Clare Waight Keller a délivré une collection aussi féministe qu’artisitique. Références au cinéma et à Hubert de Givenchy, une silhouette hypergraphique se dessine pour l’hiver prochain.
Si la journée de dimanche commence par la chorale de Kanye West (entre télévangéliste et téléréalité) puis le monde postpétrole de Demna Gvasalia pour Balenciaga, elle s’achève à l’hippodrome de Longchamp chez Givenchy où Clare Waight Keller en appelle à la Nouvelle Vague. Nous sommes donc loin du contexte dystopique qui nourrit, en cette Fashion Week, l’imaginaire des designers, mais pourquoi pas. Autre inspiration centrale de cet automne-hiver 2020-2021, « Helena Almeida et Ketty La Rocca, parmi les premières à dire “mon corps est mon art” », explique la directrice artistique en coulisses, qui s’aventure sur la chasse gardée – les femmes artistes, donc forcément du point de vue contemporain, féministes – de Maria Grazia Chiuri chez Dior. Mais il est vrai que le travail de ces deux personnalités – la Portugaise qui met en scène son corps et l’Italienne phare de l’art conceptuel des années 1970 – est intéressant à traduire dans une collection. Ajoutez à cela les références à l’art cinétique et, bien sûr, les codes d’Hubert de Givenchy, vous obtenez cette silhouette hypergraphique de l’hiver prochain.
En vidéo, le défilé Givenchy automne-hiver 2020-2021
Le premier mannequin ouvre la marche en noir – jupe longue portefeuille, sous-pull, capeline oversized… et sandales d’été, clin d’œil à la Helena Almeida qui travaillait le haut du corps emmitouflé et les pieds nus. Sauf que si on l’ignore, il est troublant de voir ces mannequins aux pieds gelés. Les longues liquettes et pantalons en coton aux géométries assorties, les robes en soie à complications ou à découpes demi-rond effet Vasarely (accessoirisées de grands sacs mous en foulard), les tailleurs XXL aux épaules réchauffées d’une étole en cachemire caramel et les tenues du soir esprit couture ornées de franges de soie ou de plumes marabout dessinent un vestiaire formel plus américain que français. Mais peut-être sont-ce les clientes visées par la directrice artistique, le nom du couturier étant toujours très populaire outre-Atlantique ?
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