Triomphe absolu pour « Parasite », qui rentre dans l’histoire des Oscars

« Maintenant, je vais boire », a plaisanté Bong Joon-ho après avoir gagné les Oscars du meilleur film étranger et du meilleur scénario original. Il était loin de se douter qu’il allait devoir revenir sur scène à deux reprises, dimanche soir, pour être sacré meilleur réalisateur et décrocher le prix le plus prestigieux : l’Oscar du meilleur film, terrassant le favori 1917. Un quadruplé de haut vol pour cette satire sociale au succès planétaire. Et qui rentre dans l’histoire des Oscars en devenant le premier film en langue étrangère à s’imposer en 92 éditions.

En acceptant l’Oscar du meilleur réalisateur des mains de Spike Lee, Bong Joon-ho a salué ses idoles. « Depuis mes débuts, une citation m’a guidé :  »Le plus personnel est toujours le plus créatif. » C’est de Martin Scorsese. » Beau joueur, le réalisateur nommé pour The Irishman s’est levé, applaudi par toute la salle. Bong Joon-ho a également remercié Quentin Tarantino « qui, quand mes films n’étaient pas très connus en Amérique, les a mis sur ses listes. Quentin, I love you ! »

Fable féroce sur les inégalités sociales en Corée du Sud, Parasite a résonné dans le monde entier. Et s’est imposé partout, de Cannes aux Oscars, en passant par les Golden Globes, récoltant au passage plus de 165 millions de dollars au box-office mondial. Avec son quadruplé, il n’a laissé que des miettes techniques à 1917 (photographie, montage son et effets spéciaux).

Joaquin Phoenix, Renée Zellweger, Brad Pitt et Laura Dern sacrés

On prend les mêmes et on recommence. Sans surprise, Joaquin Phoenix et Renée Zellweger, déjà victorieux aux Golden Globes, ont été distingués pour leur rôle dans Joker et Judy. Au micro, Joaquin Phoenix a livré un long plaidoyer contre l’exploitation de la planète et des animaux par l’homme : « On s’est donné le droit d’inséminer artificiellement une vache, quand elle met bas, on vole son bébé. Et ensuite, on prend son lait qui était destiné à ses petits, et on le met dans notre café et nos céréales. »

Du côté des seconds rôles, Brad Pitt a récidivé avec Once Upon a Time in Hollywood, tout comme Laura Dern avec Marriage Story. Rarement politique, Brad Pitt a adressé une pique sur l’impeachment de Donald Trump : « J’ai droit à 45 secondes, c’est 45 secondes de plus que les sénateurs républicains ont données à John Bolton » (après avoir refusé d’entendre des témoins, le Sénat a acquitté Donald Trump la semaine dernière).

Une victoire française pour les effets spéciaux de « 1917 »

Avec six chances françaises, on a bien failli assister à un zéro pointé. Les Misérables (battu par Parasite dans la catégorie film étranger), J’ai perdu mon corps (défaite face à Toy Story 4 en animation) et Alexandre Desplat (l’Oscar est allé à la musique de Joker) sont notamment repartis bredouille. Mais la soirée a été embellie par la victoire de Guillaume Rocheron, avec Greg Burler et Dominic Tuohy pour les effets spéciaux de 1917. Au micro, le Français l’a joué collectif, remerciant « les 600 artistes » qui ont travaillé sur le film de Sam Mendes.

Pour le reste, la cérémonie a été placée sous le signe de la diversité. Après la polémique des #OscarsSoWhite, on a assisté au quadruplé de Parasite, à quelques scuds bien sentis de Chris Rock dans son monologue d’ouverture, à la victoire du court-métrage d’animation Hair Love et à la performance de Cynthia Erivo pour la chanson Stand Up, du biopic sur l’abolitionniste Harriet Tubman. Une bien belle soirée.

Le palmarès des principales catégories

– Meilleur film: Parasite

– Meilleur réalisateur: Bong Joon-ho (Parasite)

– Meilleure actrice dans un rôle principal: Renée Zellweger (Judy)

– Meilleur acteur dans un rôle principal: Joaquin Phoenix (Joker)

– Meilleur film international: Parasite

– Meilleure actrice dans un second rôle: Laura Dern (Marriage Story)

– Meilleur acteur dans un second rôle: Brad Pitt (Once Upon a Time in Hollywood)

– Meilleur film d’animation: Toy Story 4

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