Depuis le 14 mars, nombreuses sont les enseignes à annoncer la fermeture de leurs portes et même de leur sites internet. Des décisions nécessaires mais qui auront un impact important sur l’industrie.
« La propagation mondiale de COVID-19 affecte chacun de nous. La sécurité et la santé de nos communautés, y compris nos clients fidèles et nos collaborateurs dévoués, sont toujours de la plus haute importance pour nous », écrivait ce dimanche Urban Outfitter dans un communiqué. À l’instar de Supreme, Patagonia, Reformation, Princesse Tam Tam et Lululemon l’entreprise a fait le choix de fermer ses boutiques le temps que durerait la crise du coronavirus.
La mode ferme boutique
Elles sont nombreuses les marques qui, avant même les annonces des différents gouvernements quant à la fermeture des lieux non-indispensables, ont déclaré fermer leurs portes. « Alors que COVID-19 se propage – et est maintenant officiellement une pandémie – nous prenons des mesures de sécurité supplémentaires pour protéger nos employés et nos clients. L’ampleur de l’impact est encore inconnue, et nous voulons faire notre part pour protéger notre communauté en particulier » a déclaré sur ses réseaux sociaux la marque Patagonia.
Alors que la semaine passée les jeunes hypeux continuaient à faire la queue pour obtenir des pièces, la griffe streetwear Supreme New York a également convenu de fermer tout ces stores y compris celui situé à Paris. « Nous sommes fermés temporairement pour assurer la santé et la sécurité des clients et du personnel », a déclaré la marque qui garde malgré tout ouvert son e-shop. Pour la majorité de ces marques, il n’est pas question d’ouvrir ses portes jusqu’à la fin de l’épidémie.
À ce jour, tous assurent que leurs employés continueront à être payés.
Une prise au sérieux récente
« Comment la Fashion Week de Paris peut-elle continuer malgré le fait qu’environ 70 % des participants viennent tout juste de Milan, où ils se sont assis en rangées, dans des lieux bondés ? », s’interrogeait le 26 février dernier la journaliste mode londonienne Lou Stoppard pointant du doigt le manque de prise au sérieux de l’épidémie de COVID-19 par l’industrie.
La tenue de la semaine de la mode parisienne s’est d’ailleurs tenue jusqu’à la date prévue, certains acteurs du milieu, à l’instar de Carla Bruni ,moquaient d’ailleurs ceux qui commençaient à paniquer. « On se fait la bise, c’est dingue. On est de la vieille génération nous. On a peur de rien, on n’est pas féministe, On craint pas le coronavirus », riait-elle devant la caméra de Loïc Prigent lors du défilé Celine.
Depuis, l’industrie a fini de rire. Bernard Arnault, l’homme d’affaire à la tête du groupe LVMH, aurait perdu jusqu’à 14 milliards d’euros depuis le début de la crise. Et si le retail est en crise depuis un moment la fermeture des boutiques ne viendra pas améliorer la situation. Une réalité qui aura des conséquences sur les ventes des collections pour le printemps-été et va sans doute mettre en difficultés de nombreuses jeunes marques qui n’ont pas forcément les moyens d’encaisser de telles pertes.
Un impact sur le long-terme
« Je pense que le ralentissement de ce moment affectera également le premier semestre 2021. La saison printemps 2020 sera la plus dramatiquement touchée par la crise, nous verrons également des répercussions négatives sur la saison automne 2020, et malheureusement, je pense que la saison du printemps 2021 sera également affectée », a déclaré Claudio Marenzi, le président de Confindustria Moda, au WWD. Indiquant que pour lui : « cette crise aura un impact négatif sur notre industrie jusqu’en juin 2021 ».
En moins de 3 mois, le coronavirus a déjà redessiné notre manière de concevoir l’industrie et notre rapport à la consommation. Gucci, qui appartient au groupe Kering, a quant à elle pris la décision de fermer ses 6 usines italiennes au moins jusqu’au 20 mars. Selon une étude du cabinet de conseil BCG, le corona virus pourrait faire chuter les ventes mondiales du luxe jusqu’à 40 milliards d’euros cette année avec des invendus estimés à 15 millions d’euros.
Si le sort de l’industrie n’est pas prioritaire face à la crise sanitaire qui a déjà enlevé la vie à 6 500 personnes dans le monde, il n’empêche qu’il aura des conséquences -notamment financières – sur la vie après la crise.
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