En 1991, en plein discours lors d’un dîner-débat qui se tenait à Orléans, Jacques Chirac avait tenu des propos controversés face à des sympathisants du RPR. Rapidement, une petite phrase de l’ancien président de la République décédé le 26 septembre dernier avait fait polémique… jusque dans son entourage.
C’est une « petite phrase » qui avait provoqué un véritable scandale. Le 19 juin 1991, Jacques Chirac tenait un discours à Orléans devant plusieurs centaines de sympathisants du RPR. A l’époque maire de Paris, l’ancien président de la République décédé le 26 septembre dernier avait tenu des propos controversés, stigmatisant les habitants d’un quartier populaire situé dans le XVIIIe arrondissement de la capitale. « Comment voulez-vous que le travailleur français qui habite à la Goutte-d’Or (…), qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15.000 francs et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagnent 50.000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler, lançait alors Jacques Chirac, en critiquant de manière virulente la politique d’immigration. Il avait alors ajouté une phrase restée célèbre : « Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur, eh bien le travailleur français sur le palier devient fou ».
Des propos qui avaient fait grand bruit à l’époque, et pas que dans les rangs des opposants à Jacques Chirac. Dans le livre En route avec le patron – Jacques Chirac raconté par son chauffeur d’André Demullet, on apprend que cette formule « provoqua un tollé médiatico-politique à l’échelle nationale ». Les politiques de tous bords s’en étaient d’ailleurs offusqués, tout comme les proches de Jacques Chirac, et notamment sa fille. « Figurez-vous que j’étais présent, ce jour-là, lors du discours polémique d’Orléans, raconte son ancien chauffeur. J’étais près du patron. Et sitôt ces mots prononcés, sa fille Claude a été prise de panique. » Elle aussi choquée par les propos tenus par son père, la gardienne du clan a tout de suite voulu prendre les choses en mains et éteindre la polémique au plus vite. « J’ai dû la reconduire en urgence à Paris afin d’endiguer la crise médiatique qui s’annonçait », se souvient André Demullet.
« Claude était douée d’un flair de fin limier pour ce genre de polémique, qu’elle redoutait plus que tout », jure l’ex-chauffeur de Jacques Chirac dans son ouvrage publié le 30 janvier dernier. La fille de Jacques et Bernadette Chirac n’a d’ailleurs eu besoin que de quelques secondes pour anticiper le tollé qui allait s’abattre sur son père. « Pour elle, son père avec commis une sacrée bourde, confie André Demullet. Elle savait à quel point il était compliqué d’affronter une tempête médiatique. Dans la voiture, elle n’arrêtait pas de répéter en boucle : ‘Il n’aurait jamais dû dire ça’. » Selon son chauffeur, Claude Chirac n’aurait pas pu empêcher son père de tenir de tels propos puisqu’ils étaient totalement improvisés. « Rien n’avait été fignolé en amont, jure-t-il d’ailleurs dans En route avec le patron. (…) Contrairement à tous les autres, Chirac n’était pas du genre à lire des discours qu’il n’avait pas lui-même écrits. Ou à lire des prompteurs. (…) Du coup, il lui arrivait parfois d’improviser et de dire des c…ries, comme ce fut précisément le cas cette fois-là. »
Crédits photos : JB Autissier / Panoramic / Bestimage
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