Nicolas Bedos : César, Polanski, Fanny Ardant … il dit tout

Nicolas Bedos s’est confié dans un long entretien accordé au Parisien sur la soirée des César, riche en rebondissements et en émotions.

Il y a quelques jours, vendredi 28 février avait lieu la 45e cérémonie des César. Placée sous le signe de la tension, cette dernière a évidemment été très riche en rebondissements. Alors que tous les regards étaient tournés vers le film de Roman Polanski « J’Accuse », certains longs-métrages ont remporté beaucoup de prix.

C’est le cas notamment du film de Nicolas Bedos, La Belle Epoque, qui est reparti avec trois César. Celui du meilleur scénario original, meilleurs décors et meilleure actrice dans un second rôle pour Fanny Ardant.

Le réalisateur est revenu, dans une longue interview accordée au Parisien sur cette cérémonie et sur le procès qui a été fait ce soir-là au réalisateur Roman Polanski. Lui-même qui avait ironisé sur son exécution quelques jours avant.

« Je ne vais pas pleurnicher, mon petit contentement personnel importe peu face à l’ampleur du combat féministe. L’affaire Polanski a immanquablement rendu l’ambiance très âpre et anxiogène » a d’abord répondu Nicolas Bedos au journaliste qui lui demandait si l’ambiance de la soirée lui avait gâché sa victoire.

« On se retrouve sur des listes noires »

Le fils de Guy Bedos revient ensuite sur son soutien envers Fanny Ardant qui a ouvertement défendu le réalisateur franco-polonais, quelques minutes après la cérémonie. « La réaction de Fanny a pu être perçue comme de l’indifférence à la souffrance des victimes, alors que Fanny est beaucoup plus complexe et sensible que cela. Interrogée à chaud, elle a refusé d’accabler davantage un metteur en scène auquel elle est liée depuis des décennies ».

Nicolas Bedos ajoute : « Je l’ai défendu parce que je sais sa noblesse d’âme. Je ne l’ai fait ni contre Adèle Haenel ni pour Polanski. J’ai lu des centaines de tweets orduriers uniquement parce que je n’ai pas désavoué l’actrice de mon film. On se retrouve sur des listes noires – comme aux pires périodes de l’Histoire. »

Il conclut ensuite sur le sujet : « Cette période, bien que nécessaire, nourrit de telles passions qu’elle ne tolère aucune nuance et aucun paradoxe.  Elle est par ailleurs un extraordinaire révélateur de lâchetés et d’opportunismes individuels : on voit surgir les frondeurs de la dernière heure, chacun protégeant sa petite boutique sur les réseaux sociaux. L’opinion publique, la vraie, fait le tri ».

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