"J'attends un jury juste et impartial" : l'ultime tribune de l'avocate de Harvey Weinstein

Alors que débutent les délibérations du procès de Harvey Weinstein, ce mardi 18 février, l’avocate du producteur hollywoodien a prié les jurés de ne pas se laisser influencer par le battage médiatique autour de l’affaire, dans une tribune publiée sur le site Newsweek.

Selon elle, le système de justice américain n’a «pas toujours» été «juste et efficace». Donna Rotunno, l’avocate de Harvey Weinstein, a donc lancé un appel à la prudence dans les colonnes de Newsweek, le dimanche 16 février. Alors que les délibérations autour du procès du producteur hollywoodien ont débuté ce mardi 18 février, la quadragénaire a signé une brève tribune intitulée «Les jurés de l’affaire Harvey Weinstein, mon client, doivent faire abstraction des gros titres de la presse». Son objectif ? Amener lesdits jurés à rendre un verdict impartial, sans qu’ils ne se laissent influencer par le battage médiatique autour de l’affaire.

Le « point de rupture »

«La Constitution garantit certains droits aux accusés que les jurys doivent respecter, a-t-elle débuté. Je crois que la plupart des jurés respectent leur devoir de rester juste et impartial. De temps en temps, pourtant, survient une affaire qui fait les gros titres de la presse et repousse les limites du système, jusqu’au point de rupture.» L’avocate de 42 ans a ainsi demandé aux membres du jury de ne pas se contenter d’étudier les «faits, témoignages et preuves», mais aussi de «faire abstraction du battage médiatique» et de «l’intention du public d’instiller ses récits au sein du tribunal, déformant les faits pour les adapter à son point de vue». «Le fardeau de la preuve revient à l’accusation ; les médias et le public n’ont pas une telle charge», a-t-elle analysé.

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« Harvey Weinstein est innocent »

Donna Rotunno appelle donc à faire la part des choses. «Les juges apprennent aux jurés à ne pas laisser la couverture médiatique du procès et les avis extérieurs influencer leur décision», a-t-elle poursuivi. Avant de s’interroger : «Mais, dans une affaire de haut vol comme celle de Harvey Weinstein, peut-on penser que cela soit réaliste ?». La quadragénaire a ainsi énuméré les éléments de cette couverture médiatique susceptibles de nuire à l’image de son client : «Les moqueries autour du déambulateur de M. Weinstein, les croquis peu flatteurs de son corps dessinés dans la salle d’audience, les innombrables tribunes critiques et récits biaisés, et le timing parfait de ces accusations aux motifs politiques à Los Angeles.» Des éléments conçus, selon elle, pour «prédéterminer la culpabilité» du mogul.

«Cependant, les jurés du procès de M. Weinstein ont une obligation envers eux-mêmes et ce pays, celle de baser leur verdict uniquement sur les faits, les témoignages et les preuves qui leur ont été présentés en salle d’audience, a-t-elle écrit. J’attends un jury juste et impartial pour M. Weinstein et pour chaque Américain.» Avant de conclure : «J’implore les membres du jury de faire ce qu’ils savent juste et ce que l’on attendait d’eux dès l’instant où ils ont été appelés à accomplir leur devoir de citoyen au tribunal. Les faits sont les faits. Harvey Weinstein est innocent. Son destin est en jeu, et le monde entier regarde.»

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