5 clés pour apprendre à mieux gérer son stress

Le stress n’est pas une fatalité, même si l’on a souvent l’impression de partir battue d’avance face à ce mal du siècle. Des solutions simples, et étonnamment efficaces, évitent néanmoins de retomber, dès septembre, dans les pièges habituels et les mauvais réflexes. Démonstration en cinq points pour apprendre à gérer son stress.

Longtemps banalisé, le stress est aujourd’hui au centre de toutes les préoccupations. Les personnes stressées ressentent une fatigue importante, mais aussi des troubles du sommeil, des tensions musculaires, de l’anxiété et une baisse de vigilance.

Tous ces symptômes cumulés sont susceptibles de déclencher des pathologies plus graves. Comment éviter cette escalade et relever le challenge, malgré la pression de la rentrée et les mauvaises habitudes qui nous attendent de pied ferme ? Et si on commençait par capitaliser sur l’énergie stockée tout au long de l’été pour appliquer quelques méthodes concrètes, accessibles et surtout efficaces ?

Comprendre le problème

Il y a le bon stress qui fait avancer et le mauvais stress qui abîme. Un diagnostic correct reste donc la première étape avant de se soigner.

« Nous avons un instinct du stress, rien ne sert de lutter : c’est un mécanisme de survie qui stimule notre capacité d’adaptation aux situations de la vie quotidienne. Il est donc par nature positif », recadre Nicolas Rouig, diététicien-nutritionniste et consultant en santé au travail, auteur de Je me libère du stress – Votre Méthode pour lâcher prise (éd. Puf, coll. Les Psychoguides)C’est ce stress-moteur qui nous pousse à prendre des initiatives. « Le problème survient quand les tensions s’accumulent et finissent par nous submerger. Mal canalisé, le bon stress dégénère et devient toxique », précise Nicolas Rouig.

Mais comment faire la part des choses face à des ressentis aussi personnels que subjectifs ? En commençant par noter toutes les manifestations, positives ou négatives. Est-ce un stress de réaction ou d’anticipation ? Y a-t-il des symptômes physiques : douleurs, migraines, fringales, problèmes de digestion ? Est-ce un ressenti d’ordre émotionnel (pleurs, colère, irritabilité) ou bien mental, factuel (trous de mémoire, difficulté à se concentrer) ?

« De ce travail de mise à plat se dégagera forcément une manifestation négative dominante sur laquelle on pourra commencer à travailler », conclut Nicolas Rouig. Et une fois qu’on réussit à défaire le premier « nœud », se libérer paraît déjà moins insurmontable.

 S’organiser autrement

Beaucoup déclarent avoir le sentiment de travailler dans l’urgence alors qu’une infime partie des tâches qu’ils réalisent sont jugées comme réellement impérieuses. Notre penchant à la procrastination, typique des cultures latines, serait-il en cause ? « Sans doute, mais il ne faut pas oublier les techniques de management modernes et les visions ‘court-termistes’ des entreprises, tout aussi responsables », insiste Nicolas Rouig. Une chose est sûre, moyennant quelques efforts d’organisation, on peut rompre ce cercle vicieux et moins subir la précipitation, sans pour cela virer maniaque de l’organisation. »

« Le secret, révèle Nicolas Rouig, c’est de gagner en fluidité. Prenons l’exemple de la ‘to-do-list’ : c’est un outil intéressant mais qui se révèle inutile si on ne donne pas un timing à chaque tâche. Je conseille même de gonfler ce temps imparti de 25 %. »

Ainsi, on est face à des objectifs réalistes qui laissent une marge pour l’imprévu… ou bien pour ne rien faire. « S’accorder le temps de s’ennuyer, de rêvasser, est un excellent anti-stress. En s’organisant un tout petit peu, on peut faire des pauses : il n’y a rien de tel pour augmenter sa performance ! », conclut Nicolas Rouig.

Débrancher ponctuellement

Le duo infernal smartphone et ordinateur nous abreuve de mails et notifications qui nous maintiennent dans un état d’alerte permanent.

Les outils modernes censés nous faire gagner du temps se retourneraient-ils contre nous ? Interpellés par un article du New York Times qui comparait avec humour les mails aux zombies (« On ne cesse de les supprimer mais ils reviennent toujours nous importuner ! »), deux chercheurs de l’université d’Irvine, en Californie, préconisent de mettre sa boîte mails en mode off un jour sur deux, ou au moins une partie de la journée.

Leur étude démontre que les personnes se tenant à distance de leur boîte mail ont un niveau de stress moins élevé que ceux qui consultent leur messagerie toute la journée, passant d’une fenêtre à une autre en moyenne trente-sept fois par heure. Un zapping épuisant et terriblement chronophage !

Les solutions ? Privilégier l’envoi groupé d’e-mails une ou deux fois par jour, pas plus. Ça vaut aussi pour le smartphone, sur lequel on a les yeux rivés dès qu’on a cinq minutes à perdre. Il a été prouvé qu’après trois jours sans téléphone, le rythme cardiaque et la tension des sujets avaient bel et bien baissé. Conclusion ? Pour moins stresser, il faut mettre un frein à l’hyperconnectivité et s’accorder des journées « sans écran ». 

Respirer à fond

La méditation est LA grande tendance du moment, mais reste malgré tout une discipline exigeante. Si on commençait tout simplement par mieux respirer ? Yoga, pilates, qi gong et gym douce nous apprennent à arrêter de « respirer petit », c’est-à-dire en mobilisant uniquement le haut du thorax par à-coups. Car la vraie respiration doit venir du ventre. « Rien de tel pour calmer des bouffées de stress que de s’offrir cinq grandes respirations lentes et profondes en pensant à sa cage thoracique comme à un accordéon qui s’ouvre et se referme », explique Fabienne, coach de pilates.

Autre astuce très efficace pour enrayer un coup de pression : provoquer un bâillement. En étirant le diaphragme, les muscles intercostaux mais aussi ceux du visage et du cou, il agit comme une soupape de sécurité pour procurer une réelle détente. Vous avez du mal à le faire ? Entraînez-vous… ou relisez ces lignes : le bâillement est si communicatif que la simple lecture d’un texte l’évoquant suffit à le déclencher !

Trouver le silence

Insomnie, besoin de sommeil sous-estimé, pollutions sonores… Le bruit est un facteur aggravant de la fatigue et du stress, forcément. Il est donc essentiel d’avoir un sommeil de qualité. Mais le bruit ne s’insinue pas seulement dans la chambre à coucher, il est partout. Dans le métro, au bureau, dans la rue, les bruits les plus sournois nous agressent continuellement. Pour y remédier, on commencera par s’accorder des pauses de silence plusieurs fois par jour, en allant s’isoler quelques minutes dans un endroit calme, en flânant un quart d’heure dans un parc, en faisant un break lecture, en écoutant un peu de musique douce (sans paroles) ou encore en s’immergeant entièrement dans son bain.

Mais trouver le silence est aussi un challenge personnel et intérieur : faire taire le flux de pensées incessant. Pour y arriver, l’idéal est de s’offrir une initiation à la méditation, par exemple en suivant des cours de zazen. Cet exercice, dérivé du yoga, s’adresse à tout le monde, quelle que soit sa condition physique. Son but ? Apprendre à laisser passer les images et les pensées qui surviennent sans chercher à les analyser ni à les retenir. Exigeant, surtout au début, ses bienfaits sont néanmoins immédiats ; une fois intégré, on peut alors le répéter quand le besoin de s’isoler et de se ressourcer se fait sentir. 

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