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Avec leurs parades nuptiales parfois spectaculaires, le printemps est propice à observer les rapaces de nos régions. Sortez les jumelles !
Regard perçant, vol majestueux, griffes acérées… Les rapaces ont tout pour fasciner. Tantôt persécutés et associés aux pires malédictions, tantôt adulés pour leur prestige et leur majesté, ils n’ont jamais laissé l’homme, son unique prédateur, indifférent. Mais au-delà des images d’Epinal, l’univers de ces oiseaux de proie est d’une richesse et d’une diversité inouïe : autant sur leur apparence – quelle ressemblance entre une buse et une chouette ? -, leur régime alimentaire – souvent carnassiers, ils peuvent aussi être charognards -, que sur leur habitat – si la plupart se retranchent en montagne ou en forêt, d’autres s’accommodent de la vie urbaine. En raison de leur discrétion, leur observation et donc leur comptage, s’avère souvent très difficile. Petit tour d’horizon de ceux qui peuplent nos territoires, protégés par une loi depuis 1972.
L’aigle botté, une vraie beauté
Dans les forêts du Piémont pyrénéen, niche l’aigle botté, le plus petit de son espèce. Il y trouve nourriture et tranquillité pour construire son nid. Vers mars-avril, le mâle réalise une parade nuptiale des plus spectaculaires, semblable à une danse alternant spirales en altitude et piqués vertigineux… De quoi séduire sa belle, qui, après l’accouplement, pond un à trois oeufs. Fidèle en amour, l’aigle botté se montre aussi très casanier : il quitte rarement son aire. Ce qui ne l’empêche pas de migrer vers l’Afrique pour fuir les morsures de l’hiver.
Le Grand-Duc, prince de la nuit
Avec ses yeux rouge vif et ses fières aigrettes, le hibou Grand-Duc est facilement reconnaissable… à condition d’avoir la chance d’en apercevoir un ! Nichant à l’abri des regards, à flanc de montagne, il ne sort que la nuit pour chasser. 75 cm de haut, jusqu’à 180 cm ailes déployées… On a affaire au plus grand des rapaces nocturnes. Son ennemi n°1, c’est le pylône électrique, qu’il prend pour un perchoir lui permettant de guetter ses proies. Avec une cinquantaine de couples, les Alpilles disposent de la plus grande concentration européenne.
Le vautour fauve, un hôte choyé
Le parc naturel des Grands Causses abrite les quatre espèces de vautour européen. L’une d’elles s’y plaît tout particulièrement : le vautour fauve. On y dénombre pas moins de 650 couples, un chiffre en constante progression depuis sa réintroduction dans les années 1980. Hier synonyme de malheur et chassée, l’espèce s’était quasiment éteinte dans les années 1940. Aujourd’hui, les éleveurs eux-mêmes tirent profit de sa qualité d’équarrisseur, puisqu’ils mettent à sa disposition leurs carcasses de brebis. Ça plane pour lui !
Le faucon crécerelle fuit Paris
Petit rapace de 30 à 38 cm de longueur, le faucon crécerelle profite des nombreux monuments de la capitale pour nicher et observer ses proies surtout de petits moineaux. Mais son mets préféré se raréfiant, il tend à bouder la Ville lumière. « D’une cinquantaine de couples nicheurs en 2000, on est passé à 30 », déplore Emmanuel Du Chérimont, coordinateur du Groupe Faucon à la Ligue pour la Protection des Oiseaux. Bonne nouvelle : le rapace s’épanouit davantage de l’autre côté du périphérique. Au château de Vincennes, on dénombre aujourd’hui dix couples, contre un seul il y a cinq ans.
On les trouve partout
En chanson
Synonyme de majesté et de force, l’aigle jouit d’une aura prestigieuse. Dans L’Aigle noir, chanson culte de Barbara sortie en 1970, il se révèle au contraire inquiétant, pour ne pas dire maléfique : De son bec, il a touché ma joue/Dans ma main, il a glissé son cou/C’est alors que je l’ai reconnu : Surgissant du passé,/Il m’était revenu. Si les paroles ont fait couler beaucoup d’encre, il n’y a plus de doute aujourd’hui sur leur interprétation : le rapace représente le père de l’artiste, qui l’a violée dès l’âge de 10 ans et durant des années.
Au cinéma
Souvent dévalorisé dans la culture populaire à cause de son régime alimentaire (c’est un charognard), le vautour bénéficie d’une bien meilleure image dans le dessin animé de Disney Le Livre de la jungle. Mowgli trouve du réconfort auprès de quatre vautours aux allures des Beatles : Ziggy, Buzzie, Flaps et Dizzy… de joyeux personnages directement inspirés des garçons de Liverpool.
En diplomatie
Dans les relations internationales, les faucons affirment leur réputation de prédateur ! Les Hawks (leur nom en anglais) désignent les partisans de la guerre, par opposition aux Doves – colombes – qui préfèrent trouver des solutions pacifistes en cas de conflit.
Dans la poésie
Dans Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire consacre un poème aux hiboux. Il y célèbre la sagesse de l’animal nocturne, l’aidant dans sa quête d’idéal : Sous les ifs noirs qui les abritent/ Les hiboux se tiennent rangés/Ainsi que des dieux étrangers/Dardant leur oeil rouge. Ils méditent.
Article paru dans le numéro Femme Actuelle Jeux Régions n°18 février – mars 2020
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