L’annonce du prix de la meilleure réalisation attribué à Roman Polanski a fait l’effet d’une bombe dans la salle Pleyel où se déroulait la 45e cérémonie des César. Adèle Haenel, sous le choc, a quitté la soirée et laissé éclater sa colère.
Au fil de la soirée explosive des César, plusieurs trophées ont été attribués au film J’accuse, parmi lesquels le meilleur décor et la meilleure adaptation. Lors de l’énoncé du nom du gagnant dans cette dernière catégorie, l’acteur Jean-Pierre Darroussin a fait en sorte de rendre le nom de Roman Polanski inaudible – une manoeuvre saluée par certains et décriée par d’autres. L’enjeu réel de la soirée était évidemment la statuette remise au meilleur réalisateur. Le cinéma français a donc tenu a récompensé celui que Florence Foresti n’a jamais voulu nommer autrement que par de ridicules sobriquets comme « Popol » ou « Atchoum », le réalisateur polonais Roman Polanski sous le coup de graves accusations d’agression sexuelle émanant de la photographe Valentine Monnier. Un affront et une gifle à l’adresse du combat féministe qu’Adèle Haenel, le visage du cinéma français dans la lutte contre les violences sexuelles, n’a pu tolérer. A l’annonce de la victoire de Roman Polanski, la comédienne ivre de rage a quitté la salle Pleyel suivie par la réalisatrice de Portrait de la jeune fille en feu, Céline Sciamma.
Adèle Haenel exaspérée et incrédule
Paris Match a saisi le départ de la comédienne et dévoile sur son compte Instagram l’explosion de colère à laquelle elle a cédé. « Eh ben, lance l’actrice de En liberté ! en applaudissant à tout rompreprenant les ouvreurs de la salle Pleyel et les journalistes présents à témoin. Vive la pédophilie, bravo la pédophilie, bravo ! » Interpellée par des journalistes qui lui demandent son sentiment, elle se dérobe sans plus rien dire, le visage fermé par la colère.
En début de soirée, la présidente de la 45e cérémonie des César, l’actrice Sandrine Kiberlain avait introduit la soirée avec douceur, délicatesse et quelques espoirs : « Je suis très touchée d’être la présidente de cette très particulière 45e cérémonie des César, la dernière d’une époque et la première du début d’une autre (…) Ce soir, c’est ici que les artistes ont voulu témoigner d’une époque révolue, bien sûr ça fait peur c’est vrai mais je crois profondément aux vertus de la crise et aux révolutions qui ne peuvent pas se faire sans douleur… » La colère et la révolte d’Adèle Haenel en témoignent, le combat n’est ni fini, ni gagné.
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