goût
Les troubles de l’odorat, appelés anosmie, s’ajoutent également à la liste des symptômes. « Le Conseil national professionnel des ORL (CNPORL) nous a signalé la recrudescence des cas d’anosmie brutale », a indiqué le Directeur général de la santé Jérôme Salomon lors d’une conférence de presse. Une disparition de l’odorat qui peut survenir de façon soudaine, sans obstruction ni écoulement nasal et de façon isolée, a-t-il précisé.
La perte de goût, appelée agueusie, peut également survenir chez des personnes touchées par le coronavirus, même si ce symptôme est « encore plus rare », a également indiqué Jérôme Salomon.
Ces deux manifestations du Covid-19, qui apparaissent « généralement chez des sujets jeunes », ont été analysées dans le cadre d’une étude réalisée par 33 médecins ORL et chercheurs dans 12 hôpitaux européens auprès de 417 patients. Les conclusions de ces recherches indiquent que 86 % des patients infectés présentent des troubles de l’odorat et 88 % des troubles du goût.
Plus surprenant encore : si 44 % des personnes touchées par des troubles de l’odorat ont déjà récupéré ce sens dans un délai de 15 jours, les autres « doivent garder un bon espoir de récupération qui pourrait se faire dans les 12 mois de l’apparition des symptômes (la récupération nerveuse est processus lent). La récupération du goût est aléatoire, peut se faire avant, en même temps, ou après la récupération de l’odorat », peut-on lire dans l’étude.
Covid-19 : des symptômes cutanés
Urticaire, engelures, rougeurs… Ces symptômes cutanés pourraient également être associés au Covid-19. C’est ce qu’indique le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV) dans un communiqué.
Ces manifestations cutanées de la maladie se présentent plus précisément sous la forme d’acrosyndromes prenant l’apparence d’engelures des extrémités, mais aussi sous la forme de rougeurs persistantes parfois douloureuses et de lésions d’urticaire passagères.
Ces symptômes concerneraient « des adolescents et des adultes jeunes », certains pouvant être « asymptomatiques tandis que d’autres présentent des signes pulmonaires faibles », précise le Dr Luc Sulimovic, dermatologue et président du SNDV dans le Quotidien du médecin.
Si ces manifestations cutanées peuvent être associées au Covid-19, elles peuvent aussi ne pas avoir de lien avec la maladie. « Il faut être attentif à ces signes cutanés et rechercher dans le contexte, d’autres signes cliniques, mais il faut aussi rester prudent, car toute engelure n’est pas obligatoirement un signe de Covid, les engelures étant quand même une dermatose assez fréquente », précise la Société française de dermatologie dans un autre communiqué.
Le SNDV alerte néanmoins « la population et le corps médical afin de dépister le plus vite possible ces patients potentiellement contagieux sans forcément de signes de difficultés respiratoires ». Il invite donc les patients qui souffrent de ce type de symptôme à contacter un dermatologue via la téléconsultation.
La conjonctivite, un autre symptôme du coronavirus
Un autre signe, plus rare, pourrait aussi rallonger la liste des symptômes du coronavirus : la conjonctivite, une inflammation de la conjonctive, la muqueuse qui recouvre l’intérieur des paupières. C’est en tout cas ce qu’indique l’American Academy of Ophtalmology dans un communiqué.
Deux études confirment l’existence de ce symptôme. La première, publiée dans le Journal of Medical Virology, a été menée sur 30 patients atteints de Covid-19 hospitalisés en Chine. L’un d’entre eux avait une conjonctivite et les médecins ont retrouvé des traces du virus dans ses sécrétions oculaires. La seconde, publiée dans le New England Journal of Medicine, a été menée sur 1.009 patients chinois touchés par le coronavirus : 9 d’entre eux souffraient d’une conjonctivite.
Si ce signe de Covid-19 reste rare, les ophtalmologistes recommandent tout de même aux professionnels de santé de se protéger les yeux lors de la prise en charge de patients potentiellement touchés par le coronavirus.
Symptômes du Covid-19 : une possible aggravation
Si la liste de symptômes du coronavirus s’étoffe au fil du temps, les spécialistes alertent quant à une possible aggravation de ces signes. « Ce que l’on sait, même si c’est assez rare, c’est que des personnes qui ont des symptômes bénins peuvent au bout de quelques jours s’aggraver, avec une apparition de difficultés respiratoires », a déclaré le directeur général de la santé Jérôme Salomon. Une mise en garde qui s’adresse plus particulièrement aux « sujets les plus jeunes« .
