131e féminicide : la victime avait déposé plainte pour des menaces de mort

Une femme de 40 ans a été tuée, poignardée par son mari. Sa fille, qui a assisté à une partie de la scène, explique que la victime avait déposé plainte contre son conjoint.

Dimanche 10 novembre vers 23h, Sylvia Walter a perdu la vie, tuée par son compagnon. Cette femme de 40 ans qui résidait à Oberhoffen-sur-Moder, dans le Bas-Rhin, est décédée après plusieurs coups de couteau portés au cou et au thorax par son mari de 58 ans, selon France Bleu Alsace. L’homme a ensuite tenté de se suicider, mais a été maîtrisé par les gendarmes et placé en garde à vue.

Sylvia Walter était mariée avec cet homme depuis un an, et était en instance de divorce, selon sa fille. Elle avait déposé une main courante à la gendarmerie il y a deux mois, et une plainte il y a un mois pour des faits de violences. Selon Dernières Nouvelles d’Alsace, elle avait également déposé plainte pour des menaces de mort. Son mari devait être interrogé par les gendarmes au mois de décembre.

Sa fille, Stella, a assisté à une partie de la scène. Tandis que sa mère est morte dans ses bras, elle raconte à France Bleu les violences conjugales qu’elle subissait depuis plusieurs années. « Cela fait trois, quatre ans qu’ils étaient ensemble. Cela fait trois, quatre ans qu’elle est rouée de coups, qu’elle n’a jamais voulu en parler par peur pour elle et pour le défendre. On voit où ça mène aujourd’hui », confie la jeune femme. Elle raconte qu’elle avait peur pour la sécurité de sa maman : « Je lui ai demandé plusieurs fois de venir vivre chez moi ».

Ce dimanche soir, Sylvia a appelé sa fille aux alentours de 23h, en lui disant « à l’aide », et que son mari avait « de nouveau caché un couteau ». « J’ai entendu crier, je suis partie dans ma voiture, j’ai mis trois minutes à venir de Bischwiller. Les gendarmes de Bischwiller, qu’on a appelés avant de partir, ont mis une demi-heure à arriver », se souvient Stella. Elle, est arrivée plus vite et est entrée dans le domicile de sa mère : « J’ai eu le temps d’escalader le portail, de fracturer la porte pour essayer d’entrer, pour voir ma mère prendre le dernier coup de couteau dans la carotide. Elle s’est relevée, est venue vers moi et c’était fini ».

Stella dénonce le manque de réaction des forces de l’ordre. Selon elle, quand elle a accompagné Sylvia pour porter plainte, « personne n’a voulu [les] écouter, personne n’a voulu [les] aider ». « A part des « portez plainte madame ». C’est bien beau de poter plainte, mais ça n’aide pas. On lui dit, « madame, il faut que vous partiez », mais elle leur répond « je suis chez moi aussi, j’ai mon chien, j’ai ma vie ici, je ne peux pas partir ». Alors on la raccompagne sur le canapé et on lui dit « bonne nuit madame ». Le lendemain, on n’est pas sûr qu’elle se réveille. C’est ce qui est arrivé cette nuit », raconte la jeune femme, qui veut organiser une marche blanche en mémoire de sa mère dans les prochains jours.

D’après France Bleu, la mort de Sylvia Walter est le deuxième féminicide à Oberhoffen-sur-Moder en trois ans et le sixième d’Alsace depuis le début de l’année. Le décompte tenu par la page Facebook « Féminicides par compagnons ou ex » indique que cette quarantenaire est la 131e femme à mourir de coups portés par son conjoint en 2019.

Sur RMC, une journaliste en larmes en annonçant un reportage sur un féminicide

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