Après une blessure au dos à 19 ans, l’ex-danseuse se reconvertit. Un virage qui la conduit à mener avec panache le développement de l’Arop, l’Association pour le rayonnement de l’Opéra de Paris.
Madame Figaro. – Une heure de réveil ?
Alison Chekhar. – 7 heures.
Le pitch de votre poste ?
Responsable du pôle Particuliers et des galas de l’Association pour le rayonnement de l’Opéra de Paris, j’organise les grands événements de levées de fonds, et j’assure la fluidité des échanges entre l’Opéra et les membres de l’Arop, qui soutiennent cette magnifique institution, ses artistes, son rayonnement à l’international… L’Arop fêtera ses 40 ans le 27 février avec un grand gala. Ce sera l’occasion de revenir sur tout le chemin parcouru.
Des résultats à donner ici et maintenant ?
Le gala d’ouverture, représentation unique qui lance la saison, et que nous avons initié, a permis de lever plus de 1 million d’euros dès sa première édition, en 2015. L’Arop compte 4 200 membres, dont plus de la moitié sont fidèles depuis plus de dix ans. Entre le mécénat et la vente de billets, 23 millions d’euros ont été récoltés pour la saison 2018-2019.
En vidéo, des danseuses de l’Opéra de Paris interprètent « Le Lac des Cygnes » sur un vol Air France
Quels défis pour demain ?
Même dans les moments difficiles – comme les grèves -, le soutien des membres de l’Arop ne faiblit pas. Cela me pousse à vouloir créer aussi un gala d’ouverture pour l’opéra lyrique.
S’il faut remonter à l’origine ?
Aînée d’une fratrie de six, je n’avais pas de rêves, mais une passion et un talent : la danse. Mon père nous disait toujours : «Quoi qu’on entreprenne, on s’y donne à fond ou pas du tout.» J’ai rejoint l’école de danse de Roland Petit à 11 ans, en 1996. Cela peut paraître dur de quitter sa famille, mais j’étais très entourée, et surtout j’aimais l’idée de grandir, de façonner mon destin. Tous les jours, devant le miroir, je redoublais d’efforts.
Un moment décisif ?
Une blessure au dos, à 19 ans, a mis fin à ma carrière. J’ai éprouvé un grand soulagement. Finies l’anorexie, la lutte contre mon corps, j’allais enfin cesser d’avoir faim. Au fond, les médecins m’ont offert la chance d’abandonner la tête haute. Il a fallu repenser ma vie. Pendant ma rééducation, je me suis inscrite à l’IESA, l’école internationale des métiers de la culture et du marché de l’art.
Qui vous a fait confiance ?
Lydia Poitevin, qui, en 2006, m’a fait entrer au service de presse du ministère de la Culture. Jean-Yves Kaced, le directeur de l’Arop, qui m’a recrutée en 2013, et écoute depuis toutes mes idées, même les plus ardues. Le charisme d’Aurélie Dupont, directrice du ballet de l’Opéra, me pousse à aller encore plus loin…
Des obstacles sur la route ?
Quand Jean-Yves m’a recrutée, il m’a prévenue qu’on lui avait fortement déconseillé mon embauche… J’ai serré les dents et décidé d’être encore meilleure. Je vois l’obstacle comme un tremplin.
Une pensée qui vous libère ?
Les mots d’Oxmo Puccino et de Shurik’n. Ces rappeurs sont de grands poètes.
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