Au tour de la défense de prendre la parole. Ce jeudi 6 février, un ami de longue date d’Harvey Weinstein a témoigné à la barre pour fragiliser le récit d’Annabella Sciorra qui accuse l’ancien producteur de l’avoir violée en 1993. Une parole qui n’a pas eu l’effet escompté.
Pari raté pour la défense de Harvey Weinstein. Le jeudi 6 février, l’ancien producteur Paul Feldsher était appelé à comparaître devant le tribunal de Manhattan. Objectif de ce témoignage : affaiblir l’actrice Annabella Sciorra qui accuse le magnat déchu de viol et de harcèlement sexuel. Il faut dire que l’ami de longue date d’Harvey Weinstein connaît aussi très bien l’héroïne de la série Les Soprano. Paul Feldsher l’a rencontrée en 1992 lors du tournage sur le film The Hand That Rocks the Cradle. À l’époque, ils deviennent amis et voyagent souvent ensemble, séjournant dans leurs appartements respectifs (chez Feldsher à New York, chez Sciorra à Los Angeles). Avant de finalement se perdre de vue.
Au sujet du viol présumé qu’Annabella Sciorra aurait subi au cours de l’hiver 1993, Paul Feldsher botte en touche. Il se souvient seulement d’un moment dans les années 1990 où l’actrice lui aurait dit qu’elle avait fait «cette chose folle avec Harvey». À l’époque, le producteur est loin de se douter que son amie parle d’un viol. «Je croyais qu’elle avait couché avec lui», a confié Paul Feldsher, comme le rapporte CNN. Après quoi, Annabella Sciorra affirme s’être mutilée avant de sombrer dans la dépression et l’alcool. Son ami, lui, assure n’avoir jamais observé des marques d’automutilation sur le corps de celle qui sera nommée des années plus tard, en 2001, aux Emmy Awards pour son rôle dans Les Soprano.
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« Si ma fille avait fait partie de ces femmes… »
Face au jury, Paul Feldsher a aussi reconnu être en contact régulier avec Harvey Weinstein depuis 2017. Néanmoins, malgré les révélations du New York Times et du New Yorker, il croit bec et ongles en son innocence. Selon le témoin, certes l’ancien producteur a un «appétit vorace pour les femmes» et une «addiction au sexe» mais ce n’est pas un violeur. Pourtant, cette version s’est vue fragilisée par plusieurs SMS de Paul Feldsher en personne, dévoilés durant l’audience. L’ex-producteur, père d’une fille de 13 ans, aurait envoyé à Harvey Weinstein, son ami depuis plus de trente ans : «Si ma fille avait fait partie de ces femmes, je t’aurais cassé la gueule».
La procureure de Manhattan, Joan Illuzzi-Orbon, a par la suite révélé un autre message dans lequel Paul Feldsher écrivait à l’attention de l’ex-magnat d’Hollywood : «À moins que tu fasses des aveux ou que tu sois légalement reconnu coupable, je continuerai d’être la personne controversée et inappropriée qui te défendra». De son côté, le témoin regrette que de tels messages atterrissent au tribunal. «Je ne savais pas que mes SMS finiraient dans une salle d’audience», déplore-t-il.
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