Donna Rotunno : "Harvey Weinstein était condamné par la presse, par le public"

Exclusivité. – Ce jeudi 11 mars, Harvey Weinstein a écopé de 23 ans de prison ferme. Au lendemain de cette annonce choc, nous avons recueilli la réaction à chaud de son avocate Donna Rotunno.

Coup de tonnerre pour la défense d’Harvey Weinstein. Jeudi 11 mars, l’ancien magnat d’Hollywood a écopé de vingt ans de prison ferme, plus cinq avec sursis, pour agression sexuelle au premier degré. Il a également été condamné à trois ans de prison ferme pour viol au troisième degré. Pour son avocate Donna Rotunno, la sentence est tout simplement «obscène» et «complaisante». Jointe par Madame Figaro, la femme qui a tout fait pour innocenter Harvey Weinstein ne cache pas sa déception. «Ce qui me met le plus en colère, c’est la durée [de la peine]. C’est trop long», nous confie-t-elle. D’autant qu’«Harvey n’a aucun antécédent criminel», tient à rappeler l’avocate de Chicago.

La redoutée Donna Rotunno en est aujourd’hui convaincue : l’ex-producteur américain était condamné d’avance. «Vous ne pouvez pas obtenir un procès équitable ou une peine équitable lorsque vous avez été condamné avant même d’entrer à la Cour», considère-t-elle. Par téléphone, celle que l’on surnomme «le bouledogue des salles d’audience» poursuit son plaidoyer : «[Harvey] était condamné par la presse, par le public. Il n’avait aucune chance d’être jugé sur la seule preuve.» Depuis les premières révélations du New York Times et du New Yorker en octobre 2017, les journaux n’ont cessé de relayer le moindre détail sur l’affaire, y compris de nombreux témoignages à charge. «La presse écrit des histoires. Les potentiels jurés lisent ces histoires, ils pensent déjà qu’ils connaissent les faits avant même le début du procès. Ce n’est pas courant», déplore-t-elle.

En vidéo, Harvey Weinstein : la chute d’un magnat du cinéma

Weinstein « secoué » mais « stoïque » fera appel

Devant la presse, ce jeudi, Donna Rotunno a considéré que les jurés avaient «cédé» sous la pression du mouvement #MeToo.

Quelques heures plus tard, elle nous confirmait faire appel de cette décision de justice. Hospitalisé pour des douleurs à la poitrine, son client est, dit-elle, «secoué» mais «stoïque». Avant de s’engager dans une longue procédure, l’avocate de 42 ans entend prendre quelques jours de congés. Du repos avant la contre-attaque.

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