"TF1 Séries Films" rediffuse ce dimanche 10 novembre "Le château de ma mère", premier volet de l’adaptation cinématographique de l’autobiographie romancée de Marcel Pagnol. Sa photographie, ses plans de paysages, mettent en scène la poésie de l’enfance provençale de l’écrivain. On s’y sent bien.
Aux vacances de Noël, les Pagnol se rendaient toujours dans leur petite maison perdue dans les collines de Provence. C’est un souvenir doux et mélancolique de l’enfance pour l’auteur. L’enfant de la ville songe à ces collines, à son grand-père chasseur, aux ballades le long des berges sous un soleil ardent, au château mystérieux devant lequel il passait et re-passait, et qui intriguait particulièrement sa mère.
L’écrivain se remémore aussi son premier grand émoi amoureux, là-bas, au fond de la Provence, et ses premières désillusions.
Fleurer bon la Provence
Le château de ma mère (1958) est une autobiographie romancée, deuxième tome des Souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol, précédée de La Gloire de mon père (1957). Les deux volets ont été adaptés au cinéma par Yves Robert, en deux films tournés durant l’année 1990.
Le temps des secrets (1960), ultime ouvrage de la trilogie Pagnol, n’a pas été porté à l’écran, mais ici et là, dans les deux longs-métrages, des éléments en sont distillés.
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Le château de ma mère, rediffusé en prime ce dimanche 10 novembre sur TF1 Séries Films, est l’une de ces rares suites du cinéma français aussi réussie que le premier film. On y retrouve les grandes collines et paysages de carte postale, les couleurs or de la Provence, la même photographie poétique en somme.
De la légèreté au drame
D’une grande fidélité au roman éponyme, Le Château de ma mère d’Yves Robert glisse de la réalisation romantico-familiale au drame. Sur la fin, la légèreté des champs de cigales disparaît, le film comme le récit deviennent plus graves, et plus tristes, le lecteur et le spectateur découvrent le sort funeste des personnages dépeints depuis deux tomes.
Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins. Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants.
Marcel Pagnol évoque la mort de sa mère, cinq ans après ces vacances magiques, puis celle de son frère, et celle de son ami, tombé au front durant la Première Guerre mondiale. L’autre réalité de la Provence de l’entre-deux-guerres.
Le roman s’achève par ces trois phrases : « Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins. Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants. » Pour le film, le narrateur, Jean-Pierre Darras, et sa voix reconnaissable, prononce ces quelques mots bouleversants. Avant de laisser place à l’émotion pure : la partition mélancolique de Vladimir Cosma. Autant de raisons d’être toujours aussi émus devant ces films intemporels.
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