Au revoir là-haut : de quel oeuvre est tiré le film ?

Lauréat du Goncourt en 2013, Pierre Lemaitre a confié l’adaptation de son roman à Albert Dupontel. Avec deux millions d’entrées, le film a été l’un des grands succès cinématographiques de 2017. Il est diffusé sur France 2, dimanche 5 avril à 21h.

En novembre 1918, le lieutenant d’Aulnay-Pradelle (Laurent Lafitte) laisse pour mort deux soldats, Albert Maillard (Albert Dupontel) et Édouard Péricourt (Nahuel Pérez Biscayart). De retour à la vie civile et mis au ban de la société, les deux poilus mettent au point une arnaque au gouvernement.

Révélé par le film 120 battements par minutedeRobin Campillo, Nahuel Pérez Biscayart livre ici une prestation étonnante où le corps exprime plus de maux que les mots eux-mêmes n’auraient su le faire. Si Albert Dupontel a tout de suite imaginé Péricourt en la personne de cet acteur franco-argentin, c’est Bouli Lanners(C’est ça l’amour) qui devait incarner Maillard. Mais à quelques jours du début du tournage, victime de surmenage, celui-ci a renoncé : "Je me suis alors lancé dans un casting frénétique, mais beaucoup d’acteurs pressentis étaient déjà pris. Quant aux autres, j’ai croisé de grands talents mais pas ce que je cherchais. Je me suis donc résolu, par nécessité plus que par désir, à interpréter ce rôle", explique Albert Dupontel, également réalisateur du film.

Un film multirécompensé aux César

Si cette histoire parle d’amitié, de pardon et de résilience, on y décèle aussi une lecture acerbe d’une société hypocrite qui a envoyé ses enfants à la mort pour ensuite les glorifier. "J’y ai vu un pamphlet élégamment déguisé contre l’époque actuelle. Tous les personnages me paraissaient d’une modernité confondante. Une petite minorité, cupide et avide, domine le monde. Les multinationales actuelles sont remplies de Pradelle et de Péricourt sans foi ni loi qui font souffrir les innombrables Maillard, qui persévèrent à survivre à travers les siècles. Le récit contenait également une histoire universelle, dans le rapport d’un père plein de remords à un fils délaissé et incompris", commente Albert Dupontel. Sa relecture du roman de Pierre Lemaitre lui a valu, en 2018, treize nominations aux César et cinq récompenses, dont celle du Meilleur réalisateur.

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