Des symptômes que Jérôme Salomon a illustré à travers plusieurs exemples : « Dès lors que l’on a l’impression dans sa vie quotidienne que l’on est essoufflé en allant faire quelques pas dans l’appartement, en déplaçant des meubles, en rangeant ses affaires, en préparant le repas, ça c’est un signe qui doit alerter, faire non seulement appeler le médecin mais potentiellement appeler le 15 si vraiment on a du mal à respirer », a-t-il précisé.
Il est donc essentiel de rester vigilant afin de ne pas perdre de temps en cas d’aggravation de la maladie, pour pouvoir être pris en charge le plus rapidement possible à l’hôpital.
L' »orage cytokine » pour expliquer l’aggravation des symptômes ?
Cette aggravation de la maladie serait due, chez certains de ces patients, à un phénomène encore mystérieux, appelé « orage de cytokine ».
Les cytokines sont des molécules impliquées dans le développement et la régulation des réponses immunitaires. L’ »orage cytokine » est une production excessive de cytokines, à l’origine d’une violente réponse inflammatoire du système immunitaire. Résultat : les cytokines peuvent attaquer plusieurs organes, notamment les poumons et le foie, et peuvent également entraîner la mort, explique le New York Times.
Un immunosuppresseur appelé tocilizumab et notamment utilisé contre la polyarthrite rhumatoïde pourrait améliorer l’état de santé des personnes touchées par cet « orage de cytokine ». Son efficacité, ainsi que celle d’un autre immunosuppresseur appelé sarilumab, sont testées dans le cadre d’un essai clinique baptisé Corimmuno.
Coronavirus : des symptômes neurologiques et cardiaques ?
L’aggravation du Covid-19 ne s’arrêterait pas là. De nouvelles études suggèrent que le coronavirus pourrait aussi s’attaquer au cœur et au cerveau.
Une étude réalisée par des chercheurs chinois et japonais et publiée dans la revue Journal of Medical Virology indique que plusieurs patients atteints de Covid-19 présentaient, en plus de la détresse respiratoire, des signes neurologiques tels que des maux de tête, des nausées et des vomissements. « Des preuves de plus en plus nombreuses montrent que le coronavirus n’est pas toujours confiné aux voies respiratoires et qu’ils peut également envahir le système nerveux central induisant des maladies neurologiques », écrivent les chercheurs.
Une autre étude, publiée dans la revue JAMA Cardiology indique que les lésions cardiaques sont courantes chez les patients atteints de Covid-19 et qu’elles sont associées à un risque de mortalité plus élevé. Sur les 416 patients suivis pour les besoins de cette étude, 19,7 % ont été touchés par une lésion cardiaque au cours de leur hospitalisation. Au total, 51 % des personnes souffrant de lésions cardiaques sont décédées, contre 4,5 % de celles qui n’en avaient pas.
Coronavirus : la majorité des patients seraient asymptomatiques
A contrario, le Covid-19 peut également être associé à une absence de symptômes. C’est d’ailleurs le cas de la majorité des patients touchés par la maladie. Une nouvelle étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ) a ainsi constaté que quatre infection sur cinq seraient asymptomatiques.
Absence de symptômes ne veut cependant pas dire absence de contagiosité. C’est la raison pour laquelle tout le monde doit respecter les gestes barrière et les mesures de distanciation sociale.
Ces données qui confirment, s’il le fallait, l’importance des tests diagnostiques, notamment en vue du déconfinement. Trois modes de dépistage existent :
- les test PCR, qui consistent à rechercher le virus dans les sécrétions, en prélevant des cellules au fond du nez à l’aide d’un écouvillon. Ses résultats sont disponibles quelques heures plus tard et permettent de déterminer si une personne est infectée par le virus à l’instant T, mais pas de détecter le virus avant l’apparition des symptômes ni après leur disparition. Des risques de « faux négatifs » existent.
- les tests sérologiques sont réalisés grâce à un simple prélèvement sanguin et ont pour objectif de chercher les anticorps fabriqués par l’organisme en réponse au Sars-Cov-2. Leur présence signifie que l’organisme a été infecté par le coronavirus. Ce test sanguin identifie donc les personnes qui ont été touchées par la maladie même si elles ne présentent plus de charge virale au moment du dépistage et les personnes qui n’ont pas présenté de symptômes. Cependant, les anticorps ne sont détectables tout de suite et ne peuvent être décelés qu’environ une semaine après l’infection.
- les tests rapides, qui sont également des tests sérologiques, mais qui ont la particularité de détecter la présence d’anticorps dans l’organisme grâce à une simple goutte de sang. Ils présentent d’autres avantages : ils permettent d’obtenir des résultats en quelques minutes seulement et sont peu coûteux puisqu’ils valent environ une vingtaine d’euros.
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