Billie Eilish s’élève contre la "chosification" des corps dans une séquence choc de sa nouvelle tournée

Billie Eilish vient d’entamer sa tournée mondiale Where Do We Go. Et d’emblée, dès le coup d’envoi de la tournée à Miami lundi soir 9 mars, la chanteuse a créé l’évènement avec une séquence choc dans laquelle elle dénonce de façon adroite le body shaming (discrimination liée au corps) mais aussi la « chosification » des corps et les attentes insoutenables qui reposent sur les femmes et en particulier sur les femmes sous le feu des projecteurs.

Un puissant monologue

Si son nouveau show comporte son lot de surprises et d’effets spectaculaires (un lit en lévitation et une arrivée par le ciel sur Bury a Friend,notamment) c’est cet interlude vidéo projeté en prélude à la chanson All The Good Go to Hell qui a le plus fait sensation. La chanteuse californienne âgée de 18 ans y prononce un long monologue puissamment émancipateur dans lequel elle fait mine de s’effeuiller tout en soulignant notamment : « Si ce que je porte est confortable, je ne suis pas une femme. Si je me débarrasse de mes couches de vêtements, je suis une pute ».

Il se trouve que les tenues amples et non genrées que porte Billie Eilish font beaucoup parler. D’un côté, certains la raillent pour ne pas jouer le jeu de la féminité. D’autres se félicitent qu’elle ne montre pas ses formes. Les deux procèdent des mêmes stéréotypes, souligne la chanteuse. Ainsi, ceux qui apprécient son absence de sexualisation sous-entendent que les autres sont des salopes. « Je n’aime pas l’idée de mettre la honte à ceux qui ne veulent pas s’habiller comme moi« , expliquait-elle dans V Magazine l’été dernier.


« Je sens votre regard en permanence »

« Me connaissez-vous vraiment ? Vous avez des opinions sur mes opinions, sur ma musique, sur mes vêtements, sur mon corps« , commence-t-elle lentement dans cette séquence de son nouveau show, en faisant glisser la fermeture éclair de son ample sweat-shirt noir sous les piaillements hystériques des fans. « Certains détestent ce que je porte, certains adorent. Certains utilisent cela pour faire honte aux autres, certains utilisent cela pour me faire honte. Mais je sens votre regard en permanence. (…) Si je devais m’y conformer, je ne serais jamais capable de bouger », souligne-t-elle, dévoilant une poitrine opulente moulée dans un débardeur.

« Mes épaules vous provoquent-elles ? Ma poitrine ? Mon ventre ? Mes hanches ? Le corps avec lequel je suis né, n’est ce pas ce que vous voulez ? Si ce que je porte est confortable, je ne suis pas une femme. Si je me débarrasse de mes couches de vêtements, je suis une pute. Alors que vous n’avez jamais vu mon corps, vous le jugez et me jugez par rapport à lui. Pourquoi ?« , demande-t-elle.

« Ma valeur est-elle basée uniquement sur votre perception ? Ou bien votre opinion de moi n’est pas de ma responsabilité ?« , interroge-t-elle enfin, alors qu’elle ôte son débardeur et disparaît dans le noir comme on s’enfonce sous l’eau. 

La chanteuse vole de record en record

Avec sa voix grave et ses tubes obsédants de « pop macabre » comme elle l’appelle, Billie Eilish, qui a sorti en mars 2019 son premier album When We Fall Asleep Where Do We Go?, est devenue en moins d’un an un phénomène mondial et enquille les records. Elle a ainsi obtenu le grand chelem aux Grammy Awards, remportant cinq prix dont ceux d’album de l’année et de chanson de l’année.

Avec No Time To Diele thème officiel du prochain volet de James Bond, elle a réalisé la meilleure performance de tous les temps d’un thème de James Bond sur une semaine, et ce alors qu’elle est la plus jeune interprète à chanter un tel thème de 007.

Billie Eilish chante No Time To Die aux Brit Awards 2020

Dernier record en date : son hit Bad Guy sorti en mars 2019 a été la chanson la plus vendue dans le monde au format numérique l’an dernier. Elle a atteint l’équivalent de 19,5 millions de téléchargements et elle s’est classée en tête des ventes dans 15 pays, a annoncé mardi 10 mars 2020 la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI).

Source: Lire L’Article Complet